Petits actes de rébellion. Ces instants de bravoure qui ont changé le monde

CRAWSHAW Steve et JACKSON John, Ed. Balland, 2010, 316 p.

Il y a, dans l’histoire, des engagements qui nécessitent du courage et de la témérité. Ainsi, de Ralph Carr, ce gouverneur républicain du Colorado qui sera l’un des seuls responsables politiques de son pays à s’opposer, en 1941, à l’emprisonnement de ses compatriotes d’origine japonaise. Sa carrière en sera ruinée. Ainsi d’Helen Sazman, l’un des rares députés d’opposition du parlement sud africain à s’opposer frontalement, des années durant, au régime d’apartheid. Elle sera souvent

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Qui veut la peau des services publics ?

COTTA Jacques, Éd. Jean-Claude Gawsewitch, 2011, 348 p.

Les gouvernements successifs qui n’ont eu de cesse de proclamer leur intention de préserver le modèle social français, sont les mêmes qui n’ont pas arrêté de tenter de le détruire. Se ralliant tant au traité de Maastricht, qu’aux directives européennes successives qui prévoient la dérégulation des services publics, ils ont soumis ces institutions au dogme libéral de la concurrence libre et non faussée. La performance, la rentabilité et le commercial sont devenus la pierre angulaire de

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L’État démantelé. Enquête sur une révolution silencieuse

BONELLI Laurent, PELLETIER Willy et all, La Découverte, 2010, 313 p.

Un peu partout en Europe, il n’est question que de coupe sombre dans les budgets sociaux et de projet de limitation dans le remplacement des fonctionnaires. C’est le triomphe de ce néo-libéralisme né dans les années 1930 et adopté par une Communauté européenne qui multiplie les directives contre tout dirigisme d’un État, à qui elle ne reconnaît qu’un rôle de régulateur, exigeant qu’il soit avant tout garant de la libre concurrence. Les gouvernements de notre pays, qu’ils

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État de vigilance. Critique de la banalité sécuritaire

FŒSSEL Mickaël, Editions Les Bords de l’Eau, 2010, 151 p.

Nos sociétés contemporaines se caractérisent par un désir de murs, murs qui ne se contentent pas de défendre contre un extérieur perçu comme menaçant, mais qui façonnent tout autant les identités de l’intérieur. Cet état de vigilance s’avère autant entretenu par des politiciens qui placent la banalité sécuritaire au cœur de leur légitimité, que désiré par des citoyens animés par la peur d’autrui. Dans le même temps, il est paradoxal de vouloir à la fois se protéger des étrangers et

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Pourquoi nous n’aimons pas la démocratie

REVAULT D’ALLONNES Myriam, Seuil, 2010, 148 p.

Si la fonction de la philosophie consiste bien à nous faire réfléchir, en nous aidant à opérer un pas de côté, l’ouvrage de Myriam Revault d’Allonnes atteint pleinement son objectif. Il ne faut guère de temps pour que les peuples se lassent de la démocratie, après s’être battu pour l’obtenir : désaffection lors des élections, sentiment d’avoir été trompé, impression que tous les élus sont pourris... L’auteur nous propose une explication des plus pertinente à ce mécanisme récurrent. Tout pouvoir

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Les refusants. Comment refuse-t-on de devenir un exécuteur

BRETON Philippe, La découverte, 2009, 250 p.

Il s’appelle Heinz Buchmann. Ce lieutenant de la police allemande refusera en 1943 de participer aux massacres de juifs, en Pologne. Il s’appelle Noël Favrelière. Ce sergent de l’armée française déserte le 26 août 1956, pour ne pas être complice de l’exécution de suspects algériens. Il s’appelle Hugh Thomson. Ce lieutenant de l’armée américaine, pilote d’hélicoptère interviendra pour faire cesser le massacre des habitants du village de My Laï, le 16 mars 1968. Il s’appelle Jean-Baptiste Munyankore

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Pourquoi désobéir en démocratie ?

OGIEN Albert & LANGIER Sandra, La Découverte, 2010, 212 p.

Refuser d’appliquer une loi démocratiquement votée constitue une menace contre le principe même de la démocratie, sauf quand s’opposer au choix de la majorité apparaît comme l’ultime moyen de combattre l’abjection. Face à la multiplication des appels à la désobéissance civile, deux réflexions nous sont proposées ici. La philosophe Sandra Laugier l’affirme d’emblée : la démocratie s’affaiblit, quand elle étouffe les revendications minoritaires et se grandit quand elle garantit

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Le grand truquage, comment le gouvernement manipule les statistiques

DATA Lorraine, La découverte, 2009, 180 p.

Rédigé par un groupe de fonctionnaires, que le devoir de réserve oblige à rester anonymes, cet ouvrage montre comment les statistiques officielles posent autant d’interrogations qu’elles apportent de réponses. Comment expliquer une telle défiance ? Il y a d’abord une société hyper médiatisée qui contraint à livrer son message en vingt secondes. Il y a ensuite cette quantofrénie, maladie contagieuse consistant à croire que les chiffres parlent d’eux-mêmes et donnent le sentiment de maîtriser son

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Le nouveau bonheur français ou le monde selon Disney

BELMESSOUS Hacène, L’Atalante, 2009, 154 p.

L’expérience du val d’Europe constitue une singularité à l’échelle d’un complexe d’urbanisation. Quand Marne la vallée émerge, en 1971, le rêve de la cinquième ville nouvelle de la région parisienne se fracasse contre la crise qui survient dans les années qui suivent. C’est la signature en 1987 de l’accord avec Disney, ses 30.000 emplois et 915 millions d’ € de chiffre d’affaire espérés, qui la sauve. Le marché passé est un modèle de bienfaisance de la puissance publique à l’égard de l’univers

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La prison dans la ville

HERZOG-EVANS Martine (sous la direction), érès, 2009, 134 p.

Les relations entre la prison et la ville sont marquées par des logiques d’opposition, chaque univers se tenant à l’écart de l’espace voisin, mélange d’occultation et d’ignorance réciproques. La stigmatisation des justiciables incarcérés semble coller tant aux bâtiments qu’aux personnels qui y travaillent. Si on a beaucoup écrit sur la prison, aucun urbaniste n’a jamais étudié son impact architectural. Le châtiment privilégié fut longtemps le supplice physique. La peine privative de

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