Livres
Marcher sur son ombre
MERCAT-MAHEUR Isabelle, éd. Le Chant des Voyelles, 2018, 174 p.
Trente trois mois à piétiner dans un espace confiné de 9 m², de cours de promenade en bitume, des couloirs uniformes, de la crasse partout et du bruit tout le temps… le cauchemar est sur le point de se terminer. Fabien est libérable dans la journée. Réveillé à 5h20, les heures vont s’égrener avant que la porte ne s’ouvre. Les chapitres alternent, au gré des étapes de sa sortie de maison d’arrête et du parcours du TGV le ramenant chez lui. Défilent dans sa mémoire les scènes de
Faits d'hiver
RIBEIRO Cathy, éd. Le Muscadier, 2017, 71 p.
Élie est veuf depuis que Marcelle s’est affaissé d’un seul coup, tombant la tête la première dans la tarte qu’elle était en train de préparer : crise cardiaque. Depuis, il a perdu le goût de vivre. Sa réserve de bois, il en a mis du temps à l’accumuler : couper, débiter, fendre et ranger, rondin par rondin, choisissant chaque bûche pour équilibrer le tas. Et puis, il y a la famille de Tony tout droit arrivée du nord. Sans le sous. Des « cas soc » comme on dit au village. Son logement a d’abord été
Psychothérapie de Dieu
CYRULNIK Boris, Éd. Odile Jacob, 2017, 314 p.
Même si chaque culture lui donne une forme spécifique, la religion constitue un phénomène mental universel qui sauve un grand nombre d’individus. Celui qui est malheureux a besoin d’aller chercher des explications magiques pour lutter contre son malaise. La croyance lui permet de se relier à une force au-dessus de la condition humaine. Croire donne du sens à sa vie : celui qui a un pourquoi peut vivre n’importe quel comment. Dans un contexte où le groupe est ainsi structuré et les blessés
L’horreur religieuse
MACÉ-SCARON Joseph, Éd. Plon, 2016, 198 p.
Bardés de prescriptions, cuirassés de dogmes, hérissés de certitudes, les croyants, dont on prophétisait l’irréfragable disparition ou l’interminable agonie, ne connaissent aucune limite à leurs conseils, à leurs réprimandes ni à leurs menaces. À côté de ces fidèles vivant leur foi pour eux-mêmes avec ferveur, voire dans l’exaltation, il y a ce fanatisme, ce dogmatisme et cet obscurantisme qui semblent inhérents à tout culte qui ambitionne de façonner les identités à son image et de faire plier les
Guerre de religion et police de la pensée : une invention monothéiste
CASTEL Jean-Pierre, Éd. L’Harmattan, 2017, 219 p.
Contrairement à ce que l’on prétend souvent, affirme Jean-Pierre Castel, les religions issues de la Bible n’ont pas contribué à faire reculer la sauvagerie du polythéisme de l’antiquité. Elles l’ont décuplée. Et ce, pour une raison bien simple. Un Dieu polythéiste n’est pas jaloux des idoles voisines qu’il ne considère pas comme rivales. Bien au contraire, les divinités des peuples vaincus, même subordonnées à celles des vainqueurs, venaient enrichir leur panthéon. Alors qu’un Dieu monothéiste
Le livre noir de la religion
TIMOUR Frank Henri, Éd. de l’Epervier, 2014, 514 p.
Chacun a droit à sa croyance privée, au nom de l’imprescriptible liberté de pensée. Mais, la bonne foi, la modération, l’humanisme et la sincérité fraternelle de l’immense majorité des croyants ne changeront en rien la nature criminelle de la religion, assène d’emblée Frank Handi Timour. Son « livre noir » accumule les faits historiques qui ont de quoi remplir d’horreur le lecteur. Empaler des victimes en l’honneur des Dieux, leur arracher le cœur encore palpitant, éventrer un être humain
Mes poings sur les i
HEUTTE Soufyan, Ed. L’Harmattan, 2019, 141 p.
Quand il n’est pas éducateur spécialisé, Soufyan Heutte écrit. Son roman nous glisse dans la peau de Kamel-l’esquive qui va devenir Kamel-la-poisse, au gré d’un parcours bien peu réjouissant. La violence permanente entre jeunes du quartier si l’on veut se faire respecter ; la violence des policiers qui n’hésitent pas à tabasser ; la violence du milieu carcéral qui impose la loi du plus fort … Sans tomber dans un déterminisme rédhibitoire, grandir dans un zoo de béton, se heurter au plafond de la
La créativité au travail
AMADO Gilles, BOUILLOD Jean-Philippe, LHUILIER Dominique, ULMANN Anne-Lise (sous la direction), Ed. érès, 2017, 407 p.
Comment associer travail et créativité, quand le salariat les rendent si souvent incompatibles ? Cet ouvrage collectif apporte, à côté de beaucoup de bavardage insipide, des réponses essentielles et riches. Il y a toujours un écart entre le travail prescrit et le travail réel. L’imprévu, l’inattendu et l’inopiné nécessitent l’ajustement et le détournement des procédures, la labilité et la recomposition de ce qui était
Se doper pour travailler
CRESPIN Renaud, LHUILIER Dominique, LUTZ Gladys (sous la direction), Ed. érès, 2017, 348 p.
La consommation de substances psycho actives sur son lieu d’exercice professionnel a trop longtemps été reliée soit à un problème personnel, soit à une inadaptation à son poste de travail. L’implication du contexte d’activité était niée, permettant aux employeurs de se délester des méfaits qui y étaient liés. Bien sûr, les relations entre le travail et la santé sont multifactorielles, résistant à toute attribution causale unique. Mais, on ne peut
Boulots de merde! Du cireur au trader, enquête sur l’utilité et la nuisance sociale des métiers
BRYGO Julien et CYRAB Olivier, Ed. La Découverte, 2018, 248 p.
Les boulots de merde ont envahi la sphère du travail. Mais où commencent-ils et où finissent-ils ? Les deux auteurs, eux-mêmes journalistes précaires, dressent ici un tableau assez ahurissant des conséquences de la dérégulation sociale. Rémunération rachitique, contrats dégradés ou inexistants, dureté de la tâche, discrimination, despotisme de l’employeur, non respect de la dignité humaine, précarité, entraves aux droits syndicaux : les critères objectifs de cet état de fait ne