Vies majuscules. Autoportrait de la France des périphéries

Vaillant Emmanuel, Zambeaux Édouard, Éd. Les petits matins, 2020, 335 p.

On parle volontiers sur eux. Mais, quand leur donne-ton la parole ? Voilà qui est fait, grâce aux deux journalistes, animateurs des ateliers d’écriture ouverts aux invisibles. Ils sont quatre cents à avoir accepté de livrer ainsi des bribes de leur quotidien. Le projet n’était pas de susciter des opinions ou des analyses, mais de faire émerger des morceaux de vie. Chacun avait quelque chose à dire. Il fallait juste le convaincre de le faire. Quatorze semaines

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Nous, travailleurs en milieu protégés de l’ESAT de Vesoul

LORIMIER Nathalie et GODARD Philippe, Éd. Cet atelier, là, 2019, 189 p.
cetatelierla@laposte.net.

Les personnes avec handicap n’ont pas l’habitude de parler d’elles. Mais, convenons-en : on ne les écoute pas non plus, très souvent. Quand l’occasion leur est donnée de de le faire, leurs préoccupations apparaissent en phase avec celles des valides : la famille, les relations affectives, le travail et la liberté de décider de sa vie. On peut le vérifier à travers les vingt-deux entretiens de ce recueil. Aurélien est content d’être à bonne

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Les fantômes de l’Europe. Les migrants face aux politiques migratoires

PEYROUX Olivier, Éd. Non Lieu, 2020, 235 p.

Certains partis politiques et nos gouvernements successifs n’ont de cesse que de promettre de lutter contre l’immigration. Celle-ci est pourtant restée stable depuis quinze ans, mise à part la crise aigüe de 2015 qui s’est résorbée dès l’année suivante. Mais, ce dont on parle beaucoup moins, c’est de la traite consécutive des êtres humains. La protection des frontières a supplanté celle des personnes. Si les autorités ont favorisé l’expansion de l’industrie du contrôle biométrique, elles ne

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On a tous un ami noir

GEMENNE François, Éd. Fayard, 2020, 253 p.

Comment contrer tous ces discours contre l’immigration qui contestent tout racisme au prétexte de l’existence d’un ami noir ? Sûrement, en lisant l’ouvrage de François Gemenne qui multiplie les démonstrations contre-intuitives. En commençant par récuser le principe même du débat : s’interroger sur l’accueil et le coût des migrants est aussi légitime que de questionner le poids des personnes âgées o

u handicapées dans le PIB ! Pour l’auteur, la migration a toujours existé et existera toujours. Il

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Carte blanche : l’État contre les étrangers

PARROT Karine, Éd. La Fabrique, 2019, 328 p.

On se doutait que les variations politiques sur les questions de nationalité relevaient de choix arbitraires et discrétionnaires, au gré des préoccupations guerrières, colonisatrices et économiques des États. A la lecture de ce livre s’intéressant à la variante Française, on n’aura plus aucun doute. Karine Parrot rappelle que la nationalité est un concept récent dans l’histoire, une pure construction juridique façonnée en un moment où la gestion des flux de population s’avéra nécessaire. La

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Travail social et nouvelles pratiques interculturelles

CURIE Raymond, Éd. L’Harmattan, 2020, 263 p.

Comment les professionnels du social peuvent-ils se positionner face à ces multiples ethnies auxquelles la diversité de leur public les confronte ? Leur éthique leur commande de reconnaître autrui, quel qu’il soit, comme appartenant à la même humanité. Si cette conviction universelle les conduit à accueillir avec bienveillance les spécificités de chaque culture, ce n’est pas pour y enfermer leur interlocuteur, pas plus que pour justifier les atteintes aux droits de l’homme otages de la lutte

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L’internationale des républiques d’enfants – 1939-1955

BOUSSION Samuel, GARDET Mathias, RUCHAT Martine, Éd. Anamosa, 2020, 480 p.

Avant le désastre de la seconde guerre mondiale, des pionniers avaient déjà initié des expériences de Républiques d’enfants : Makarenko en URSS, Janus Korczak en Pologne ou le Moulin-vieux en France accueillant les petits réfugiés espagnols. Après-guerre, se créent une centaine de communautés à travers une Europe ravagée. Ce qui poussent un peu partout ces institutions à les accueillir, c’est bien un sentiment de dette et un devoir de réparation à l’égard des orphelins

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Les murs bleus

YTAK Cathy, Éd. Le Muscadier, 2018, 166 p.

Quand, après sept ans d’absence, Antoine débarque à Paris avec Loirinho, un petit garçon de cinq ans, il s’est donné deux objectifs : faire soigner l’enfant quasiment aveugle et réintégrer son pays de naissance. S’il s’est enfui au Brésil, c’est pour échapper à la condamnation à mort que lui a valu sa désertion au moment de la guerre d’Algérie. Depuis, une loi a amnistié tant les tortionnaires qui ont torturé, violé et massacré que tous ceux qui ont refusé de participer à un conflit qui n’était pas

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Ce point qu’il faut atteindre

DISDERO Mireille, Éd. Le Muscadier, 2020, 188 p.

L’amitié qui reliait Violette et Arnaud n’a pas tardé à se muer en passion réciproque. A peine éloigné(e), chacun(e) se précipitait sur internet pour prolonger le plaisir d’être ensemble. Voilà un roman qui commence fort décrivant avec tendresse cet amour naissant. Le lecteur pourrait-il craindre de s’être trompé de maison d’édition et de lire un ersatz de la collection d’Harlequin ? Que nenni. Car, de retour d’une fête à Paris, Violette change de comportement du tout au tout. Arnaud ne va

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Histoire d’un sans-abri

COURTECUISSE Antoine, Éd. Erès, 2019, 269 p.

La clinique de la rue nous oblige à rêver pour les autres, pour qu’ils redémarrent. Antoine Courtecuisse a pris cette affirmation à la lettre, se glissant alternativement dans la peau de Claude qui vit à la rue et celle de Christine, l’éducatrice avec qui se tisse petit à petit une relation de confiance. Le lecteur ressentira ainsi directement un quotidien plein d’effroi où l’on se réveille frigorifié dans des vêtements lourds de pluie, ressentant les vibrations des pas de celles et ceux qui

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