Manifeste pour sortir du mal-être au travail

DE GAULEJAC Vincent et MERCIER Antoine, Ed. Desclée de Brouwer, 2012, 184 p.

La révolution managériale qui s’est imposée à nos sociétés, depuis les années 1980, prétendait remplacer, à l’inverse du taylorisme, la soumission passive par l’adhésion volontaire, le contrôle disciplinaire par la mobilisation personnelle et la surveillance hiérarchique par la motivation individuelle. Après trente ans d’application, le constat est clair : ce changement a été un marché de dupe, aux conséquences terrifiantes. Outre un mal-être généralisé se traduisant

En lire plus

Des hommes et des murs

PUEYO Joaquim, Ed. du Cherche Midi, 2013, 223 p.

Après avoir rendu toute une vie de bons et loyaux services à l’administration pénitentiaire, l’un de ses plus hauts fonctionnaires a décidé de témoigner. Longtemps laissé à l’état d’ébauche, il s’est enfin décidé à publier son livre. C’est qu’ayant fait valoir ses droits à une retraite particulièrement active -puisqu’il a été élu député en juin 2012- Joaquim Pueyo s’est trouvé libéré de son obligation de réserve. C’est avec de multiples détails qu’il décrit la longue carrière qui l’a amené à

En lire plus

Les rencontres détenus-victimes. L’humanité retrouvée

CARIO Robert (sous la direction), Ed. L’Harmattan, 2012, 164 p.

Ce petit ouvrage plus que réjouissant redonne foi en l’humanité. Longtemps absente du procès pénal, la victime a eu tendance ces dernières années à devenir envahissante, menaçant le système judiciaire d’une forme larvée de confiscation au profit de la vengeance privatisée. Sortir du face à face exclusivement rétributif (à une transgression correspond une peine) relève d’un défi et d’un enjeu d’humanisation : démontrer que la société est dans la capacité à la fois de réparer la

En lire plus

Contre histoire du libéralisme

LOSURDO Domenico, Ed. La Découverte, 2013, 390 p.

On est parfois surpris par le cynisme et la brutalité avec lesquels le libéralisme traite les êtres humains, justifiant par exemple les licenciements boursiers par la libre concurrence, sans s’inquiéter vraiment du sort des centaines de milliers de salariés et de leurs familles jetés à la rue. Rien d’étonnant, finalement, après la lecture de cette édifiante étude sur les débuts historiques de cette école de pensée. Qu’on en juge, plutôt. Les trois nations, à l’origine de la révolution

En lire plus

L’économie qu’on aime!

BARTHÉLÉMY Amandine, KELLER Sophie, SLITINE Romain, Ed. Rue de l’échiquier, 2013, 108 p.

L’économie va mal ? La croissance est en panne ? Le chômage s’accroît ? Ce petit livre a de quoi redonner de l’espoir à tout lecteur pensant qu’il y aurait là une fatalité. Il démontre avec brio que les théories néolibérales n’ont rien d’intangibles, ni d’immuables. Un entrepreneur ne peut être qu’un autocrate dominant ses salariés ou un dirigeant instrumentalisé par les actionnaires ? Faux. Il existe des patrons réinventant leur pouvoir d’agir et

En lire plus

La dictature de l’urgence

FINCHELSTEIN Gilles, Fayard, 2011, 228 p.

Notre société est prise dans la conjonction de deux cultes : la vitesse et l’instant. Gilles Finchelstein nous décrit les indices nombreux et concordants qui le démontrent. Que ce soit l’information qui nous est délivrée d’une manière immédiate et en temps réel. Que ce soit les progrès des moyens de transport qui nous amène à mesurer les distances non plus en kilomètres, mais en durée de trajet. Que ce soit les services d’urgence qui sont devenus la porte d’entrée de l’hôpital : dix huit millions de

En lire plus

L’individu qui vient après le libéralisme

DUFOUR Dany-Robert, Denoël, 2011, 385 p.

Si notre époque est effectivement égoïste, en aucun cas elle est individualiste : telle est la thèse centrale de Dany-Robert Dufour. Pour comprendre cette affirmation, au demeurant étonnante, il faut suivre le fil de son raisonnement. Toutes les civilisations humaines, affirme-t-il, ont toujours bâti leur existence sur des principes inspirés de discours fondateurs. Pendant deux milles ans, l’Homme a vécu dans la promesse d’un salut inspiré par le récit monothéiste. Puis, sont advenus d’autres

En lire plus

Juger

PORTELLI Serge, Ed. de l’Atelier, 2011, 188 p.

Pendant longtemps, les juges se sont confondus avec le pouvoir, instrumentalisés par le prince du moment, toujours magnanimes avec les puissants et implacables avec les faibles. Chaque changement de régime entraînait son lot de révocations de magistrats suspects d’une trop grande fidélité au gouvernement précédent. Serge Portelli est vice président du tribunal de grande instance de Paris. Ce qui ne l’empêche pas de stigmatiser une fonction dont la veulerie et la servilité atteignirent des

En lire plus

Le glaive sans la balance

LAMEYRE Xavier, Ed. Grasset, 2012, 223 p.

Depuis une vingtaine d’années, l’État français s’est doté d’un arsenal répressif considérable tant policier, que judiciaire ou pénitentiaire. A la suite de la mise en application du nouveau Code pénal en 1994, près de 100 lois sont venues aggraver les sanctions : une dizaine sous le gouvernement Juppé, une vingtaine sous le gouvernement Jospin, une trentaine sous les gouvernements Raffarin et Villepin et une quarantaine sous le gouvernement Fillon. Prisonniers de l’émotion et d’une « nomorrhées »

En lire plus

L’entreprise du XXIème siècle sera sociale (ou ne sera pas)

BORELLO Jean-Marc, BOTTOLLIER-DEPOIS François, HAZARD Nicolas, Éd. Rue de l’Echiquier, 2012, 317 p.

Voilà un ouvrage particulièrement bien construit, bien argumenté et bien écrit. Les auteurs y présentent « l’entreprise sociale », comme la synthèse de la libre entreprise, des services publics et de l’économie sociale et solidaire. L’entreprise capitaliste est, certes, source d’innovation et d’amélioration de la qualité, mais elle n’est tournée que vers l’accumulation égoïste des profits pour les seuls actionnaires. L’État providence agit dans

En lire plus