Livres
Abécédaire d’une anorexique
Margot ROCHET, Chronique Sociale, 2006, 96 p.
Margot Rochet a connu, à l’âge de 18 ans, un grave épisode anorexique. Ayant décidé de ne pas dépasser les 40 kilos, elle en pesait alors 37. Elle nous décrit dans ce livre de témoignage sa longue descente aux enfers. Condamnée à errer dans un labyrinthe dont elle ne voyait pas d’issue, elle atteint le fond des abysses. Puis, avec la pointe des pieds, elle réussit à donner une impulsion qui lui permit de débuter une longue, très longue ascension. Pourquoi s’est-elle ainsi infligé une torture aussi
Vivre la boulimie. Vie et survie. La quête éperdue d’une identité
Sylvette RIETY, 2006, 155 p.
Le vieux mot français d’addiction signifie : « donner son corps en gage pour une dette non payée ». Cette définition colle au plus près de la boulimie qui constitue une authentique toxicomanie à la nourriture et une pathologie du manque. On ne peut comprendre ce comportement si l’on ne part pas du décalage entre ce qui est apparent et ce qui est vécu de l’intérieur. Les crises de boulimie arrivent sans prévenir et sont incoercibles. Un vide diffus s’installe, mélange de malaise d’angoisse et d’excitation qui se
Petit traité des conflits ordinaires
Dominique PICARD et Edmond MARC, Seuil, 2006, 261 p.
Il est traditionnel d’aller chercher l’origine d’un conflit dans les traits de caractère des protagonistes, dans leurs difficultés à s’écouter ou à se comprendre ou encore dans des dimensions affectives telles que la rancœur, la jalousie ou l’animosité… Les auteurs démontrent ici que la complexité à établir un consensus ne constitue pas une aberration, mais une issue possible à la communication au même titre que l’entente ou la compréhension réciproque. En un mot comme en cent : il est
Pourquoi la politesse? Le savoir-vivre contre l’incivilité
Dominique PICARD, Seuil, 2007, 238 p.
La politesse a pu être considérée comme désuète, dépassée, poussant à l’artifice et au mensonge. Pourtant, le savoir-vivre est l’un des piliers essentiels de la socialisation. Il appartient à ces rituels institués qui permettent de réduire les incertitudes. Les règles de politesse sont un outil indispensable pour sécuriser face à l’angoisse de l’inconnu, assurer la conciliation entre des exigences contradictoires inhérentes à la vie sociale et assumer une fonction régulatrice au sein de la communauté
Pourquoi l’interdit? Regards psychologiques, culturels et interculturels
Odile REVEYRAND-COULON et Zohra GUERRAOUI, érès, 2006, 238 p.
Les sociétés humaines ont toujours oscillé entre l’imposition et la levée des interdits. Là où les structures sociales traditionnelles sont tentées de les multiplier, l’accession à la démocratie devient synonyme de l’aspiration et de la réalisation de leur bannissement. Bien que l’on préfère le plus souvent leur substituer les notions de prescription, d’injonction ou de permis, le vivre ensemble s’est de tous temps édifié sur ces interdits formels ou implicites. C’est même la
Les tout-petits ont-ils des préjugés? Education interculturelle et antidiscriminatoire dans le lieus d’accueil
Sous la direction de Christa PREISSING et Petra WAGNER, érès, 2006, 128 p.
Dès l’âge de quatre ou cinq ans, les enfants s’identifient à leur groupe de référence et établissent une différence avec les cultures distinctes de la sienne. D’où l’importance d’assurer très tôt une éducation qui peut s’avérer déterminante sur ce qu’ils feront une fois devenus adultes. « Apprendre à être sans préjugés est un chemin riche d’évènements sur lequel chacun peut découvrir beaucoup sur soi et sur les autres. » (p.14). Au contraire de la tolérance qui induit
Jamel le CRS. Révélations sur la police de Sarkozy
Jamel BOUSETTA, éditions Duboiris, 2007, 178 p.
« Même si nombre de policiers sont des types extraordinaires » affirme Erik Blondin, secrétaire général du Syndicat de la police nationale, « les actes et propos racistes, les violences illégitimes, l’arrogance et les provocations, les insultes et les menaces envers les citoyens » non seulement « sont monnaie courante », mais « ces dérives sont couvertes par l’institution » (P.9). La préface à l’ouvrage de Jamel Bousetta ne fait pas dans la dentelle. Le récit de l’auteur, non plus. L’itinéraire
Prévenir la délinquance dès la petite enfance
Sous la direction de Catherine BLATIER, L’Harmattan, 2006, 240 p.
La majorité des délinquants cesse ses transgressions avec le temps, suite à un évènement à forte valeur émotionnelle, à une rencontre affective ou à la naissance de leur enfant. Cette extinction naturelle justifie que l’on déploie à leur égard une tolérance d’autant plus grande que 90% de leurs passages à actes relève de conduites d’occasion ou transitoires. Quant à la délinquance persistante ou de condition, l’arsenal répressif a pour effet d’atténuer ni son importance ni sa
Le temps de victimes
Caroline ELIACHEFF, Daniel SOULEZ LARIVIERE, Albin Michel, 2006, 295 p.
Il existe un lien étroit entre la démocratie et les victimes. Que la compassion éprouvée face à la souffrance d’autrui soit à géométrie variable, versatile ou émoussée, elle nous révèle à quel point, nous nous sentons égaux. L’émotion compassionnelle est devenue, depuis une vingtaine d’années, une qualité première qui semble attester de la validité d’une citoyenneté exemplaire. Elle a pris une dimension telle que « les citoyens peinent à jouir d’être ensemble, au point
La société des victimes
Guillaume ERNER, La Découverte, 2006, 224 p.
La meilleure façon de comprendre une époque, c’est de s’intéresser à ses obsessions. La nôtre est obnubilée par les victimes qui ont tout envahi. Pourtant, le spectacle de la souffrance n’a pas toujours inspiré les mêmes sentiments. Pendant des siècles, les hommes ont cohabité stoïquement avec elle. Si la démocratie l’a rendue insupportable et scandaleuse, c’est parce l’idéal d’égalité et de fraternité fait percevoir le malheur de l’autre comme si c’était le sien. Même si l’on semble trop souvent