SOCIÉTÉ
La médiation, essai de politique pénale
Jacques FAGET, érès, 1997, 210 p.
L’institution judiciaire n’est pas immuable. Elle subit les critiques et s’adapte aux évolutions du temps. Depuis le début des années 80, toute une série d’accusations et de mutations a eu lieu. C’est d’abord la contestation de son efficacité tant du point de vue sécuritaire (pas assez répressive), qu’au contraire pour son côté incitatif (le taux de délinquance augmenterait proportionnellement à l’importance de son activité). C’est ensuite l’apparition sur la scène judiciaire des victimes qui réclament
Mai 68 : l’héritage impossible
Jean-Pierre LE GOFF, La Découverte, 1998, 475 p.
Nous avons eu droit pendant près de six mois aux commémorations d’anciens combattants dont Raymond Marcelin, le très réactionnaire ministre de l’intérieur de De Gaulle avait néanmoins eu la lucidité de prédire la destinée : “ Tous ces jeunes gauchistes finiront dans la peau de députés ou de journalistes modérés ” (p.186).
Jean-Pierre Le Goff ne fait pas ici dans le culte du souvenir. Il nous livre une somme à la fois synthétique et très complète sur une décennie qui a changé notre monde. Tout
Une calomnie exemplaire - Essai sur les modes et méthodes de chasse aux sorcières en France
Bernard LEMPERT, Edition Jeunesse et droit (16 passage Gatbois 75012 Paris), 1998
Bernard Lempert le précise dans les premières lignes de son ouvrage : il se situe dans une logique de légitime défense. Il n’a rien demandé à personne. Il a été agressé et traîné dans la boue depuis 1995. Là où toute son action tendait à essayer de relayer la souffrance humaine, c’est la haine et la bêtise qui lui ont répondu. Il y a de quoi, convenons-en nourrir une vindicte légitime. Et c’est vrai que l’auteur règle ses comptes. Mais, il ne le fait pas en
Pauvretés en prison
Anne-Marie MARCHETTI, érès, 1997, 222 p.
La société a toujours distingué entre les bons pauvres (ceux qui se trouvent dans cet état à leur corps défendant comme les malades et les vieillards) et les mauvais pauvres (les individus valides coupables de ne pas respecter les normes dominantes). La clientèle des prisons a toujours fait partie de cette seconde catégorie. Cela explique que si aujourd’hui, on ne meurt plus de faim ni de froid dans les geôles, la dépense d’argent pour améliorer les conditions de détention, est toujours de trop pour
Les prisons de la honte
Michel NAUSSIAT, Editions Desclée De Brouwer, 1998, 142 p.
Après 20 ans passés derrière les barreaux, Michel Naussiat a craqué. Son seul crime est d’avoir exercé le ministère du culte auprès de centaines de taulards qui se sont succédés dans ce cul-de-basse-fosse que constitue la maison d’arrêt du Mans. Mais l’aumônier ne se retire pas sur la pointe des pieds. Il a accompagné sa démission d’une lettre ouverte au ministre de la Justice. Son coup d’éclat paraît le 15 juillet 1997 à la une de Ouest-France. Le résultat ne se fait pas attendre. La
Ah Dieu! Que la guerre économique est jolie
Philippe Labarde et Bernard Maris, Albin Michel, 1998, 295 p.
Sur le ton d’un pamphlet polémique et incisif, voilà une attaque en règle contre l’une des idéologies les plus dangereuses de cette fin de siècle : le néo-libéralisme. Les dégâts provoqués par ce nouveau dogme sont considérables : les fonctionnaires sont des planqués, les smicarts de honteux privilégiés, les assurés sociaux des nantis et les chômeurs des paresseux qui s’accrochent à leurs allocations … Comment en est-on arrivé là ? Pendant des années, on n’a pas arrêté de nous
Au carrefour de l’exploitation
Grégoire Philonenko, Véronique Guienne, Editions Desclée de Brouwer, 1997, 160 p.
En l’espace de 20 ans, de 1970 à 1990, la part du petit et moyen commerce a diminué de 41 %. Dans le même temps, les grandes surfaces progressaient de 47%. Si les premiers ont perdu 133.000 employés, les seconds en ont recruté 244.000. Mais à quel prix ? La logique de l’exploitation et de l’aliénation n’a guère évolué depuis des dizaines d’années. On retrouve les mêmes images récurrentes de fatigue, d’absurdité, d’arbitraire et de manipulation du personnel
Surdoués. Mythes et réalités
Ellen WINNER, Aubier, 1997, 456 p.
David apprit à lire en l’espace de 15 jours : il avait 3 ans. Mickaël entra au lycée et passa son BAC quand il eut 15 ans. Peter a commencé à dessiner alors qu’il avait 10 mois ½. Il ne s’est jamais arrêté. A l’âge de 5 ans, sa maîtresse lui fait passer un test : il obtint des résultats du niveau d’un adolescent de 14 ans. A 8 ans, Jacob était capable de reproduire à la guitare rien qu’à l’oreille n’importe quel morceau d’Eric Clapton ou de Jimmy Hendrix. On les appelle les surdoués. Ils développent un don
Le collège au quotidien
Georges FELOUZIS, P.U.F, 1994, 236 p.
Paru en 1994 à partir d’une recherche réalisée en 1989, cet ouvrage est appelé à entrer dans la galerie des classiques de la sociologie. A une époque où le devenir de l’école interroge, Georges Felouzis nous apporte non pas son opinion mais une étude systématique et rigoureuse. Son analyse, il l’a construite à partir d’une enquête portant sur 1250 collégiens de 6ème et de 5ème. Il leur a d’abord soumis un questionnaire se terminant par une rédaction consacrée à la description de l’école idéale. Puis, il
Profession motivatrice - Réveiller le désir d’apprendre au collège et au lycée
Brigitte PROT, Noësis, 1997, 179 p.
Les générations d’élèves se suivent et ne se ressemblent pas. Celles qui usent aujourd’hui leurs culottes sur les bancs de l’école sont marquées au coin d’une réalité bien particulière : perte des références spirituelles, crise de l’éthique, culture de l’immédiat, inquiétude face à l’avenir… “on demande à l’enfant d’être adulte le plus vite possible, alors même que les adultes courent frénétiquement après leur jeunesse” (p.55) Brigitte Prot porte un regard lucide sur la façon dont notre système