Quand le mieux est l’ennemi du bien

Vivien a suivi les protocoles de son orthodontiste, depuis ses 15 ans. A 20, ses ultimes prothèses dentaires lui sont retirées : le résultat est parfait. Toutefois, un défaut maxillo-facial pourrait être corrigé, grâce à une opération chirurgicale. Lui a-t-on bien explicité les conditions douloureuses de cette intervention ? Ou n’y a-t-il pas prêté attention, faisant totalement confiance à la praticienne qui le suit depuis des années ? Le réveil de l’anesthésie est un vrai supplice : une douleur insupportable lui enserre les mâchoires. Les jours suivants, il côte son intensité à 8/10 ! Un traitement contre la douleur lui a bien été prescrit. Mais, il y est intolérant, pris de vomissements, à peine l’a-t-il absorbé ! Contacté, le service hospitalier répond qu’il n’a pas d’alternatives, lui conseillant seulement de ne pas s’alimenter pendant quelques jours, pour éviter les nausées ! C’est l’ancienne famille d’accueil, dans laquelle il est allé se réfugier quelques jours, qui va le soulager, en lui proposant une automédication : un autre antalgique composé de paracétamol, d’opium et de caféine. Trois leçons peuvent être tirées de cette anecdote. Certes, la pratique systématique de l’orthodontie, depuis les années 1970/1980, a produit des générations à la belle dentition. Mais, est-ce vraiment utile d’en arriver à des opérations de confort esthétique aussi peu … confortables ou faut-il se méfier de certaines modes ? Certes, il est légitime de craindre un détournement des molécules à base d’opium ou de morphine. Mais, c’est un vrai fiasco que de laisser un patient dans les pires affres, au nom de ce principe de précaution ! Certes, des informations générales sont toujours données. Mais, il faut que les parents et professionnels veillent à avertir les jeunes patients des conditions d’une telle intervention et obtenir leur consentement éclairé. « Je comprends maintenant pourquoi l’orthodontiste m’a dit « bon courage » » commente Vivien !

 

Jacques TrémintinLIEN SOCIAL ■ n°1319 ■ 07/06/2022

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Mes livres

En mars 2023, j’ai publié aux éditions érès « Fragments de vie d’un référent ASE ». J’y décrivais, à travers 157 vignettes, le quotidien d’un professionnel de cette administration en charge dans notre pays de la protection de l’enfance 




En septembre 2024, j’ai publié aux éditions EHESP « 100 idées reçues sur l’Aide sociale à l’enfance ». Je tentais de répondre à des idées reçues, des préjugés et des contre-vérités ambiantes portant sur cette administration



En décembre 2025, je publie chez Chronique sociale « 50 nuances d’enfants en danger ». Je me lance dans de pures fictions, inspirées par ma pratique professionnelle, dans lesquelles je décris des idéal-types des situations les plus fréquentes rencontrées en protection de l’enfance. Je mets en scène un(e) mineur(e) ou jeune accompagné(e) est son accompagnateur ou accompagnatrice, chacun(e) décrivant de sa place la situation vécue. Il s’agit bien de propos imaginés, ils sont réalistes avec des personnages inventés mais crédibles.


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« Bienvenue sur le site de Jacques Trémintin, travailleur social qui n’a cessé d’écrire. Référent à l’aide sociale à l’enfance de 1992 à 2020, partie prenante de Lien Social de 1995 à 2023, contributeur au Journal du droit des jeunes de 1995 à 2017, pigiste dans le Journal de l’animation depuis 1999… l’accompagnement des enfants et familles, le maniement de la plume ou du clavier, l’animation de colloques ou de formations répondent au même plaisir de transmettre. Ce que fait aussi ce site, dont le contenu est à libre disposition à une seule condition : savoir garder son esprit critique et ne rien considérer d'emblée comme vrai ! »

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