SOCIÉTÉ
Quelle école pour les élèves handicapés ?
Joël ZAFFRAN, La Découverte, 2007, 182 p.
La France a connu ces dernières années une évolution qui l’a amenée à choisir une solution moyenne entre l’inclusion radicale (que l’on trouve par exemple en Italie où 98% des élèves porteurs de handicap fréquentent l’école ordinaire) et la dimension ségrégative pure (prévoyant comme dans certains Lands allemands un accueil systématique en institution spécialisée pour tous les enfants ne pouvant suivre le programme scolaire). Notre pays a fait le choix de privilégier l’accès au dispositif ordinaire
Parents, enseignants, la guerre ouverte?
Sous la direction de Philippe BEAGUE, Chronique Sociale, 2007, 120 p.
Ce petit livre possède un bien curieux titre : il nous propose en effet une réflexion fort intéressante sur la parentalité, mais bien peu de contenu sur le rapport avec les enseignants … Peu importe, outre son contenu éditorial que nous allons évoquer, on y appréciera le DVD joint à l’ouvrage, qui comporte une étonnante conférence de Pie Tshibanda, psychologue et conteur africain (qui porte sur notre civilisation un regard distancié mais percutant), ainsi qu’un documentaire
L’allumette et la bombe. Jeunes: l’horreur carcérale
Bernard OLLIVIER, Phébus, 2007, 191 p.
Notre pays a peur de ses adolescents délinquants. Pendant longtemps, les considérant comme des enfants pervers, inéducables, inaffectifs et surtout inamendables, il les a relégués dans des bagnes et autres colonies pénitentiaires. L’action engagée à partir de 1945 et qui visait à leur éducation a porté ses fruits. Et puis, quand la machine à intégrer est tombée en panne et que l’emploi n’est plus venu absorber les jeunes trublions, on est progressivement passé de 13.500 mineurs concernés par la justice
Jamel le CRS. Révélations sur la police de Sarkozy
Jamel BOUSETTA, éditions Duboiris, 2007, 178 p.
« Même si nombre de policiers sont des types extraordinaires » affirme Erik Blondin, secrétaire général du Syndicat de la police nationale, « les actes et propos racistes, les violences illégitimes, l’arrogance et les provocations, les insultes et les menaces envers les citoyens » non seulement « sont monnaie courante », mais « ces dérives sont couvertes par l’institution » (P.9). La préface à l’ouvrage de Jamel Bousetta ne fait pas dans la dentelle. Le récit de l’auteur, non plus. L’itinéraire
La justice des enfants perdus. Intervenir auprès des mineurs
Manuel PALACIO, La Découverte, 2006, 245 p.
A une époque où le réflexe sécuritaire prend beaucoup de place, il est toujours bon de lire des propos qui démontrent que les conceptions éducatives ne sont pas encore enterrées. A cet effet, on pourra consulter avec bonheur l’ouvrage de Manuel Palacio, lui-même Directeur de la PJJ, qui s’est entouré de spécialistes tels Jean-Pierre Rosenczveig, Philippe Meirieu ou Jean-Louis Daumas dont il publie l’interview au cœur de son texte. La politique de prévention du ministère de la justice, rappelle
Les nouvelles sorcières de Salem. Leçons d’Outreau
GARAPON Antoine et SALAS Denis, Seuil, 2006, 168 p.
Le désastre d’Outreau a été largement commenté comme le symptôme de la faillite de la justice. Mais au-delà, il pose un problème plus vaste : il démontre la difficulté pour les institutions de réussir à métaboliser les conflits et à apaiser les passions. Le désir sans limites d’un adulte pour un enfant renvoie à la peur d’un effondrement des principes fondateurs et des structures fondamentales à toute société humaine : la parenté et la filiation. Des mécanismes de panique morale
Plaidoyer pour un mensonge
LEGUEVAQUE Laurent, Denoël, 2006, 133 p.
Tout enfant vous le dira : dire la vérité, c’est bien, mentir, c’est mal. Pourtant, s’il est bien une institution où cette dichotomie ne s’applique pas, c’est celle de la justice. Pour exercer le métier de juge, il faut chérir le mensonge, car le mensonge est une parole à entendre, préférable au silence. Il garantit un nouveau droit de l’homme : le droit à l’opacité. Personne ne souhaite vivre dans une maison de verre. Voilà des déclarations bien subversives. Son auteur n’est autre qu’un ancien juge
Police de proximité. Nos politiques de sécurité
Sebastian ROCHE, Seuil 2005, 310 p.
L’insécurité et le sentiment qui l’accompagne a progressivement occupé le devant de la scène depuis le début des années 1970. Sebastian Roché, qui fut le premier à en parler en 1993, à une époque où ces questions étaient rejetées au rang de pur fantasme, nous propose dans son nouvel ouvrage un état des lieux sans concessions : le taux d’élucidation des crimes et délits est aujourd’hui de 26,5% contre 51% en 1950. Pour cent délits commis, cinquante sont portés à la connaissance de la police, douze sont
La ségrégation scolaire : l’Etat face à ses contradictions
Denis LAFORGUE, L’harmattan, 2005, 222 p.
A l’heure où l’on reparle de la carte scolaire, on lira avec beaucoup d’intérêt cette étude sociologique d’une grande rigueur qui permet d’entrer au coeur des mécanismes de la ségrégation scolaire. Malgré les bonnes intentions affichées et les textes réglementaires en vigueur, on constate que 10% des collèges prennent en charge 64% des élèves de milieu défavorisé et 10 autres % en accueillent moins de 20%. Comment les familles des couches moyennes et supérieures s’y prennent-elles pour contourner la
La prévention: concept, politiques, pratiques en débat
Sous la direction de Brigitte BOUQUET, l’Harmattan, 2005, 181 p.
Qu’est-ce que la prévention ? C’est l’ensemble des mesures prises pour empêcher que ne se produisent des phénomènes pouvant nuire à un individu ou à une collectivité. A l’origine des premières politiques préventives, la conviction selon laquelle la mortalité infantile privant la nation de soldats potentiels, il fallait tout mettre en œuvre pour leur permettre de parvenir à l’âge adulte ! La loi de 1902 fixera à l’Etat la prérogative de lutter contre les grands fléaux