Scolarité
L’école est-elle encore le creuset de la démocratie?
Philippe PERRENOUD, Chronique Sociale, 2003, 192 p.
Voilà un ouvrage qui ne se lit pas : il se dévore. L’intelligence et la pertinence du propos justifient pleinement qu’on aille, séance tenante, se le procurer. Qu’on en juge ! Nos sociétés ne vont pas très bien. On relie souvent ce mal-être à une école qui ne ferait pas son travail. Mais, un système éducatif ne peut être beaucoup plus vertueux que le système social de qui il retire ses ressources. Et si les valeurs dominantes sont l’individualisme, l’exploitation de l’homme par l’homme, la
Que nous apprennent les enfants qui n’apprennent pas?
Sous la direction de Jean BERGES, érès, 2003, 256 p.
Notre société a élevé au rang d’injonction l’obligation d’avoir à réparer ou à faire taire les troubles de l’apprentissage conçus comme un défaut de l’enfant, de la famille ou de l’école. L’échec scolaire a pourtant permis de mieux comprendre en quoi consistait l’acte d’apprendre. Il y a d’abord la pensée qui comporte à sa base, la pulsion d’emprise : éviter que les éléments externes ne nous submergent en restant en contact avec nos éléments internes, conquérir et maîtriser l’objet
Guide des aides aux élèves en difficulté. Adaptation et intégration scolaire
Dominique de PESLOUAN et Gilles RIVALLAND, ESF, 2003, 127 p.
Trop souvent, on préjuge la difficulté scolaire à l’aune de sa problématique individuelle au détriment de l’inadéquation de l’institution. Pourtant, très tôt, l’école a tenté de s’adapter à ceux de ses élèves qui bloquaient dans leur approche du savoir. Dès 1909, une loi prévoyait la création des classes de perfectionnement. La recherche a permis de distinguer différents niveaux de difficultés dans les mécanismes d’apprentissage. Difficulté d’ordre instrumental tout d’abord
Les pièges de la mixité scolaire
Michel FIZE, Presse de la renaissance, 2003, 274 p.
L’école va mal. Sont fréquemment mis en accusation des savoirs trop abstraits et indigestes, des programmes trop lourds, des rythmes trop élevés. A-t-on jamais pensé à mesurer les effets délétères de la mixité ? Question provocante s’il en est, tant la cohabitation des filles et des garçons semble s’imposer comme une évidence démocratique et égalitariste. Pourtant, à y regarder de plus près, la qualité des relations entre les deux sexes et l’efficacité des performances scolaires ne gagnent
Les classes relais: un dispositif pour les élèves en rupture avec l’école
Elisabeth MARTIN, Stéphane BONNERY, ESF, 2002, 256 p.
Voilà un ouvrage qui, à chaque page, respire l’intelligence. Fort bien écrit et structuré à partir de réflexions pertinentes, il ne faut surtout pas le manquer. Les auteurs interpellent tout d’abord le dispositif des classes relais à partir d’une question essentielle : ces structures sont-elles là pour donner bonne conscience à l’institution et pacifier le parcours des élèves les plus perturbateurs ou est-ce l’amorce d’un authentique questionnement sur la pédagogie du collège unique et ses
Alternatives au sécuritarisme en éducation
Association Intermèdes, édition Jeunesse et droit, 2002, 117 p.
Trop souvent, la formation de l’individu ne se fonde que sur des méthodes autoritaires (soumission, contraintes, sanctions...). L’enfant se trouve ainsi réduit au rôle d’élève obéissant, pratiquement jamais consulté ni responsabilisé et qui se découvre citoyen le jour de ses 18 ans, sans aucune expérience préalable en matière ni de participation, ni de prise d’initiatives. Le ton de l’ouvrage est donné : il s’agit des actes du colloque organisé le 5 juin 2002 par l’association
Les droits de l’enfant à l’école - Pour une éducation à la citoyenneté
LE GAL, DE BOECK & BELIN, 2002, 214 p.
Ce n’est que très progressivement que la citoyenneté a acquis son caractère universel : ainsi, dans notre pays, ce n’est qu’en 1848 que les ouvriers et les paysans obtiennent le droit de vote, en 1944, c’est au tour des femmes et en 1974 des jeunes de 18 ans. Aujourd’hui, se pose la question de l’accès à la citoyenneté de la seule partie de l’humanité pour qui cela pose problème : les enfants. D’un côté, le fait de considérer l’enfant comme une personne à part entière, ayant la même dignité et les
80% du bac… et après ? Les enfants de la démocratisation scolaire
Stéphane BEAUD, La Découverte, 2002, 303 p.
Stéphane Beaud met en vie des personnages à la fois passionnants et attachants qui seraient dignes d’un roman, s’il ne s’agissait d’une étude sociologique des plus méthodique.
L’auteur nous livre le résultat de dix années d’étude sur le terrain qu’on aura du mal à lâcher, la dernière page tournée. Cela commence au début de la décennie 90, alors que se joue à plein le compromis historique entre un pouvoir politique désireux de lutter à court terme contre le chômage et d’élever à moyen terme le
Quand l’école se mobilise
Agnès VAN ZANTEN, Marie-France GROSPIRON, Martine KHERROUBI, André D. ROBERT, édition La Dispute, 2002, 270 p.
Longtemps, l’école primaire a été tournée vers l’enseignement du peuple (apprentissage des savoirs de base et intégration à la République) et le secondaire vers l’intellectualisme de l’élite. Parmi les profondes mutations qui ont marqué l’Education nationale au cours des trente dernières années, la massification de la fréquentation, qui se voulait porteuse de démocratisation, a eu comme effets pervers de mettre en évidence l’échec
L’école des riches, l’école des pauvres. Les zep contre la démocratie
Nestor ROMERO, Syros, 2001, 180 p.
En créant, au début des années 80, les zones d’éducation prioritaires, l’Education nationale a inauguré une politique de discrimination positive : la mise à disposition de plus de moyens et de classes moins chargées visaient alors à lutter contre les inégalités. Vingt ans après, on ne peut que constater l’échec de cette politique. Dans les générations nées entre 1974 et 1977, 91% des enfants de cadres sont bacheliers contre 45% des enfants d’ouvriers. Les premiers ont douze fois plus de chance d’obtenir un