Education spécialisée
L’acte éducatif - Clinique de l’éducation spécialisée
Joseph ROUZEL, érès, 1998, 232p.
Bien sûr, l’on pourrait se gausser, en rapportant la démonstration que l’auteur reprend de Lacan concernant la mise en équation de la métaphore paternelle. Mais ce serait là tomber dans la facilité et la caricature … Joseph Rouzel est lacanien. On le sait. Cela ne l’empêche pas de dire des choses tout à fait passionnantes.
Ainsi, de son coup de colère contre cette dérive du travail social qui provoque une massification des populations conçues uniquement qu’en tant que groupes sociaux (banlieues, zones à
Rencontres avec des bien-portants
Bernard DUMAZ, éditions Jean Curutchet, 1998, 223 p.
Les principaux acteurs du système sanitaire, mais aussi chacun d’entre nous qui, un jour ou l’autre, est confronté pour soi-même ou ses proches au monde médical devraient se plonger d’urgence dans le récit de vie tout à fait édifiant de Bernard Dumez. D’une écriture fluide, bourrée d’humour (malgré la gravité du sujet abordé), la démonstration fait mouche : c’est toute notre culture de la maladie et des malades qui est ici interpellée. Pourtant, l’auteur n’était pas destiné à devenir un
Jamais sans famille, un éducateur en milieu ouvert
ROUGIER Bruno, érès, 1999, 162 p
Chaque situation familiale est unique. C’est la richesse qui caractérise l’être humain et le distingue d’une machine qui duplique à l’envie les mêmes mouvements mécaniques. Mais c’est aussi toute la difficulté des métiers d’aide et de relation que d’inventer et d’innover d’une manière originale et unique face à toute configuration nouvelle. C’est sur cette base que Bruno Rougier nous décrit son action qui s’inspire de la systémie. Mais, il est parfois un peu difficile de suivre les méandres des vignettes
Graine de crapule & Les vagabonds efficaces
Fernand DELIGNY, Dunod, 1998, 264 p.
« L’éducateur est un créateur de circonstances » prétendait Fernand Deligny. Sa pensée, ses conceptions, sa pratique apparaissent étonnamment modernes. En avance sur son époque, il sera marginalisé par des institutions effrayées par ses méthodes pour le moins révolutionnaires. Les éditions Dunod nous propose ici une réédition de plusieurs de ses écrits dont deux de ses œuvres essentielles. Il s’agit d’un journal de bord, d’un carnet de route d’un très grand professionnel. Sa lecture ne doit pas resterLe syndrome de Judas
Jacques ROBION, Edition Cassiopée (5 bis place de la Chapelle 44100 Nantes), 1998, 99p.
L’essai de Jacques Robion place le lecteur au cœur de la problématique de l’AEMO. Il se veut une réplique à la confusion.
Confusion, tout d’abord, qui s’établit quand l’intervenant se laisse engloutir par la relation duelle avec la famille. D’un côté, il y a la demande de cette dernière, de l’autre l’exigence de la commande sociale. Le professionnel n’est pas là -selon l’auteur- pour jouer un rôle de médiation mais bien de synthèse. Ce qui va en ressortir
Etre éducateur dans une société en crise - Un engagement, un métier
Philippe GABERAN, ESF , 1998, 140 p.
Qui parle traditionnellement de l’avenir de l’éducation spécialisée ? On trouve des psychologues, des psychanalystes, des sociologues et autres universitaires … Ici, c’est un professionnel de terrain qui prend la parole. S’il est chercheur en sciences de l’éducation, il n’en continue pas moins à exercer comme éducateur spécialisé auprès d’adultes en difficulté. C’est cette double approche qui donne envie de lire Philippe Gaberan. Et ça tombe bien, car des choses, il a à en dire ! Son propos a l’ambition de
Internats et séparations, des outils éducatifs?
Richard JOSEFSBERG, érès, 1997, 152 p.
L’internat a eu son heure de gloire : le placement était alors conçu comme l’éloignement du milieu pathologique et était doté de toutes les vertus. Puis est venue la période de disqualification : la plus mauvaise des familles vaudrait mille fois mieux que la meilleure des séparations. Aujourd’hui, on en revient à une perception plus raisonnable. Aussi, le travail que nous propose Richard Josefsberg est-il le bienvenu. Pourtant, les 100 premières pages quoiqu’érudites et fort bien documentées ne nous
Educateur - Un p’tit boulot sans histoire
Christian ALLARD, L’Harmattan, 1997, 159 p.
Le titre choisi ici est un rien provocateur. Le contenu de l’ouvrage vient au fil des pages démentir une telle affirmation. Christian Allard n’a pas cherché à écrire une thèse ni à se lancer dans de grandes digressions. Son livre se présente plutôt comme un journal de bord égrenant évènements après anecdotes, réflexions après incidents, le quotidien d’un travailleur social de l’Aide Sociale à l’Enfance qui agit au coeur du vécu des mineurs en danger et des familles à risque.
C’est d’abord la
Une institution publique d’éducation surveillée: Belle-Ile-en-Mer (1945-1977)
Sous la direction de Thierry Fillaut, CNFE-PJJ (54 rue de Garches 92420 Vaucresson), 1996, 122 p.
Le cinquantième anniversaire de l’ordonnance de 1945 est passé plus ou moins inaperçu. On s’est remis à parler de ce texte quand le ministre de la Justice a voulu début 1996 l’amender en prévoyant des procédures de comparution rapprochée pour les mineurs délinquants. Pourtant le caractère révolutionnaire de cette loi qui fixe pour le mineur la primauté de l’éducatif sur le répressif n’est plus guère à démontrer. Pour le lecteur qu’il faudrait
Eduquer les enfants sans repères
Philippe Gaberan, E.S.F., 1996, 126 p.
« Ouvrage littéraire en prose, de facture très libre, traitant d’un sujet qu’il n’épuise pas ». Cette définition tirée du Petit Robert à l’article « essai » convient parfaitement à l’opuscule de Philippe Gaberan. Au titre choisi par l’auteur, on pourrait fort bien rajouter une épigraphe libellé comme suit: « libres propos d’un travailleur social sur l’enfant, la société et la fracture sociale ».
Philippe Gaberan est un homme de conviction qui nous livre ici un certain nombre de réflexions issues de son