Pratique de non-violence: "S’affirmer sans agresser. Estime de soi et prévention de la violence"

Edition Non Violence Actualité, 2007, 112 p.

Toute personne ressent le besoin plus ou moins conscient de percevoir qu’elle a une valeur intrinsèque et de bénéficier d’une image positive d’elle-même. Cette estime de soi ne se limite pas au regard que l’on se porte ou à l’image renvoyée par l’entourage. Elle se trouve, en outre, être la condition pour le respect de l’autre : s’attribuer des compétences et des qualités est le meilleur moyen de ne pas agresser les autres. C’est parce qu’on réussit à exister que l’on peut faire des choix personnels, en assumer les conséquences et donc prendre sa place sans chercher à nier celle de son voisin. Nous sommes en permanence tiraillés entre le besoin de s’affirmer et celui tout aussi important d’être approuvé. La première attitude nous incite à l’agressivité afin de faire valoir nos propres besoins face à ceux des autres. La seconde peut se traduire par une forme de passivité et de soumission, ne laissant la place qu’à autrui. Toute autre est l’assertivité qui fait la synthèse, en étant capable de faire valoir ses intérêts propres, tout en respectant ceux des autres, en tenant compte des besoins de chacune des personnes impliquées. La confrontation est souvent l’occasion d’une disqualification du protagoniste. Il est essentiel de dégager le conflit de sa gangue d’affects, de ressentiments et des traces des vieux différents non réglés. Pour que chacun se traite avec bienveillance et se sente digne d’être aimé, encore faut-il qu’il ait bénéficié dans son enfance d’une attitude chaleureuse de la part d’adultes croyant en lui et ayant eu le souci de souligner et encourager tant ses progrès que ses gestes positifs. Attitudes pas toujours présentes dans une culture qui pointe trop souvent ce qui ne va pas, privilégiant le négatif sur le positif.

Jacques Trémintin - LIEN SOCIAL ■ n°847 ■ 05/07/2007