Les publications en sciences humaines sont nombreuses et d’une richesse impressionnante.La lecture de centaines d’ouvrages a constitué, à chaque fois, un moment de plaisir et de grande satisfaction intellectuelle. J'espère que l’internaute trouve dans ces critiques l’envie de se plonger, à son tour, dans ces livres

Votre vie sera parfaite. Gourous et charlatans

Roger-Pol DROIT, Odile Jacob, 2005, 238 p.

S’inspirant des thématiques largement développées dans les disciplines qui se réclament du courant du développement personnel, l’auteur nous propose une parodie grinçante et hilarante sur le petit monde bien entendu imaginaire de la thérapie. Comme il se doit, toute ressemblance dans cette fiction avec des personnes et théories existantes ou ayant existé seraient purement fortuite ! De quoi s’agit-il ? D’une méthode qui réunit, synthétise et combine toutes les thérapies et techniques de

En lire plus

Le goût de vivre. Retrouver la parole perdue

Edouard ZARIFIAN, Odile Jacob, 2005, 236 p.

Ce qui anime notre vie, c’est la quête du bonheur et l’évitement des situations de malheur. Mais nos aspirations au plaisir se heurtent souvent à l’impossibilité de l’atteindre. Ce que nous ressentons alors n’est pas tant une douleur qui est avant tout une sensation physique, qu’une intense souffrance psychique. Celle-ci n’est pas plus aisément exprimable qu’elle est facilement définissable. Elle coïncide fréquemment avec un deuil, une perte réelle, symbolique ou imaginaire : « l’intensité de la

En lire plus

Délit de jeunesse: la justice face aux quartiers

Isabelle COUTANT, La Découverte, 2005, 326 p.

Issu d’une thèse de sociologie, cet ouvrage échappe au ton convenu qu’adopte parfois cet exercice académique et réussit à passionner d’un bout à l’autre. Le secret de sa réussite tient peut-être dans la proximité qu’il maintient avec les personnages qui le peuplent et dans la rigueur et la pertinence des analyses qu’il propose. Réalisé à partir d’enquêtes de terrain tant auprès d’une Maison de la justice et du droit que d’un dispositif d’insertion par le Bafa piloté par la PJJ, il nous fait

En lire plus

La chasse aux enfants

Jean-Hugues LIMES, Le cherche midi, 2004, 267 p.

Depuis que sa mère l’a abandonné, Raymond a été ballotté d’orphelinat en orphelinat. Et puis, il y a eu cette fugue du centre d’apprentissage et l’errance. Son plaisir était d’emprunter des livres dans les librairies. Ce n’était pas du vol, puisque, une fois lus, il les remettait en place. Le jour où il s’est fait prendre, il est âgé de 13 ans. Il est condamné à séjourner jusqu’à ses 21 ans dans la colonie pénitentiaire de Belle Ile. Dès son arrivée, il est placé en cellule. Tous les quarts

En lire plus

La bientraitance de l’enfant en protection sociale

Françoise PEILLE, Armand Colin, 2005, 272 p

« Le placement de l’enfant dans une autre famille a existé de tout temps » explique dès ses premiers mots cette praticienne expérimentée de la protection de l’enfance. Refusant de s’inscrire dans un débat idéologique pour ou contre les séparations, elle rappelle que le bien-être de l’enfant doit obligatoirement prendre en compte les parents et l’évaluation clinique de leurs liens avec lui. Mais en même temps, elle n’hésite pas à dénoncer les tentatives de maintien coûte que coûte de ces mêmes liens

En lire plus

La méprise - Outreau

Florence AUBENAS, Seuil, 2005, 255 p.

Avant de bénéficier d’une popularité dont elle se serait bien passée, Florence Aubenas avait couvert le procès d’Outreau. Elle avait presque achevé le livre que lui avaient inspiré ces évènements, quand elle partit en Irak. Au retour de sa longue prise d’otage, elle retrouva sur son ordinateur le manuscrit d’un ouvrage qui n’avait pas perdu une once d’actualité. Comment un accusé peut avouer ce qu’il n’a pas commis ou comment un magistrat peut acter des déclarations totalement farfelues lui était devenus

En lire plus

Tous pédophiles?

Elsa GUIOL, éditions de La Martinière, 2005, 144 p.

Voilà un petit ouvrage bien venu après l’épisode peu glorieux d’Outreau qui a montré une justice accusant sans preuves, incapable de faire la part du vrai et du faux et voyant des pédophiles partout. L’auteur revient bien sûr sur le calvaire vécu par des hommes et des femmes qui ont essayé trois ans durant de ne pas désespérer, ni devenir fou, malgré les immenses moments de doute et de désillusions qu’ils ont traversés. Mais ce qui est intéressant dans son propos, c’est qu’il aborde bien

En lire plus

La dignité humaine

Jean-François POISSON, éditions études hospitalières, 2004, 124 p.

S’il est bien une notion autant imprécise que confuse qui est galvaudée, mise à toutes les sauces et agitée comme une formule incantatoire,  c’est bien celle de dignité. Aussi, le petit livre de Jean-François Poisson est-il le bienvenu dans son essai de clarification et de définition de ce concept. L’auteur commence par évoquer le mouvement « deep ecology » qui conteste l’existence même de la dignité humaine, en déniant à notre espèce tout droit à réclamer un traitement

En lire plus

La parole éducative

Joseph ROUZEL, Dunod, 2005, 184 p.

D’où vient mon sentiment que Joseph Rouzel constitue un paradoxe vivant ? Sans doute du fait que je le trouve profondément ennuyeux quand il parle de psychanalyse et tout à fait passionnant quand il aborde la clinique du travail social. Pourtant l’un est directement lié à l’autre. Allez comprendre … il faudra vraiment que je pense un jour à me payer une cure ! Je laisserai donc aux aficionados lacaniens le plaisir de se shooter à « l’assomption de la castration » ou à la « logique du fantasme » génialement

En lire plus

Sales gosses. Tribulations d’un éduc

Jef CURVALE, Dominique DELPIROUX, JIHO, érès, 2005, 198 p.

Le lecteur doit être prévenu : il va hurler de rire ! Mais il va aussi frémir d’horreur ! Lorsqu’un journaliste prête sa plume et un dessinateur ses crayons pour donner corps aux souvenirs d’un éducateur, cela donne un résultat détonnant. Jef Curvale a commencé à exercer son métier, il y a de cela très longtemps : « c’était encore l’âge de pierre de la rééducation. Ces gosses qui faisaient peur, on préférait les boucler que les comprendre » (p.61) Mais quand on les lâchait, c’était

En lire plus