SCIENCES HUMAINES
Injuriez-vous! Du bon usage de l’insulte
FLORY Julienne, Ed. Les empêcheurs de tourner en rond/ La Découverte, 2016, 143 p.
Il existe un langage normalisé et standardisé seul légitime, excluant des gros mots punis par les adultes quand on est enfant et la justice quand on est majeur. Encore faut-il distinguer le registre de l’insulte de celui de l’injure ou du juron. L’insulte est une vexation directe se référant à un lexique bien précis (« crétin », « idiot », « pédé »). L’injure fonctionne par interprétation d’une énonciation indirecte (« nique ta mère », « fis de pute »). Dans
Les larmes de Charlie… et Cie
FIZE Michel, Ed. L.G.O., 2017, 67 p.
Après chaque évènement médiatique fort, le corps social plonge dans une véritable transe émotionnelle, répercutée par des media grands prescripteurs de ce qu’il faut ressentir. Tout semble bon pour produire cette véritable spectacularisation du tragique, une émotion sur le point de disparaître étant déjà remplacée par la suivante. La communion qui s’empare de l’opinion publique remplace la réflexion par la bien-pensance, fait primer le sentiment sur l’évènement qui est sensé le déclencher, substitue
Chroniques d’un psychiatre libertaire: 1966-2016
SANS Pierre, Ed. C.S.I.P.P., 2016, 348 p.
Voilà un ouvrage à conseiller, sans hésitation. Parce que son auteur n’a cessé, tout au long de sa carrière, de se lancer dans des innovations qui pour apparaître banales aujourd’hui n’en furent pas moins révolutionnaires à leur époque. Parce que son cheminement épouse cinquante ans de psychiatrie et que ses chroniques sont un précieux témoignage historique. Parce que c’est un esprit libre qui n’a jamais sacrifié ses convictions et ses engagements à sa carrière. Pierre Sans est ce pionnier qui
Le gorille invisible, quand nos intuitions nous jouent des tours
CHABRIS Christophe et SIMONS Daniel, Ed. Le Pommier, 2015, 432 p.
Nous ne percevons uniquement que ce que notre cerveau décide de percevoir. Au moins cinq illusions perceptives et cognitives filtrent en permanence notre appréhension du monde. L’illusion de l’attention : croire en notre capacité de toujours percevoir ce qui se passe devant nous, alors que le malentendu est fréquent entre ce que nous remarquons quand nous nous y attendons et ce que nous ne voyons pas parce que nous ne nous y attendons pas. Illusion de la confiance : le danger
Ivres paradis, bonheurs héroïques
CYRULNIK Boris, Ed. Odile Jacob, 2016, 231 p.
Boris Cyrulnik nous propose une fois de plus une mine de réflexions susceptibles de décoder une actualité qui n’est pas toujours facile à interpréter. Un enfant ne peut bien se développer que s’il est tutoré par un milieu sécurisant et apaisant, explique-t-il. Il arrive que le besoin se fasse sentir de retrouver cette figure d’attachement qui nous rassurait quand nous étions enfant. C’est la figure du héros qui structure l’imaginaire, en rallumant l’espoir, pansant l’humiliation et restaurant le
S'engager aux côtés des familles. Comment notre histoire personnelle influence notre histoire professionnelle
SERON Claude, Ed. érès, 2017, 266 p.
Un thérapeute a-t-il une vie en dehors de sa profession ? Cette question est d’autant plus absurde qu’on n’a pas l’habitude de se représenter les psychologues comme des moines ou moniales totalement dévoués à leur mission. Pourtant, il est rare qu’ils se montrent prolixes sur leur vie privée, préférant la discrétion à la confidence. Claude Seron a décidé de rompre avec cette tradition de cloisonnement, en s’ouvrant sur son vécu intime. Le voilà qui tricote avec habileté et pudeur son travail de psy auprès
Guérir grâce à la neuroplasticité
DOIDGE Norman, Ed. Belfond, 2016, 606 p.
Sillonnant le monde à la rencontre de praticiens et de patients, l’auteur en a rapporté de multiples témoignages, expériences et thérapies innovantes qui illustrent la thèse centrale : la capacité unique du cerveau à se soigner par lui-même, comme le font la peau ou les os. S’opposant au paradigme dominant pour qui, passé un certain âge, les circuits neuronaux sont câblés définitivement et deviennent immuables, il démontre que des connexions nouvelles se créent en permanence alors que les circuits qui
Riposte! Comment répondre à la bêtise ordinaire
MAGNAN Jessie & PILON Alain, Ed. Actes sud Junior, 2014, 45 p.
Il n’y a pas d’âge pour les préjugés. Beaucoup d’enfants répètent les clichés qu’ils ont entendus dans leur entourage ou en créent par eux-mêmes face à ce qu’ils ne comprennent pas. Les auteurs en proposent vingt qu’ils déclinent pour mieux y répondre. Depuis « les filles sont des chochottes », jusqu’à « pour se faire respecter, il faut taper plus fort que les autres », en passant par « les noirs ne sont bons qu’en sport », « les gays sont efféminés » ou encore « les
Pas si fou. Quand un village accueille le handicap psychique
PERROU Alain-Paul et DELHON Laëtitia, Ed. Presse de l’EHESP, 2016,
Quand, en 1993, le Centre d’Aide par le Travail de Mézin ouvre ses portes, les trois premiers travailleurs, armés de sceaux, d'éponges et d'une tondeuse vont proposer aux habitants l'entretien de leurs jardins ou le nettoyage de leurs véhicules. Plus de vingt après, ce qui est devenu entre temps « Établissement et service d’aide par le travail » accompagne soixante dix personnes souffrant de handicap psychique. Dans un entretien avec son Directeur-Fondateur Alain-Paul Perrou
Derrière les maux, la vie
GEOFFRAY Bérénice, Fauves Editions, 2016, 195 p.
Derrière la maladie qui enferme dans le huis clos de la réclusion et une existence lapidée et dilapidée par le dénuement, la désespérance et l’accablement, une ultime exigence de dignité émerge. Ce qui s’affirme alors, c’est le besoin de recomposer une identité même précaire qui défie l’expérience de la défaite et retrouve une apparence d’autonomie, y compris dans la confrontation à la mort. C’est ce que nous démontre le travail d’écriture proposé par Bérénice Geoffray, journaliste et