SOCIÉTÉ
Elèves “difficiles”, profs en difficulté
Marie-Thérèse AUGER et Christiane BOUCHARLAT, Chronique Sociale (7 rue du Plat 69002 Lyon), 1999, 129 p.
De 1880 à 1968, l’école a été un facteur essentiel de l’unité nationale, en diffusant largement les valeurs républicaines. Les établissements secondaires étaient alors tournés vers l’élite, favorisant l’écrit au détriment du technique et du professionnel. La démocratisation a créé l’illusion qu’on pouvait élargir massivement cet enseignement à des élèves ne possédant pas les codes nécessaires à son intégration. L’enseignement inadapté, la
Les lycéens décrocheurs : de l’impasse aux chemins de traverse
Collectif La Bouture, Chronique Sociale (7 rue du Plat 69002 Lyon), 1998, 305 p.
Les « décrocheurs » ne se situent pas à la marge de la crise du système scolaire, mais à son épicentre. La démocratisation de l’école a permis qu’à 17 ans, 9 jeunes sur 10 soient encore scolarisés ou en apprentissage contre 5 sur 10 en 1970. Pour autant, l’exclusion se situe au sein même du lycée au travers d’un processus d’abandon progressif et de démobilisation envahissante qui touche un certain nombre d’élèves qui s’engagent dans un engrenage d’inattention
Comment en finir avec les persécutions à l’école ? L’enfant, ni loup, ni agneau. Conseils aux parents, enseignants, éducateurs
G. Deboutte, Chronique Sociale, 1999, 170 p.
L’enfant bouc-émissaire, celui qui est victime de brimades, d’humiliations, de vexations au point d’être le souffre douleur de ses pairs, nous l’avons tous croisé. Certains d’entre nous l’ont défendu, beaucoup d’autres sont restés passifs. Voilà un ouvrage utile et très bien illustré, qui nous vient des Pays-Bas et devrait aider les adultes à réagir, qu’ils soient parents, enseignants ou éducateurs. Il faut d’abord bien distinguer la brimade de la taquinerie. Cette dernière constitue un geste
Les travailleurs sociaux et le droit pénal
Valérie SCHMIDT-KERHOAS, L’Harmattan, 1998, 332 p.
Issu d’une thèse de doctorat en droit, ce livre passionnant et d’une lecture facile, passe en revue toutes les entrées par lesquelles les travailleurs sociaux sont en relation avec le droit pénal. Pendant longtemps, il y a eu opposition entre ce qui relevait d’une logique de perfectibilité humaine et sociale et ce qui se centrait sur la répression des infractions, délits et crimes. Le travail social, convoqué sur la scène de l’exclusion massive, a du sortir de la seule relationMédecin-chef à la prison de la santé
Véronique VASSEUR, Le cherche midi éditeur, 2000, 202 p.
Le livre de Véronique Vasseur a fait mouche. Une de la presse, tête des ventes, pétition des VIP ayant subi récemment une incarcération réclamant une réforme, commission d’enquête décidée à l’unanimité par les députés, bientôt suivis par les sénateurs, annonce ministérielle de mesures radicales. Pourtant, cette publication n’intervient pas comme un coup de tonnerre dans un ciel serein. Des cris d’alarme, il y en a eu de poussés, ces dernières années. Est-ce la goutte qui fait déborder
La parole de l’enfant - Aspects juridiques, éthiques et politiques
Jean-Pierre ROSENCSVEIG & Pierre VERDIER, Dunod, 1999, 237 p.
Si la parole de l’enfant doit pouvoir être entendue, elle doit aussi être protégée, car celui-ci est encore un être inachevé sur qui il ne faut pas faire reposer des responsabilités ne relevant pas de ses aptitudes. Ce n’est ni Jean-Pierre Rosenczveig ni Pierre Verdier qui vont se faire ici les avocats de l’enfant-roi. Si le droit a beaucoup évolué, il est un point qui est resté stable : jusqu’à ses 18 ans, l’individu n’est pas reconnu dans la pleine capacité de décider de ce
Justice pour les enfants
Jean-Pierre ROSENCZVEIG, éditions Robert Laffont, 1999, 415 p.
« Ne fais pas celui qui est débordé, tu adores cela », lui affirme sa femme. Et, c’est vrai que, pour qui connaît la boulimie de Jean-Pierre Rosenczveig en matière d’engagement associatif, la lecture de son dernier ouvrage (1) ne laissera pas d’étonner. Voilà un homme présent régulièrement sur les ondes de la radio et de la télévision, haranguant tout aussi régulièrement à la tribune des colloques et des congrès, assurant des formations à travers toute la France avec son compère
Derrière les barreaux
Christophe Lambert, édition Michalon, 1999, 189 p.
Christophe Lambert est un drôle de surveillant de prison. Il ne joue par la manière forte en traitant les détenus comme du bétail, profitant de son uniforme pour rouler des mécaniques. Il ne se comporte pas non plus comme ces j’en-foutiste qui n’ont qu’une envie, c’est de finir leur journée de travail, en ne s’intéressant à rien de ce dont ils peuvent être témoin. Il ne partage pas non plus la vision de ses collègues qui sont « règlement, règlement » et qui vivent dans la passivité, attendant
Etat de violence
Julien DRAY, Editions 1, 1999, 217 p.
Voilà un ouvrage qui affirme un certain nombre de vérités. Pourtant, la pertinence de certains propos, si elle est convaincante, n’en apparaît pas moins superficielle. Cela est dû à la qualité de son auteur : celui-ci est un orateur de valeur. Mais ce n’est pas n’importe quel orateur. C’est un tribun politique. En tant que tel, il a quelque chose à vendre. Les faits qu’il présente et les démonstrations qu’il avance sont là pour justifier un programme de société qui est celui de son courant politique : la
Sanctions et discipline à l’école
Bernard DEFRANCE, Syros, 1999, 192 p.
Pour sa troisième réédition, l’ouvrage de Bernard Defrance n’a pas perdu de pertinence. L’actualité en fait même un propos des plus précurseurs. L’argumentation relève d’une logique implacable : « l’école fonctionne trop souvent dans l’injustice et le non-droit » (p.14) affirme l’auteur d’emblée. A l’heure où de plus en plus d’enseignants se plaignent de la violence qu’ils subissent n’est-ce pas paradoxale de placer l’école en situation d’accusée ? En réalité, il convient de revenir à la source de cette