SCIENCES HUMAINES
Tout ne se joue pas avant 3 ans
DELION Pierre, Albin Michel, 2008, 222 p.
Pierre Delion tient d’abord, pour l’essentiel, un discours prudent. S’il ne nie pas l’importance des gènes ou des trois premières années, il rappelle que les forces qui surdéterminent et celles qui offrent réparation sont tout autant présentes. S’il existe bien d’authentiques pathologies du contrôle moteur et des processus d’attention, la ligne de démarcation entre le normal et le pathologique est pour le moins fluctuant, explique-t-il. S’il reconnaît que les catégories nosographiques ont leur
Enfance dangereuse, enfance en danger? L’appréhension des écarts de conduite de l’enfant et de l’adolescent
Sous la direction de Lucette Khaïat et Cécile Marchal, érès 2007, 271 p.
On retrouve dans ces Actes du colloque proposé en 2006 par l’association Louis Chatin, les tenants et aboutissants de la volée de bois vert reçue par l’expertise collective de l’INSERM intitulée « trouble de conduite chez l’enfant et l’adolescent ». Cette étude s’est largement inspiré du DSM4, manuel de référence publié et régulièrement actualisé par l’Association psychiatrique américaine. Pour comprendre la logique de cette démarche, il faut se replonger dans le
Avoir un idéal, est-ce bien raisonnable?
Michel LACROIX, Flammarion, 2007, 197 p.
Avoir un idéal est indispensable pour les uns, car rien ne définit plus l’être humain que de donner un sens à sa vie. C’est une attitude à proscrire pour les autres, tant l’excès, la désillusion et la dépendance que cela induit peuvent être destructrices. Et il est vrai que si la mise en œuvre d’idéaux sociaux et politiques a permis de transformer le monde, elle a aussi constitué le plus court chemin vers l’enfer. Peut-on éviter le pire et préserver le meilleur ? C’est à cette question que répond
Donner un sens à sa vie
Jacques LECOMTE, Odile Jacob, 2007, 326 p.
Quelle voie emprunter pour réussir sa vie ? Entre la vision hédoniste (le plaisir comme bien suprême) et la conviction eudémoniste (atteindre l’objectif qu’on s’est donné), l’auteur refuse de choisir : « ni le bien-être, ni le sens ne sont suffisants pour qualifier positivement la vie d’un individu » (p.39). Il préfère nous proposer une synthèse entre la quête de soi et la recherche de l’autre. Il s’appuie sur les travaux de la psychologie humaniste pour démontrer que le bonheur passe à la fois par
La part obscure de nous-mêmes. Une histoire des perversions
Elisabeth ROUDINESCO, 2007, 233 p.
Petite revue de détail de la perversité à travers l’histoire : tel aurait pu être le sous-titre de cet ouvrage d’une grande culture qui nous fait remonter les siècles. On y croise les mystiques, les flagellants, Gilles de Rais, le Marquis de Sade. On termine par « l’effrayante, l’indicible, l’impensable banalité du mal » (Anah Arendt) que constitua le nazisme. Mais, l’auteur ne se contente pas d’un récit fort bien documenté. Elle cherche à démontrer la tentation récurrente de catégorisation et d’isolement
Eloge du conflit
Miguel Benasayag & Angélique Del Rey, La Découverte, 2007
Nous sommes héritiers d’une époque qui a longtemps cru à la possibilité d’en finir un jour avec des conflits assimilés à la persistance de la barbarie. Aujourd’hui, tout ce qui peut menacer l’apparente quiétude qui semble régir notre vie, effraye et inspire de farouches volontés de maintenir la paix. Pour les auteurs, contrairement aux représentations courantes qui tendent à le nier, le fonctionnement humain est fondamentalement conflictuel : « le devenir d’une personne tient aux
Eduquer à la sexualité. Un enjeu de société
Patrick PELEGE et Chantal PICOD, Dunod, 2006, 262 p.
Toute société assure l’éducation sexuelle, qu’elle soit initiatrice, démonstrative, implicite, explicite ou répressive. Notre société occidentale a privilégié une attitude puritaine jusqu’à la moitié du XXème siècle. Cette perception fut renforcée par la séparation de l’église et de l’Etat en matière d’éducation, qui réduisit l’instruction publique au domaine strictement objectif et scientifique et laissant aux familles le soin de dispenser les valeurs et la morale. Aujourd’hui, on en est
Raconte-moi d’où je viens
PRIEUR Nicole, Bayard, 2007, 215 p.
Qui a entrepris de répondre aux questions lancinantes posées par des enfants sur leurs origines a très vite compris qu’aussi complètes que puissent être les réponses, elles ne font que faire surgir d’autres questions. Sauf à être « un peu spécialiste de la préhistoire, avoir quelques notions d’astrophysique, avec un petit zeste de génétique, une bonne dose d’imagination, sans oublier un brin de poésie » (p.12) on n’a peu de chance de s’en sortir. Le problème, c’est que le temps des commencements nous
Manipulé, moi ? Jamais ! Influence et manipulation dans la vie quotidienne
ETTORI Fernand et GENOT Pascal, First éditions, 2006, 303 p.
Si nous éprouvons régulièrement le sentiment désagréable et angoissant de perdre notre libre arbitre, c’est que la manipulation est omniprésente dans notre vie. Nous sommes, toutes et tous, tantôt manipulateurs, tantôt manipulés. Certains y voient une pratique banale et inévitable, quand d’autres la considèrent comme systématiquement sournoise et malhonnête. Mais quoiqu’on en pense, il apparaît essentiel de connaître et d’apprendre à maîtriser les mécanismes d’influence. C’est ce
Imparfaits, libres et heureux. Pratiques de l’estime de soi
ANDRE Christophe, Odile Jacob, 2006, 470 p.
Il est fréquent d’entendre dénoncer dans notre société la dictature du culte du moi qui viendrait écraser les valeurs altruistes. Bien sûr, nous sommes boursouflés de bien mauvaises nourritures : la performance, l’abondance, le culte de l’apparence. Pour autant, défend Christophe André, pour être moins obsédé par sa personne, le meilleur moyen est encore de mieux s’en occuper. Et si on ne le fait pas soi-même qui le fera à notre place ? Il convient donc non de penser moins à soi, mais d’y penser