Les malheurs des psys. Psychotropes et médicalisation du social

Philippe PIGNARRE, La Découverte, 2006, 180 p.

La psychiatrie française s’est longtemps ancrée sur les références psychanalytiques, se tenant, jusqu’à peu, à l’écart des pratiques devenues dominantes dans le reste du monde. Et puis, l’époque où les propositions de cette école étaient par trop rebelles et indésirables pour les conservateurs s’est progressivement éloignée : « les révolutionnaires ont vieilli ; ils sont fatigués ; ils n’apportent plus la peste nulle part et, au contraire, ils se trouvent bien souvent dans les camps les plus

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La peur de la séparation de l’enfance à l’âge adulte

Daniel BAILLY, Odile Jacob, 2005, 218 p.

Après sa naissance, le bébé ne se limite pas à une simple demande de nourriture. Sa quête va bien au-delà, tentant de structurer une relation protectrice et sécurisante avec son entourage et notamment avec la personne qui le materne. L’attachement qui va se tisser alors répond directement à ce besoin. Il permet d’établir un investissement fort avec l’objet libidinal, objet d’amour et de désir. Mais, ce lien privilégié étant appelé à ne pas être permanent, « l’angoisse de séparation développementale

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Plus jamais seul. Le phénomène du portable

Miguel BENASAYAG, Angélique DEL REY, Bayard, 2006, 112 p.

Nous sommes à ce point habitués au spectacle mi-affligeant, mi-amusant de ces voyageurs qui, à peine sortis de l’avion ou du train, se précipitent d’une manière compulsive sur leur portable pour consulter leur écran, qu’on ne réfléchit plus aux conséquences anthropologiques de l’utilisation de cet appareil. C’est justement ce que nous proposent ici les auteurs dans un essai dans lequel l’intelligence le dispute à la pertinence. Qu’il est utile pourtant de pouvoir rester en lien

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L’œdipe: le concept le plus crucial de la psychanalyse

J.D. NASIO, Payot, 230 p, 2006.

Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le complexe d’œdipe, sans jamais oser le demander, se trouve sûrement dans cet ouvrage. L’auteur fait œuvre de pédagogie, détaillant d’une façon très didactique le concept central de Freud. Il nous présente tout d’abord le scénario du petit garçon. J’ai 4 ans. Je sens des excitations au niveau de mon pénis. Je me crois omni-puissant. Je désire à la fois posséder sexuellement mes parents, être possédé par eux et supprimer mon père. J’ai plaisir à fantasmer mes

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La psychanalyse peut-elle guérir?

Sous la direction d’Alain HOUZIAUX, éditions de l’atelier, 2005, 120 p.

« La guérison advient par surcroît » affirmait Jacques Lacan. La psychanalyse se désintéresserait-elle donc de la résolution des souffrances de ses patients ? Ce petit opuscule vient répondre avec pertinence à ce questionnement, en commençant par distinguer ce qui relève des angoisses consubstantielles de notre nature humaine et ce qui peut être soigné. Peut-on vraiment en finir avec son incomplétude, son manque et son désir? Ce n’est pas vivre que de vivre sans

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Les mots sont des fenêtres: introduction à la communication non-violente

Marshall B. ROSENBERG, La découverte, 2005, 260 p.

Convenons-en, il est quand même assez fréquent pour chacun d’entre nous de porter un jugement de valeur sur autrui et de le cataloguer, en le rendant responsable de nos heurts et malheurs. C’est l’une des façons de nous défendre et de réagir face à l’agressivité qui se déploie le plus souvent dans tout conflit. Marshall B. Rosenberg nous propose ici une autre manière d’agir et de réagir qui tourne résolument le dos aux modes relationnels traditionnels de cette « communication aliénante (qui)

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Le goût de vivre. Retrouver la parole perdue

Edouard ZARIFIAN, Odile Jacob, 2005, 236 p.

Ce qui anime notre vie, c’est la quête du bonheur et l’évitement des situations de malheur. Mais nos aspirations au plaisir se heurtent souvent à l’impossibilité de l’atteindre. Ce que nous ressentons alors n’est pas tant une douleur qui est avant tout une sensation physique, qu’une intense souffrance psychique. Celle-ci n’est pas plus aisément exprimable qu’elle est facilement définissable. Elle coïncide fréquemment avec un deuil, une perte réelle, symbolique ou imaginaire : « l’intensité de la

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La dignité humaine

Jean-François POISSON, éditions études hospitalières, 2004, 124 p.

S’il est bien une notion autant imprécise que confuse qui est galvaudée, mise à toutes les sauces et agitée comme une formule incantatoire,  c’est bien celle de dignité. Aussi, le petit livre de Jean-François Poisson est-il le bienvenu dans son essai de clarification et de définition de ce concept. L’auteur commence par évoquer le mouvement « deep ecology » qui conteste l’existence même de la dignité humaine, en déniant à notre espèce tout droit à réclamer un traitement

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La parole éducative

Joseph ROUZEL, Dunod, 2005, 184 p.

D’où vient mon sentiment que Joseph Rouzel constitue un paradoxe vivant ? Sans doute du fait que je le trouve profondément ennuyeux quand il parle de psychanalyse et tout à fait passionnant quand il aborde la clinique du travail social. Pourtant l’un est directement lié à l’autre. Allez comprendre … il faudra vraiment que je pense un jour à me payer une cure ! Je laisserai donc aux aficionados lacaniens le plaisir de se shooter à « l’assomption de la castration » ou à la « logique du fantasme » génialement

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Construire le sens de sa vie. Une anthropologie des valeurs

Gérard MENDEL, La Découverte, 2004, 204 p.

La morale d’une société, avec les règles et les lois qui s’y rapportent n’intéresse pas seulement le fonctionnement social. Elle constitue aussi un repère essentiel de l’identité individuelle. Ainsi, de cette éthique capitaliste qui privilégie la production à moindre coût, la maximalisation du profit, la conquête des marché, l’immédiateté des échanges, la marchandisation généralisée, tant celles des biens naturels, que des relations interpersonnelles. Le sentiment d’impuissance face à la volonté de

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