Les publications en sciences humaines sont nombreuses et d’une richesse impressionnante.La lecture de centaines d’ouvrages a constitué, à chaque fois, un moment de plaisir et de grande satisfaction intellectuelle. J'espère que l’internaute trouve dans ces critiques l’envie de se plonger, à son tour, dans ces livres

Pitié pour les hommes. L’euthanasie: le droit ultime

LABAYLE Denis, Stock, 2009, 210 p.

C’est un vrai coup de colère que pousse Denis Labayle, ce médecin hospitalier à l’origine du manifeste signé en 2007 par 2.000 soignants qui reconnaissaient avoir aidé des malades à mourir, en fin de vie. Trop d’hypocrisie, trop de procès d’intention, trop de politiquement correct et d’humainement incorrect sur ce dossier de l’euthanasie. Convenant des avancées de la loi de 2005, il lui reproche toutefois de ne pas avoir répondu aux attentes, en allant jusqu’au bout. Certes, l’opposition à l’acharnement

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Ils ne mourraient pas tous, mais tous étaient touchés. Journal de la consultation « souffrance et travail »

PEZE Marie, Editions Pearson, 2008, 214 p.

Psychologue et psychanalyste, Marie Pezé a créé à Nanterre la première consultation psychologique consacrée au travail, qu’elle dirige encore aujourd’hui. Elle nous propose dans cet ouvrage toute une série de cas cliniques éclairés d’une réflexion conceptuelle d’une grande pertinence. Si son inspiration est bien freudienne, elle le reconnaît avec une grande honnêteté : pour utiles qu’elles soient « mes références théoriques de psychanalyste (…) ne suffisent pas » (p. 20). Pire, « l’application

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Les conditions de travail dans le secteur social. Approches juridiques d’un exercice professionnel bien particulier

MANANGA Francisco, Editions L’Harmattan, 2008, 390 p.

Il y a encore une trentaine d’années, les travailleurs sociaux existaient à peine. Aujourd’hui, ils sont partout où règnent les problèmes sociaux, affirme Fransisco Mananga. Cette généralisation s’accompagne d’une autre caractéristique notable : des mécanismes de professionnalisation qui n’ont pas supprimé les valeurs fondatrices faites d’altruisme, de militantisme et de philanthropie, mais leur ont superposé des exigences liées aux prérogatives du code du travail. Le monde du travail

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L’institution incertaine du partenariat

LYET Philippe, Editions L’Harmattan, 2008, 236 p.

Le partenariat est devenu le nouveau leitmotiv à la mode. Pourtant, il ne suffit pas d’inciter les acteurs issus d’institutions distinctes à travailler ensemble et à construire conjointement des normes communes, pour réussir à produire de la gouvernance partenariale. On le savait empiriquement. Philippe Lyet nous en fait ici une démonstration conceptuelle implacable et talentueuse. La résistance se produit d’abord du côté des acteurs de terrain qui, voyant leur identité malmenée, sont

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La gouvernance des associations. Economie, sociologie, gestion

Sous la direction de HOARAU Christian et LAVILLE Jean-Louis, érès, 2008, 297 p.

Les associations qui avaient rêvé de bénévolat, de gratuité, de générosité et de travail en commun harmonieux, vivent parfois des enjeux de pouvoir, des conflits violents, des identités non reconnues, un sentiment de perte de projet et donc de sens. D’où l’intérêt de cet ouvrage qui se propose de rétablir ce que devrait être un mode d’organisation de plus en plus influencé par le monde de l’entreprise. La dirigeance associative, qui est passée successivement des

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L’éducation par les mots

DEMEY Christel, L’Harmattan, 2007, 236 p.

Christel Demay nous propose un ouvrage dense et passionnant sur la force parfois destructrice des mots. Elle ne remet pas en cause les propos parfois rudes adressés par les parents à leur enfant, pour les faire obéir ou enrayer ceux de leurs comportements qu’ils jugent néfastes. Ils ont le droit d’être parfois épuisés ou de décompenser. C’est ce langage massivement dépréciatif qui s’inscrit dans la durée et la répétition, dans l’acharnement et la puissance de conviction qu’elle considère comme

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Les usagers au secours de la psychiatrie. La parole retrouvée

BAILLON Guy, érès, 2009

Dans un style parfois un peu trop discursif, Guy Baillon ne nous propose pas moins un éclairage tout à fait intéressant sur la psychiatrie. Bien sûr, il y a ces banderilles qui feront grincer quelques dents. Comme ce regret sur l’absence de modestie et d’incertitude qui devraient pourtant constituer la base de cette discipline ou la critique sur sa prétention à vouloir répondre à tous les besoins de la personne malade mentale. Autre pique combien pertinente pour tous ceux qui ont été confrontés à l’argument de

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Passeurs d’humanité

ADRIEN Loïc, érès, 2008, 184 p.

Loïc Adrien est éducateur spécialisé et rédacteur en chef de la revue « Zone entièrement ouverte » dont quinze numéros sont en libre consultation sur la toile. Pour répondre à la crise d’autorité qui mine notre époque, il a sollicité une douzaine de personnes devenues des figures du champ social et leur a demandé d’évoquer les rencontres marquantes qui ont jalonné tant leur itinéraire personnel que professionnel. Défi sympathique relevé avec plus ou moins de bonheur. Pour certains, c’est une figure familiale

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Autobiographie d’un épouvantail

CYRULNIK Boris, Odile Jacob, 2008

Les troubles psycho traumatiques sont à peu près les mêmes, quelles que soient les cultures : le blessé devient anxieux et irritable, les images d’horreur revenant en permanence, le moindre évènement faisant revivre la souffrance. Ce vécu est tellement intolérable que le psychisme cherche à combler le vide laissé par l’insensé de l’évènement. Il construit parfois une vision délirante de ce qui s’est passé. Il essaie aussi de se protéger, en organisant un déni ou un mutisme qui pour mettre le sujet à l’abri

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Pourquoi on ne peut pas dire merde?

MESSINGER Joseph et Caroline, Flammarion, 2007, 302 p.

Les mots ne sont pas faits uniquement de vent et de sons, pas plus qu’ils ne sont seulement des outils d’expression. Ce sont aussi des vecteurs d’émotion trahissant les sentiments, les humeurs et la vision de l’existence. Joseph et Caroline Messinger expliquent que leur (mes)usage peut conforter les bons et mauvais choix de vie : « si parler n’est pas agir, la parole demeure le fondement de l’action humaine » (p.13). Le discours conditionne l’image que l’enfant a de lui-même, sa capacité

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