SCIENCES HUMAINES
C’était mieux avant!
SERRES Michel, Ed. Le Pommier, 2017, 95 p.
Avant, les guerres successives faisaient des millions de morts. Avant, les pauvres mourraient sans soins les médecins emportant dans leur sacoche les dix médicaments efficaces pour les patients qui pouvaient les payer. Avant, on pouvait injurier les juifs dans des revues antisémites et prétendre scientifiquement que les noirs étaient plus proches des primates que des êtres humains. Avant, les usines pouvaient répandre sans contraintes leurs déchets dans la nature. Avant, il fallait mettre au monde
Fous d’Afrique. L’omerta
SANS Pierre, Ed. C.I.P.P., 2018, 237 p.
Au premier abord, le très charismatique béninois Grégoire Ahongbonon emporte l’adhésion. Illustrant les conférences qu’il donne en occident, en sortant d’un sac de bure les fers utilisés pour la contention des fous d’Afrique, il apparaît comme le nouveau Pinel libérant en 1795 les aliénés de leurs chaînes. Pierre Sans a voulu mettre ses quarante ans de carrière dans la psychiatrie au service de cette œuvre réputée sortir rapidement les malades mentaux de leur enfermement et les réinsérer dans leur
La folle histoire des idées folles en psychiatrie
CYRULNIK Boris et LEMOINE Patrick (sous la direction), Ed. Odile Jacob, 2016, 275 p.
De tous temps, la psychiatrie n’a parlé pas tant des patients souffrants de maladie mentale que de sa manière de voir le monde et de l’expliquer selon les modèles que lui fournissent son époque et sa culture. Aussi, n’est-il pas étonnant de lire sous la plume de près d’une douzaine de contributeurs, une énumération assez terrifiante des idées saugrenues, voire criminelles qui animèrent cette discipline. Jeter le patient dans une fosse grouillante de serpents
Chroniques d’un éducateur devenu usager. De l’autre côté du mur
PALLARD Vincent, Ed. L’Harmattan, 2018, 210 p.
Comment réussir à honorer ses engagements envers l’autre, quand on est soi-même désengagé de sa propre vie ? Ce paradoxe, Vincent Pallard, moniteur éducateur dans le médico-social, va le résoudre en décidant d’arrêter de travailler pour se faire hospitaliser en psychiatrie. Le récit qu’il nous livre d’une plume alerte est précieux à plus d’un titre. Parce qu’il rompt avec un tabou : nombre de professionnels voués à l’accompagnement d’autrui craquent un jour. Et parce qu’il rend visible le vécu
Sauvez votre peau! Devenez narcissique
MIDAL Fabrice, Ed. Flammarion, 2018, 180 p.
Le narcissisme est traditionnellement assimilé à un défaut et à une perversion qui se manifestent par le besoin nombriliste d’être admiré, de rechercher les compliments et d’être le centre de toutes les attentions. Pour l’auteur, c’est là la définition de la vanité et de l’égoïsme. Comportement qu’on ne doit pas confondre avec le droit de s’aimer soi-même. La religion nous a convaincus que le bonheur passait par le long chemin de l’effort et du sacrifice, de la souffrance et de la culpabilité
La confiance en soi. Une philosophie
PÉPIN Charles, Ed. Allary, 2018, 216 p.
La confiance en soi résulte d’une alchimie qui combine plusieurs facteurs. Elle requière, tout d’abord, cette sécurité intérieure acquise dans la petite enfance, quand le bébé cherche dans les yeux d’autrui une figure d’attachement rassurante. Elle implique, ensuite de nous ouvrir en profondeur à l’acceptation de l’incertitude. Et, c’est bien ce va et vient permanent entre sa zone de confort sécurisante et une prise de risque qui va nous conforter à affronter l’inconnu. Se faire confiance, c’est donc
L’entraide, l’autre loi de la jungle
SERVIGNE Pablo et CHAPELLE Gauthier, Ed. L.L.L., 2017, 382 p.
Les deux auteurs, ingénieur agronome et docteur en biologie, ont tricoté leur discipline avec l’éthologie, l’anthropologie, l’économie, la psychologie, la sociologie et les neurosciences, afin de nous dresser le tableau de la connaissance scientifique portant sur la nature coopérative de l’espèce humaine. La compétition semble dominer notre société, comme elle est supposée le faire tant chez les plantes que chez les animaux. Partout, s’imposeraient la loi du plus fort et celle de
Vers un État social actif à la française
ROUZEAU Marc, Éd. EHESP, 2016, 169 p.
L’État providence se délite. Le cadre de référence construit au cours des trente glorieuses a été remis en cause par les crises successives des années 1980. Sous l’effet de la mondialisation, de la décentralisation, de l’européanisation et du paradigme néo-libéral, la protection sociale et l’assistance ont cédé le pas à la promotion de l’équité et de la cohésion sociale, du développement des capabilités et de la mobilisation des bénéficiaires. Les travailleurs sociaux se voient confier la mission
Prostitution, quel est le problème?
MATHIEU Lilian, Ed. Textuel, 2016, 141 p.
Le sens commun tient pour évident que la prostitution est une réalité déplorable. Lilian Mathieu, en bon sociologue qui se respecte, se charge de passer en revue et d’évaluer des arguments sensés le démontrer qui se sont émoussés, depuis la libéralisation des moeurs sexuelles. La prostitution devrait être bannie parce qu’elle induit une sexualité sans désir pour l’autre? Cette affirmation revient à condamner toute recherche de relations brèves ou ponctuelles, sans engagement amoureux prioritairement
Le mythe de la virilité. Un piège pour les deux sexes
GAZALÉ Olivia, Ed. Robert Laffont, 2017, 419 p.
L’homme n’est homme que parce qu’il arbore les attributs triomphants de sa virilité. La mythologie, la cosmologie, la métaphysique, la religion et la science ont imaginé deux pôles diamétralement opposés. D’un côté la femme passive et inconstante, fragile et faible, au caractère doux et aimant, gouvernée par ses émotions et incapable de raisonner, faite pour la maternité. De l’autre, l’homme fort et courageux, avisé et volontaire, au caractère stable et conquérant, maître de lui et capable de