Livres
La chasse aux enfants
Jean-Hugues LIMES, Le cherche midi, 2004, 267 p.
Depuis que sa mère l’a abandonné, Raymond a été ballotté d’orphelinat en orphelinat. Et puis, il y a eu cette fugue du centre d’apprentissage et l’errance. Son plaisir était d’emprunter des livres dans les librairies. Ce n’était pas du vol, puisque, une fois lus, il les remettait en place. Le jour où il s’est fait prendre, il est âgé de 13 ans. Il est condamné à séjourner jusqu’à ses 21 ans dans la colonie pénitentiaire de Belle Ile. Dès son arrivée, il est placé en cellule. Tous les quarts
La bientraitance de l’enfant en protection sociale
Françoise PEILLE, Armand Colin, 2005, 272 p
« Le placement de l’enfant dans une autre famille a existé de tout temps » explique dès ses premiers mots cette praticienne expérimentée de la protection de l’enfance. Refusant de s’inscrire dans un débat idéologique pour ou contre les séparations, elle rappelle que le bien-être de l’enfant doit obligatoirement prendre en compte les parents et l’évaluation clinique de leurs liens avec lui. Mais en même temps, elle n’hésite pas à dénoncer les tentatives de maintien coûte que coûte de ces mêmes liens
La méprise - Outreau
Florence AUBENAS, Seuil, 2005, 255 p.
Avant de bénéficier d’une popularité dont elle se serait bien passée, Florence Aubenas avait couvert le procès d’Outreau. Elle avait presque achevé le livre que lui avaient inspiré ces évènements, quand elle partit en Irak. Au retour de sa longue prise d’otage, elle retrouva sur son ordinateur le manuscrit d’un ouvrage qui n’avait pas perdu une once d’actualité. Comment un accusé peut avouer ce qu’il n’a pas commis ou comment un magistrat peut acter des déclarations totalement farfelues lui était devenus
Tous pédophiles?
Elsa GUIOL, éditions de La Martinière, 2005, 144 p.
Voilà un petit ouvrage bien venu après l’épisode peu glorieux d’Outreau qui a montré une justice accusant sans preuves, incapable de faire la part du vrai et du faux et voyant des pédophiles partout. L’auteur revient bien sûr sur le calvaire vécu par des hommes et des femmes qui ont essayé trois ans durant de ne pas désespérer, ni devenir fou, malgré les immenses moments de doute et de désillusions qu’ils ont traversés. Mais ce qui est intéressant dans son propos, c’est qu’il aborde bien
La dignité humaine
Jean-François POISSON, éditions études hospitalières, 2004, 124 p.
S’il est bien une notion autant imprécise que confuse qui est galvaudée, mise à toutes les sauces et agitée comme une formule incantatoire, c’est bien celle de dignité. Aussi, le petit livre de Jean-François Poisson est-il le bienvenu dans son essai de clarification et de définition de ce concept. L’auteur commence par évoquer le mouvement « deep ecology » qui conteste l’existence même de la dignité humaine, en déniant à notre espèce tout droit à réclamer un traitement
La parole éducative
Joseph ROUZEL, Dunod, 2005, 184 p.
D’où vient mon sentiment que Joseph Rouzel constitue un paradoxe vivant ? Sans doute du fait que je le trouve profondément ennuyeux quand il parle de psychanalyse et tout à fait passionnant quand il aborde la clinique du travail social. Pourtant l’un est directement lié à l’autre. Allez comprendre … il faudra vraiment que je pense un jour à me payer une cure ! Je laisserai donc aux aficionados lacaniens le plaisir de se shooter à « l’assomption de la castration » ou à la « logique du fantasme » génialement
Sales gosses. Tribulations d’un éduc
Jef CURVALE, Dominique DELPIROUX, JIHO, érès, 2005, 198 p.
Le lecteur doit être prévenu : il va hurler de rire ! Mais il va aussi frémir d’horreur ! Lorsqu’un journaliste prête sa plume et un dessinateur ses crayons pour donner corps aux souvenirs d’un éducateur, cela donne un résultat détonnant. Jef Curvale a commencé à exercer son métier, il y a de cela très longtemps : « c’était encore l’âge de pierre de la rééducation. Ces gosses qui faisaient peur, on préférait les boucler que les comprendre » (p.61) Mais quand on les lâchait, c’était
L’adolescence aujourd’hui
Sous la direction d’Alain BRACONNIER, érès, 2005, 120 p
L’ « adulescens » désignait à l’époque de la Rome antique les citoyens âgés de 17 à 30 ans. Ce même terme identifiait au XVIIème siècle un « vieux beau » et au XVIIIème un « novice un peu niais, un morveux ». Chaque époque a donné un sens à cette notion, en fonction de ce dont elle avait besoin. Reste que l’évènement pubertaire constitue dans l’évolution humaine une authentique effraction qui perturbe gravement l’équilibre narcissique, mettant en danger la cohésion interne et le
Et si on parlait… du suicide des jeunes
Jean-Marie PETITCLERC, Presse de la renaissance, 2004, 116 p.
La drogue tue chaque année 500 jeunes, le Sida 2.500, la route 6.000. Mais le suicide est responsable de 10.000 décès, soit trois par jour. Notre pays arrive dans le peloton de tête des cinq pays occidentaux où l’on se suicide le plus. Une enquête de l’Inserm, réalisée en 1993, faisait apparaître que 23,4% des adolescents avaient des idées suicidaires. Cela signifie concrètement que lorsqu’un enseignant donne son cours devant une classe de 30 élèves, trois d’entre eux sont en
Femmes en galère. Enquête sur celles qui vivent avec moins de 600 € par mois
Véronique MANGIN, édition de La Martinière, 2005, 280 p.
« Les femmes sont davantage protégées de la misère » pense-t-on habituellement. Véronique Mangin démontre le contraire dans un livre très bien documenté qui alterne les témoignages et des chiffres spectaculaires. Il est pourtant vrai qu’il existe bien une discrimination positive pour certaines femmes, celles qui sont mères d’enfants de moins trois ans, et qui, pour cette raison, sont relativement préservées tant par les Caf que par l’aide sociale à l’enfance. Mais au-delà de