Livres
Cahier du soir d’un éducateur
Jean CARTRY, Dunod, 2004, 156 p.
Les feuilles que nous livre Jean Cartry tombent à l’automne d’une vie partagée avec des enfants et des adolescents en grande souffrance. Elles sont pleines d’humour, de sagesse et d’irritation, comme seul peut en écrire celui qui a démontré pendant près de quarante ans que le « faire avec » se situe au centre de la relation éducative et constitue la place originaire et historique de l’éducateur. Il y a tout d’abord cette immense tendresse que l’on perçoit au travers de ces situations qui sont à hurler de
Notre corps ne ment jamais
Alice MILLER, Flammarion, 2004, 206 p.
Les enfants maltraités sont nombreux à espérer, toute leur vie durant, recevoir enfin l’amour qu’ils n’ont jamais eu. Les sentiments qui les relient à ces parents dont ils attendent tant, relèvent d’un attachement pathogène, mélange de peur, d’attentes et d’illusions. Celles et ceux qui ont connu dans leurs jeunes années l’affection et la compréhension n’ont aucune difficulté avec leur vérité. Pour les autres, qui n’ont pu bénéficier de cette relation bonne et sécurisante, la pression morale de la
La Résilience ou comment renaître de sa souffrance?
Sous la direction de Boris CYRULNIK et Claude SERON, édition Fabert, 2003, 248 p.
Le devenir adulte de tout enfant dépend pour partie de facteurs internes neurologiques et génétiques : à la naissance, nous avons tous à peu près les mêmes promesses de développement. Mais pour l’autre partie, ce qui joue un rôle tout aussi important, ce sont les stimulations extérieures et notamment les conditions de vie socio-économiques. Pour ce qui est de l’enfant victime de mauvais traitement, l’acquisition de ressources internes constitue un facteur
Mourir, vivre... ou survivre? Itinéraire d’un Educateur Spécialisé
Frédéric SPIRA, L’Harmattan, 2004, 474p.
On connaît l’adage éculé qui prétend que les travailleurs sociaux seraient fâchés avec l’écriture. Frédéric Spira aurait-il décidé de démontrer le contraire, qu’il ne s’y serait pas pris autrement. Il nous livre ici dix années de son livre de bord, mettant en scène d’une façon passionnante son expérience d’éducateur spécialisé. Ecrite d’une plume alerte et avec une grande maîtrise, cette mise en récit sait tout particulièrement expliciter ce qu’il y a de si complexe à décrire. Qui vit la relation
Bruno Bettelheim ou la fabrication d’un mythe. Une biographie
Richard Pollack, éditions les empêcheurs de penser en rond, 2003, 528 p.
La lecture de cette biographie de Bettelheim est stupéfiante. On y découvre sans haine, mais aussi sans aucune concession, la dénonciation d’une mystification digne des pires gourous. Le célèbre psychanalyste y est présenté comme un menteur congénital qui a passé toute son existence à falsifier son passé et son itinéraire. Né d’une famille bourgeoise viennoise, Bettelheim doit abandonner ses études pour reprendre, à la mort de son père, l’entreprise de négoce de bois
Les visiteurs du soi - A quoi servent les psys ?
Jean Cottraux, Odile Jacob, 2004, 347 p.
Jamais notre société n’a été aussi pessimiste, faisant de l’appel aux psys un réflexe. On les consulte pour tout : les événements graves, mais aussi des moments de la vie courante qui étaient naguère bien plus tolérés. En se déchargeant de tous ses maux sur cette discipline, la collectivité fait l’économie d’un examen critique de ses fins et de ses moyens. Car, si l’on sait que les décompensations psychiques sont dues pour moitié à des facteurs génétiques, les autres éléments déclenchant relèvent de
Le monde sans les mots. Comment l’identité sociale des enfants sourds-muets et aveugles est-elle construite?
David GOODE, érès, 2003, 185 p.
Ce livre édité en 1994 aux USA a été rédigé à partir d’études réalisées dans les années 1973-1976. Il est pour autant toujours actuel, comme peut l’être tout ouvrage qui s’affiche comme un plaidoyer contre la peur de l’autre, dans une société qui dérive parfois en ne prétendant tolérer que le semblable. L’auteur s’est intéressé, il y a de cela trente ans, aux enfants qui, ayant vécu une grossesse infectée par la rubéole, étaient nés sourds, aveugles, handicapés moteurs et physiques. Ce qu’il nous retrace de
L’enfant et la peur d’apprendre
Serge BOIMARE, Dunod, 2004, 196 p.
L’Ecole est confrontée chaque année au défi de ces enfants à l’intelligence normale et à la curiosité intacte qui bloquent complètement face à l’apprentissage scolaire. On a évoqué un sous-entraînement ou un déficit dans l’apport initial. Si ce n’était que cela, cela fait longtemps que le problème aurait été solutionné. La thèse que développe Serge Boimare dans son ouvrage qui vient d’être réédité dans une version enrichie, est particulièrement féconde. Si ces élèves ont réussi à mettre en place de
Je suis noir et je n’aime pas le manioc
Gaston KELMAN, Mad Max Milo éditeur, 2003, 182 p.
« Je suis noir et je suis cadre, mais ne le dites pas à mon voisin, il me croit éboueur » Gaston Kelman aborde ici la question du racisme sous un angle inhabituel. Il n’est pas tant question ici du crétin qui rejette ouvertement celui qui est différent, mais du citoyen moyen prisonnier de l'atavisme qui amène à penser l’autre à partir non de ce qu’il est, mais de ce qu’il devrait être, conformément à l’idée qu’on se fait de ses caractéristiques congénitales. Il y aurait enracinement dans un
Evaluer les besoins des personnes en action sociale. Enjeux, Méthodologie, Outils
Jean-Yves BARREYRE, Carole Peintre, Dunod, 2004, 146 p.
L’action sociale repose sur une évaluation continue des besoins et des attentes des personnes. Mais les outils pour effectuer cette évaluation sont à la fois rares, dispersés et partiels. Parmi les outils disponibles, on compte bien des supports qui permettent de mesurer l’activité soit des services soit des professions du secteur ou encore d’identifier les populations prises en charge (enquêtes sociales) ou les problèmes spécifiques (comme les signalements pour mauvais traitements)