Handicap
La présence à l’autre. Accompagner les personnes en situation de grande dépendance
Marcel NUSS, Dunod, 2005, 154 p.
Combien d’accompagnateurs de personnes atteintes de grande dépendance savent ce que pense l’usager qu’ils baignent, habillent, nourrissent ? Ils le soupçonnent, le supputent. Parfois, ils l’ignorent et s’en désintéressent. En lisant le livre de Marcel Nuss, ils vont le savoir. L’auteur est dans une situation de totale dépendance depuis 50 ans. Il sait donc de quoi il parle : « j’ai tant de fois été lavé habillé, expédié telle une chose, un bout de chair. J’ai tant de fois eu le sentiment d’être infantilisé, de
Handicap: silence, on discrimine
Anne KERLOC’H, Le Cherche midi/A.P.F., 2005, 180 p.
Il existe mille façons d’exclure les personnes en situation de handicap. Cela peut d’abord prendre une forme ouverte et brutale. Mais ce peut tout autant se faite imperceptiblement, sans en avoir l’air. Dans un cas comme dans l’autre, l’infantilisation et l’infériorisation qui en résultent réduisent le sujet à l’assistance et à la dépendance. On savait la France en retard et pour tout dire peu habile dans la reconnaissance de l’être humain derrière les déficiences dont il est atteint. Ce
Fragments sur le handicap et la vulnérabilité. Pour une révolution de la pensée et de l’action
Charles GARDOU, érès, 2005, 261 p.
Une société se définit essentiellement par la façon dont elle institue l’idée de normalité et par la considération qu’elle accorde aux plus fragiles. Notre époque, en imposant comme valeurs dominantes la performance, la réussite individuelle, la rentabilité et la productivité ne pouvait que distinguer les bien-portants des handicapés considérés comme un groupe en soi, un genre, une humanité spécifique. C’est cette pensée dualiste qui voit dans la diversité l’opposition des contraires qu’il faut remettre en
Penser le handicap mental
Sous la direction de Gérard ZRIBI et Jean-Louis CHAPELLIER, éditions ENSP, 2005, 264 p.
Les personnes atteintes de handicap sont capables d’aimer, d’apprendre, de ressentir des émotions, d’évoluer, de régresser et de vieillir. Elles ne doivent pas être réduites à l’impact réel ou supposé de leurs déficiences. Cette noble et juste profession de foi se heurte toutefois à des représentations tellement intolérables qu’elles peuvent faire effraction dans le psychisme et pulvériser les systèmes de pensée. Cette question serait-elle donc du domaine
Handicap, éthique et institution
Jean-François GOMEZ, Dunod, 2005, 202 p.
La lecture de ce Jean-François Gomez-là est un vrai régal. Recueil de différentes interventions faites par l’auteur en diverses occasions, l’ensemble, loin d’être disparate est traversé par la sagesse qu’apportent une longe expérience et une fibre humaniste qui vibre encore comme au premier jour. Déclinons le titre choisi, pour le vérifier. Le handicap, tout d’abord, premier terme de la trilogie de l’intitulé du livre. Penser que les fous, les déficients mentaux, les déviants, les pauvres sont sans
La fabrique sociale des handicapés: journal d’une auto-fiction
Marc LOSSON, Le bord de l’eau éditions, 2005, 164 p.
La fabrique sociale des handicapés est l’une des deux plus importantes entreprises, la seconde après la fabrique de vieillards. Elle prône le libéralisme absolu au sujet de l’aide auprès des enfants éducables. Le décideurs sont d’accord, étant surtout attirés par tout ce qui leur permettra de se dégager de ce qui coûte. Et notre besoin d’humanité et de dignité ne fait qu’augmenter les coûts sociaux des plus improductifs qui soient. Le Président de la Fabrique, entre deux plongeons dans sa
Autonomie et handicap moteur. Représentations et accompagnements
Arlette LOTHER-GOUPIL, Chronique Sociale, 2004, 148 p.
La notion d’autonomie est devenue centrale dans la démarche éducative, au point que tout le monde en parle sans savoir toujours ce qu’elle peut recouvrir. La première définition qui vient à l’esprit concerne la capacité à pourvoir à ses besoins, sans dépendre de quiconque. Et, effectivement, « l’individualisme de notre société fait percevoir le fait d’être dépendant des autres comme une régression vers un état de faiblesse et d’anxiété que l’individu a intériorisé de façon négative »
Handicap et cinéma
Gérard BONNEFON, Chronique Sociale, 2004, 112 p
Le cinéma transforme la réalité, embellissant ou enlaidissant les personnages, explore les plis et les replis de la société, ne laissant rien ignorer ou si peu des comportements humains. Le handicap n’a pas échappé à son regard. Son apparition à l’écran provoque un malaise qui renvoie au théâtre intime du spectateur. Rien d’étonnant à cela tant il peut faire peur, quand il symbolise la souffrance, la difformité, l’amorce de la mort ou la menace contre l’intégrité vitale. Dès l’époque du muet, le
Vivre son affectivité et sa sexualité - Education affective et sexuelle pour adultes handicapés mentaux - Un matériel didactique
Isabelle MATHEI et all, éditions Jeunesse et droits, 2004, 91 p.
Les déficients mentaux ont les mêmes droits fondamentaux que les autres citoyens du même pays et du même âge … y compris en ce qui concerne l’éducation affective et sexuelle qui doit pouvoir être dispensée aux uns comme aux autres. Pour autant, il y a loin de la coupe aux lèvres. Si les familles et les professionnels ont arrêté de voir systématiquement dans les personnes atteintes de handicap mental des êtres soit asexués, soit prisonniers d’inclinations monstrueuses, le chemin
Le monde sans les mots. Comment l’identité sociale des enfants sourds-muets et aveugles est-elle construite?
David GOODE, érès, 2003, 185 p.
Ce livre édité en 1994 aux USA a été rédigé à partir d’études réalisées dans les années 1973-1976. Il est pour autant toujours actuel, comme peut l’être tout ouvrage qui s’affiche comme un plaidoyer contre la peur de l’autre, dans une société qui dérive parfois en ne prétendant tolérer que le semblable. L’auteur s’est intéressé, il y a de cela trente ans, aux enfants qui, ayant vécu une grossesse infectée par la rubéole, étaient nés sourds, aveugles, handicapés moteurs et physiques. Ce qu’il nous retrace de