C’est vrai puisque c’est sur les réseaux

Près de six ans de billets d’humeur dans le Journal de l’animation, depuis septembre 2019. Tous n’ont pas été mis en ligne. L’occasion pour cet été 2025 de se rattraper

 

 

Sachons utiliser le web 2.0 avec prudence et circonspection

Quand une information tourne sur les réseaux, en se répandant comme une traînée de poudre, elle semble gagner en crédibilité. Echappant à toute censure et profitant des liens horizontaux de la toile, elle place chaque internaute en situation d’être à la fois consommateur et producteur, dès lors où il la partage à tous ses contacts. N’est-on pas là dans un idéal démocratique ?

Manipulation

Ce n’est pas si simple que cela en a l’air. D’abord, parce que la visibilité ne doit pas être confondue avec la représentativité. Ainsi, sur Facebook, 1% des détenteurs de comptes émettent 33 % des messages. Une infime minorité occupe donc le terrain, donnant le sentiment que leur avis est largement partagé. Ensuite, parce que le sentiment de maîtrise de cet outil magique n’est qu’une illusion. Ce n’est pas l’avis du plus grand nombre qui apparaît. Pas plus qu’une programmation qui arriverait par le pur hasard. Ce sont bien des algorithmes qui décident, privilégiant des contenus spectaculaires, ceux qui produisant des émotions fortes sont susceptibles d’être plus facilement relayés. Enfin, la déontologie des journalistes consistant à vérifier et recouper une information avant de la rendre publique est aux abonnés absents. Tout et n’importe quoi circulent, sans vérification ni validation permettant de garantir l’authenticité de ce qui se dit. Plus que jamais le doute et le discernement doivent prévaloir.

 

Jacques TrémintinJournal de l’animation ■ n°245 ■ mai-juin 2024