SCIENCES HUMAINES
Vies ordinaires, vies précaires
Guillaume LE BLANC, Seuil, 2007, 294 p.
« Amis de la philosophie, bonsoir ». Dans un style dense et parfois complexe, jouant sur les mots et mettant les mots en jeux, Guillaume Le Blanc nous propose une réflexion roborative et décapante qui réjouira le lecteur osant se risquer sur les chemins parfois escarpés qu’il propose. L’expérience de la précarité, explique l’auteur, est avant tout une précarisation de l’expérience. Elle implique un repli progressif vers des sphères toujours plus limitées dans lesquelles la visibilité sociale est
De l’écoute au respect, communiquer avec les enfants
Martine DELFOS, érès, 2007, 191 p.
Même si ce sont les enfants qui ont la réputation de ne pas écouter les adultes, l’inverse se produit tout autant. C’est avec cette affirmation non dénuée de pertinence que Martine Delfos introduit son ouvrage. L’auteur est psychothérapeute d’enfants. Certes, son propos méthodologique flirte un peu trop parfois avec le livre de recettes. On y trouvera néanmoins une description fort intéressante d’un certain nombre de fondamentaux qui ont le mérite à la fois d’être rappelés et synthétisés d’une manière fort
Si la jalousie m’était contée. La jalousie décryptée à travers les contes
Danielle DALLOZ, La Martinière, 2007, 170 p.
Le lecteur va pouvoir lire cet ouvrage à partir de l’entrée qui lui convient le plus. Il peut plus particulièrement s’intéresser à des considérations tout à fait intéressantes sur la jalousie. Il pourra aussi se délecter du passionnant recueil de contes qui s’y trouve. Il pourra encore s’attacher à l’exégèse psychanalytique des symboles que l’on retrouve fréquemment dans ces récits traditionnels. Il pourra enfin se consacrer aux vignettes cliniques qui viennent illustrer les démonstrations de
Communiquer autrement. Le choix des mots
Éditions Non-violence actualité, Collection Pratiques de non-violence n°2, 2006, 112 p.
Sans mauvaises intentions, il arrive que nos paroles blessent ou causent du tort à autrui. C’est que nos mots, comme nos silences peuvent accuser, juger, condamner et ordonner. Alors qu’ils peuvent tout autant accueillir, soutenir, aider et consoler. La parole sert aussi bien à manipuler qu’à valoriser. Celle qui renforce l’humanité possède la faculté d’exercer une force sans engendrer de domination : elle est symétrique, égalitaire et de co-présence à
Les campeurs de la république. 70 ans de vacances utopiques
LEFEUVRE-DÉOTTE Martine, éditions Bourin, 2006, 268 p.
Les débuts du camping remontent à 1865, date à laquelle l’alpiniste anglais Edouard Whymper utilisa pour la première fois une tente dans son ascension du massif du Cervin. Mais c’est la démocratisation des loisirs qui constitue le véritable déclencheur de cette pratique. Pendant longtemps, seules l’aristocratie puis la bourgeoisie purent consacrer leur temps libre à l’évasion et à la détente. L’accès aux vacances des « gens de peu » était limité par le coût des séjours en hôtel. C’est
Don, pardon et réparation
Sous la direction de Claude SERON, Fabert, 2007, 224 p.
Le pardon est trop souvent coincé entre la rancune et l’oubli. Tout comme il a été longtemps obscurci par la morale religieuse de la rédemption. Le colloque de parole d’enfants tenu en 2005, dont on trouvera ici les actes, a permis un utile effort de clarification. Le pardon n’a rien à voir avec l’amnésie explique Jacques Lecomte, docteur en psychologie. C’est au contraire un travail de mémoire qui porte sur le traumatisme, même si l’on passe de la mémoire souffrante à une mémoire de la
Psychopathologie de la personnalité dépendante
Gwenolé LOAS, Maurice CORCOS, Dunod, 2006, 209 p.
Le parti pris des auteurs est clair : il n’y a pas une définition unique de la personnalité dépendante, ni d’ailleurs un seul modèle qui s’y réfère. Pour en faire la preuve, ils dressent la liste exhaustive de nombreuses recherches qui ont tenté de la circonscrire. Edifiant ! Parmi les hypothèses avancées successivement, on compte une malléabilité particulièrement forte, une facilité à être séduit, le besoin de s’en remettre à une personne pour prendre des décisions à sa place, la quête
Petit traité des conflits ordinaires
Dominique PICARD et Edmond MARC, Seuil, 2006, 261 p.
Il est traditionnel d’aller chercher l’origine d’un conflit dans les traits de caractère des protagonistes, dans leurs difficultés à s’écouter ou à se comprendre ou encore dans des dimensions affectives telles que la rancœur, la jalousie ou l’animosité… Les auteurs démontrent ici que la complexité à établir un consensus ne constitue pas une aberration, mais une issue possible à la communication au même titre que l’entente ou la compréhension réciproque. En un mot comme en cent : il est
Pourquoi la politesse? Le savoir-vivre contre l’incivilité
Dominique PICARD, Seuil, 2007, 238 p.
La politesse a pu être considérée comme désuète, dépassée, poussant à l’artifice et au mensonge. Pourtant, le savoir-vivre est l’un des piliers essentiels de la socialisation. Il appartient à ces rituels institués qui permettent de réduire les incertitudes. Les règles de politesse sont un outil indispensable pour sécuriser face à l’angoisse de l’inconnu, assurer la conciliation entre des exigences contradictoires inhérentes à la vie sociale et assumer une fonction régulatrice au sein de la communauté
Pourquoi l’interdit? Regards psychologiques, culturels et interculturels
Odile REVEYRAND-COULON et Zohra GUERRAOUI, érès, 2006, 238 p.
Les sociétés humaines ont toujours oscillé entre l’imposition et la levée des interdits. Là où les structures sociales traditionnelles sont tentées de les multiplier, l’accession à la démocratie devient synonyme de l’aspiration et de la réalisation de leur bannissement. Bien que l’on préfère le plus souvent leur substituer les notions de prescription, d’injonction ou de permis, le vivre ensemble s’est de tous temps édifié sur ces interdits formels ou implicites. C’est même la