Politique
La contre société
Sue Roger, Ed. LLL, 2016, 188 p.
Par son ampleur et sa persistance, la crise a fini par disqualifier la plupart des institutions et de leur pouvoir. La société apparaît moins protectrice, moins solidaire, plus dure, plus violente, plus excluante et plus inégalitaire. Face à la fragmentation, l’éclatement et la déconstruction des collectifs, une contre société émerge à travers le monde, en réaction au repli sur soi et à l’absence d’une perspective d’avenir. Alors que le pouvoir vertical se vide peu à peu de sens et de légitimité, un
Utopies réelles
WRIGHT Erik Olin, Ed. La Découverte, 2017, 613 p.
Après de milliers d’années de stagnation et de survie aléatoires, la société humaine a adopté une organisation qui lui a apportée une prospérité et un confort inégalés. Le capitalisme constituerait dans l’histoire une formidable opportunité favorisant l’épanouissement de notre espèce, s’il n’était porteur de toute une série de dérives inhérentes à sa logique profonde : creusement des inégalités entre les plus riches et les plus pauvres, consumérisme sans limites détruisant la nature
Utopies réalistes
BREGMAN Rutger, Ed. du Seuil, 2017, 251 p.
Il nous faut de nouveaux points de repère et une nouvelle utopie qui changent l’avenir, explique Rutger Bregman. En commençant par arrêter de faire la guerre aux pauvres pour s’en prendre vraiment à la pauvreté. Les pays dotés de programmes sociaux ambitieux sont ceux qui ont réussi le plus à la faire reculer. Les pauvres sont les meilleurs experts de ce dont ils ont besoin. Les aider sans condition est la façon la plus efficace de les inciter à travailler. Cette confiance permet même d’économiser
Notre France. Dire et aimer ce que nous sommes
GLUCKSMANN Raphaël, Ed. Allary, 2016, 269 p.
Les prophètes de la décadence française n’ont rien inventé. Le refrain du « tout fout le camp » a commencé dès le Moyen-Âge et n’a depuis jamais cessé, désignant successivement comme bouc émissaire de ce déclin : les sorcières médiévales, les protestants, les juifs, les libres penseurs, les Polacks, les syndicalistes, les ritals, les arabes, les Roms, les pédés, les syndicalistes, les cosmopolites, l’américanisation, le multiculturalisme, sans oublier … Angela Merkel ! Plongeant dans l’histoire de
Agir en démocratie
BALAZARD Hélène, Ed. de l’Atelier, 2015, 155 p.
La démocratie est à la fois un idéal et un problème. Idéal parce qu’elle promeut l’égalité entre tous les citoyens. Problème, parce que son dessein ne peut jamais être atteint, tant les échanges humains sont inscrits dans un processus sans fin et une invention permanente. Son ambition de développer le pouvoir des plus démunis se heurte à celui de l’argent. Son objectif de partager justement les responsabilités se confronte à l’absence de toute obligation à rendre des comptes de ceux qui en sont
La citoyenneté à la française. Valeurs et réalités
BERTOSSI Christophe, CNRS Editions, 2016, 270 p.
La tradition républicaine est évoquée à tout propos dans le débat public. La distinction entre le privé et le public, la séparation entre l’État et la religion ou encore l’universalisme semblent des principes, étalon de la citoyenneté française, dont l’horizon ne peut que difficilement être dépassé. Pourtant, démontre Christophe Bertossi, ces catégories imposées par la sémantique du modèle dominant ne permettent pas de rendre compte de toute la réalité. Il en veut pour preuve les trente huit
Citoyen pour quoi faire? Construire une démocratie sociétale
CHAYGNEAUD Hervé, Ed. Chronique Sociale, 2016, 174 p.
Face à ce qui peut sembler une chute vers l’abîme tant en matière économique, écologique, financière, sociale ou politique, le corps social démontre sa créativité et sa vitalité. Les initiatives foisonnent, déployant des relations de coopération, promouvant la diversité. Après la démocratie directe athénienne et la démocratie représentative contemporaine, un troisième âge est en train de naître. Démocratie participative ? Elle s’enfermerait dans le local. Démocratie directe ? Elle
La guerre des civilisations n’aura pas lieu. Coexistence et violence au XXIème siècle
LIOGER Raphaël, CNRS Editions, 2015, 238 p.
Cet essai dense et d’une grande richesse conceptuelle renvoie dos à dos tous les différentialismes partisans d’un soi-disant choc de civilisations que l’auteur conteste. Ce qui compte, explique-t-il, ce n’est pas tant la confession, la spécificité culturelle ou la tradition historique naturalisées et essentialisées qui opposeraient l’occident à l’islam, comme blocs identitaires inconciliables, mais la géographie de la frustration et de la colère issue d’un passé remontant au processus de
L’idéal et la cruauté. Subjectivité et politique de la radicalité
BENSLAMA Fehti et all, Ed. Lignes, 2015, 200 p.
Quels sont les ressorts subjectifs du processus de radicalisation et du passage à l’acte violent ? Fehti Benslama et douze autres contributeurs nous proposent ici une matière à penser tout à fait passionnante. La chute, en 1924, du dernier empire islamiste, remplacé par la république laïque turque a provoqué une onde mélancolique et vengeresse qui alimente encore aujourd’hui la nostalgie d’un califat qui vécut 624 ans. L’effet de souffle réel et symbolique ainsi produit se retrouve dans l’appel
La pensée extrême. Comment des hommes ordinaires deviennent des fanatiques
BONNER Gérald, Ed. Puf, 2015, 368 p.
Il faut se méfier des explications mono causales réduisant le profil polycéphale du fanatique aux seuls facteurs économiques ou sociaux, psychiatriques ou éducatifs. Ceux qui s’abandonnent à la pensée extrême ne sont ni fous, ni incultes, ni désocialisés, ni idiots. Le croire revient à ériger une zone d’étanchéité nous permettant d’ignorer les croyances tout aussi naïves que nous véhiculons et de refuser d’identifier l’irrationalité d’autrui en miroir avec la part la plus obscure de notre propre