ACTION SOCIALE ET ÉDUCATIVE
Des rencontres bien innocentes
Regis Granier, Ed. La Brochure, 2017, 88 p.
Le quotidien des travailleurs sociaux mêle des petits riens propices à la relation et aux liens qui se tissent, avec ces moments qui déstabilisent et insécurisent l’intervention. C’est plutôt sur ce second registre que nous entraîne Régis Granier. Il a choisi de nous décrire certaines de ces situations extrêmes, de ces passions vives et de ces épisodes inattendus qu’il a rencontrés au cours de ses 43 ans de carrière professionnelle. C’est cette jeune femme atteinte de psychose qui est persuadée que
La Chabraque : l’effet cheval pour aider à grandir. Ombres d’ados et lieu de rêves
ARDON Patrick et Marie-France, Ed. érès, 2018, 226 p.
Prenez deux thérapeutes imprégnés des idéaux de Deligny qui créent un lieu de vie avec leurs enfants et quelques psychotiques. Nous sommes en 1975, en Aveyron. Le procureur de Rodez leur intente un procès pour placement illégal d’enfants. Les juges compréhensifs demandent aux services sociaux de légaliser le projet. Cela fait plus de quarante ans que cette structure atypique reçoit des autistes, très vite remplacés par des jeunes dits « cas sociaux ». Mal dans ses baskets généralement
Être directrice d’un établissement médico-social
HENKE Audrenne, Ed. L’Harmattan, 2018, 164 p.
Avec un tel titre, on pourrait s’attendre à un écrit décrivant des fonctions opérationnelles de gestion de budget et de réponses aux injonctions des administrations de tutelle. Ce n’est pas le genre de l’auteur. Éducatrice spécialisée pendant vingt ans, Audrenne Henke l’est restée de la pointe des cheveux jusqu’au bout de doigts ! Jonglant entre des situations cliniques concrètes qu’elle gère au quotidien et les références à Ricoeur, Autès, Camus, Castoriadis, Levi-Strauss, Mauss ou encore Kant
Oubliez tout ce que vous savez sur les assistantes sociales. Saison 1
KOWACZUK Stella, Ed. Chapitre.com, 2018, 273 p.
Mais en quoi consiste donc le métier d’assistante sociale ? Le lecteur qui voudrait trouver une réponse possible, sans tomber dans l’étude de cas rébarbative ou dans une présentation technique, froide et impersonnelle doit lire ce livre de Stella Kowaczuk. Tout au long de ce récit, on rit beaucoup, on s’émeut parfois, on s’indigne souvent. L’art et la manière de faire passer une réalité au plus près du vécu quotidien, sans ne jamais faire naître l’ennui est déployé ici avec une grande maestria
Action sociale et empowerment
VALLERIE Bernard, Ed. P.U.G., 2018, 79 p.
Le travail social ne se définit pas comme une action menée sur autrui, mais avec lui, rappelle d’emblée Bernard Vallerie. Son ouvrage synthétise le concept d’empowerment source de tant de polémiques, déclenchant autant d’enthousiasme chez les uns que de défiance chez d’autres. S’il ne s’agit pas de renverser le pouvoir établi, il est encore moins question d’une injonction faite à l’usager d’une autonomie qui le contraindrait à se débrouiller tout seul. La réappropriation du pouvoir d’agir n’implique
Oser l’ISIC. Pour un espace de liberté et de créativité
KOWALCZUK Sylvie, Ed. EHESP, 2018, 138 p.
Les travailleurs sociaux subissent de plus en plus de procédures, de protocoles et d’injonctions. Ils sont confrontés à l’urgence et aux délais à respecter. Ils sont trop souvent contraints de remplir des formulaires et de cocher des cases. Leur sentiment d’être réduits à de simples exécutants est source de frustration. Du côté de usagers, les actions d’insertion subies et le formatage des réponses qu’ils reçoivent leur font mesurer le décalage avec leurs aspirations les plus profondes. Aux uns et aux
Développement du pouvoir d’agir des personnes et des collectifs. Une nouvelle approche de l’intervention sociale
JOUFFRAY Claire (sous la direction), Ed. EHESP, 2018, 237 p.
Face à la montée de la précarité et l’affaiblissement de l’action sociale, les travailleurs sociaux peuvent se replier sur eux-mêmes, résister ou explorer d’autres façons de faire. L’approche conçue par Yann Le Bossé constitue une alternative. Plutôt que d’être experts en diagnostic social et de faire rentrer les usagers dans les dispositifs préexistants, le psychosociologue québécois leur propose de renoncer à la posture de contrôleur social ou d’instigateurs de prescriptions et
Violences, risques psychosociaux et travail social
MAQUET Ludwig, Ed. Le social en fabrique, 2018, 105 p.
La violence peut surgir au coeur du travail social du fait des usagers, des professionnels, de la prise en charge, mais aussi de l’institution elle-même. Elle semble d’abord inhérente à la population rencontrée, marquée par une accumulation d’échecs, une absence de limites, une intolérance à la frustration, voire par des troubles psychiatriques. Viennent, ensuite, certains comportements de certains intervenants pouvant adopter des postures arbitraires, donner des réponses inadaptées ou se
Comprendre et gérer la violence en institution médico-sociale
BRIOUL Michel, Ed. ESF, 2017, 172 p.
Michel Brioul nous propose ici une somme passionnante sur la question de l’émergence de la violence dans le secteur médico-social. Les actes qui en relèvent ont été multipliés par quatre entre 2008 et 2013, sans que l’on sache distinguer entre l’accroissement réel des faits et le choix de les signaler plus fréquemment. Des mutations contemporaines peuvent néanmoins éclairer une probable inflation : l’abolition de la frontière entre la folie et la déficience d’abord, mais aussi cette fragilisation de
Une fille en correction
LAÉ Jean-François, Ed. CNRS, 2018, 262 p.
En fouillant des archives sur le point d’être détruites d’une association de protection de l’enfance, Jean-François Laé a fait une précieuse découverte : la correspondance s’étendant tout au long des années 1950 entre Odile Rouvat, assistante sociale auprès du tribunal pour enfants et Micheline Bonnin, jeune mère de 20 ans. Il en a fait ce livre. D’un côté une professionnelle appartenant à cette catégorie de femmes issues de la bourgeoisie, ferventes catholiques et célibataires affirmées qui se