Pas touche aux mâles !
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dans Billets d'humeur
Une petite musique monte tout doucement qui ne doit pas être négligée. Elle prétend prendre la défense d’une espèce menacée par d’horribles féministes : le mâle !
La promotion de l’égalité entre les hommes et les femmes se ferait-elle donc au détriment de la gent masculine qui s’en trouverait victime de discrimination ? Un sondage IPSOS, publié pour la journée 2025 de la femme, révèle des chiffres étonnants. Chez les boomers (nés entre 1946 et 1966) 44 % des hommes y croient, suivis par 31 % des femmes. Rien d’étonnant, peut-on penser, que ce réflexe machiste perdure chez les « anciens ». Bien plus inquiétantes sont les réponses de la génération Z (1997-2007) qui approuvent à respectivement 60 et 38 % !
L’ordre du monde est fondé, depuis des millénaires, sur la suprématie du genre masculin identifié comme le prédateur de l’espèce : c’est lui qui chasse, c’est lui qui tue, c’est lui qui impose. Sa domination a toujours existé et s’imposera pour toujours. Ce modèle qui vacille, depuis quelques décennies, est à n’en pas douter, une remise en cause civilisationnelle des plus inquiétantes de valeurs fondatrices. Heureusement, cette légitime suprématiste trouve dans les nouvelles générations de courageux défenseurs. A n’en pas douter, il est essentiel pour la survie de l’espèce humaine que la bipartition traditionnelle survive. D’un côté, il y a ce mâle viril, dur à la tâche, insensible, protecteur par nature qui utilise sa force musculaire pour se faire respecter, corrigeant au besoin femme et enfants. De l’autre, il y a cette femme chétive, fragile et vulnérable qui se montre par essence si douce, si soumise et si émotive…
Voilà bien des stéréotypes caricaturaux qui contribuent, dès la naissance à construire la masculinité et la féminité. Certes, il y a une biologie masculine et féminine. Bien sûr qu’il est difficile de départager certaines féministes de certains transphiles qui s’entre-déchirent pour savoir si le genre est une pure construction culturelle (pour les premières) ou profondément ancré dans la personne (pour les seconds). Effectivement, la liste s’allonge des LGBTQ+ dont toutes les lettres de l’alphabet ne suffiront sans doute pas à en compléter la liste.
Je renverrais bien à Carl Jung qui affirmait en son temps que chacune et chacun d’entre nous, nous détenons, dans des proportions à chaque fois différente, une part féminine (anima) et une part masculine (animus) qu’il s’agit d’articuler et non d’opposer. Voilà une synthèse qui me convient bien.