Livres
Centre fermé, prison ouverte. Luttes sociales et pratiques éducatives spécialisées
Yann LE PENNEC, L’Harmattan, 2004, 112 p.
Il est toujours intéressant de resituer le moment présent dans une perspective historique. Cela permet soit de relativiser l’innovation de certaines mesures soit d’éclairer l’échec probable d’autres décisions à partir des fiascos passés. C’est ce que nous propose Yann Le Pennec qui rappèle que la filiation de l’éducation spéciale pour les mineurs coupables ne se remonte pas à l’ordonnance de 1945 mais au Code criminel révolutionnaire de 1791 qui instaura les principes du discernement, de l’excuse de
Tous aux abris!
Mickaël MOORE, La Découverte, 2004, 310 p.
En complément du film « Fahrenheit 9/11 », visible à compter du 21 juillet sur les écrans français, on retrouvera avec beaucoup de plaisir la verve de Mickaël Moore dans ce nouvel ouvrage de commentaires sur une Amérique qui ne donne à voir d’elle, depuis quelques année, que son pire visage. Et pourtant, affirme l’auteur, les USA sont de gauche ! 57% de ses habitants pensent que l’avortement doit rester légal, 86% se déclarent en accord avec le mouvement pour les droits civiques (qui revendiquent
Vivre sans violences ? Dans les couples, les institutions, les écoles
Micheline CHRISTEN, Charles HEIM, Michel SILVESTRE, Catherine VASSELIER-NOVELLI, érès, 2004, 224 p.
Dans un monde où les repères stables sont brouillés, il est important de se mettre d’accord sur les définitions. C’est ce que font les auteurs en ouverture de leur ouvrage, en distinguant bien entre la colère (mode d’expression de l’agressivité), les contraintes (les limites des conduites autorisées et les sanctions de leurs transgressions qui permettent le vivre ensemble), l’agressivité (comportement inné lié à l’instinct de survie) et la
Oedipe et Laïos - Dialogue sur l’origine de la violence
Olivier MAUREL et Michel POUQUET, L’Harmattan, 2003, 164 p.
Tout commence par une interview dans « Nice Matin » où Olivier Maurel soutient que chez l’être humain, la violence n’est pas innée, mais acquise culturellement. Michel Pouquet, psychanalyste, adresse au journal une réponse dans laquelle il s’insurge contre les rêveurs d’un homme idéal qui propagent de fausses idées : face à la violence pulsionnelle au cœur de chacun d’entre nous, il faut opposer la loi. La gifle n’a pas la même signification selon qu’elle humilie ou qu’elle marque
L’insécurité sociale. Qu’est-ce qu’être protégé?
Robert CASTEL, Seuil, 2003, 96 p.
Nous vivons dans l’une des sociétés de l’histoire qui aura été la plus sûre : de la naissance à la mort, nos existences ne se déroulent plus sans filet de protection. Cette sécurité intervient tant au niveau civil (l’Etat de droit garantissant les libertés fondamentales) que social (les principaux aléas de la vie étant couverts). Mais, cette situation ne s’est pas posée historiquement, d’emblée. Pendant longtemps, ce qui a régné, c’était un état d’insécurité permanent qui ne permettait ni de maîtriser le
Sans visages. L’impossible regard sur le pauvre
Arlette FARGE, Jean-François LAE, Patrick CINGOLANI, Franck MAGLOIRE, Bayard, 2004, 272 p
Cet ouvrage est écrit à plusieurs voix. Une historienne, deux sociologues et un écrivain ont réuni leurs plumes autour de la même conviction : le pauvre, le démuni, celui qui n’a pas ou qui n’a plus, vit dans une non-représentation. S’il est de droit dans la société, il n’est plus de la société. Qu’on en juge : qu’ils s’appellent mendiants ou indigents, défavorisés ou précaires, sdf ou sans-abri, les mots pour les nommer ne servent qu’à les stigmatiser à
Enfants tyrans, parents souffrants
Diane PURPER-OUAKIL, Aubier, 2004, 295 p.
Il ne faut pas confondre un enfant impulsif ou hyperactif avec ces petits tyrans domestiques qui ont inversé la hiérarchie familiale, imposant une relation autoritaire et maltraitante à leurs parents, en utilisant tous les moyens de pression psychologiques, voire même physiques, pour les faire céder aux moindre de leurs désirs. Il y a plusieurs trajectoires comportementales qui permettent d’expliquer l’émergence de telles situations. Le premier facteur qu’on évoque spontanément est celui des parents
L’invention de l’autorité
Alain VULBEAU, Jacques PAIN, Matrice, 2003, 236 p.
De l’autorité, on en a beaucoup parlé d’un point de vue longitudinal (ce qu’elle était hier, ce qu’elle n’est plus aujourd’hui). On a décrit ce qu’on met en œuvre quand elle vient à manquer : séduire pour prévenir ou menacer pour contenir, alors même qu’elle doit pouvoir convaincre sans persuader et s’imposer sans contraindre. Les auteurs ont choisi d’aborder ce sujet d’un point de vue transversal, en essayant d’explorer ce concept à partir des différentes façons dont il se décline sur le
Les assistantes sociales dans la tourmente 1939-1946
Cyril LE TALLEC, L’Harmattan, 2003, 218 p.
On savait déjà que parmi les fées qui s’étaient penché sur le berceau de la profession d’éducateur spécialisé, il y avait eu le sinistre « Etat français » de la période vichyssoise. Ce troublant parrainage a aussi concerné les assistantes sociales. Bien sûr, ces dernières avaient fait l’objet d’une reconnaissance officielle bien antérieure, puisque la création de leur diplôme d’Etat date de 1932. Combat de longue haleine, tant leur professionnalisation se heurtera longtemps au présupposé qu’il
Dire son métier. Les écrits des animateurs
Sous la direction d’Olivier DOUARD, L’Harmattan, 2003, 236 p.
Est-il possible de connaître l’évolution d’une profession à partir des écrits qu’elle produit notamment à l’occasion du diplôme qui détermine sa qualification ? Convaincu de pouvoir répondre positivement à cette question, l’Institut national de la jeunesse et de l’éducation populaire a organisé un séminaire dont on trouvera ici les travaux et contributions. Interviews de professionnels en activité, dépouillement d’intitulés de petites annonces d’offres d’emploi, décorticage de