Livres
Le pair-aidant : un nouvel acteur du travail social ?
BONNAMI Alain, Éd. ESF, 2019, 185 p.
Les travailleurs sociaux sont le plus souvent titulaires d’un diplôme d’État. Pourtant, un nouveau partenaire est dorénavant fondé à intervenir : l’usager qui soutient un autre usager. La pratique n’est pas nouvelle, prenant ses racines dans la tradition du Self-help, cette solidarité entre personnes confrontées aux mêmes difficultés que l’on retrouve dès les épidémies du moyen-âge. Mais, c’est avec les Alcooliques anonymes, créés en 1935 aux USA, qu’émerge la notion moderne de pair-aidant. Celle
Éducateur au quotidien dans un lieu de vie et d'accueil
TESSON Patrick, Éd. Erès, 2020, 200 p.
Quoi de plus rébarbatif qu’un guide des démarches administratives nécessaires pour concrétiser un projet de création de lieu de vie et d’accueil ? Quoi de plus frustrantes que des tranches de vie, livrées sans aucun filtre permettant d’essayer de les comprendre ? Quoi de plus abscons qu’un traité théorique expliquant les racines profondes des réactions humaines sans qu’une vignette clinique ne vienne illustrer la complexité de leur genèse et leur manifestation ? Patrick Tesson réussit ici à débarrasser
Travailleurs sociaux : manuel de l’observation sociale
LE REST Pascal, Éd. L’Harmattan, 2020, 208 p.
Chaque territoire, sur lequel intervient une équipe de prévention spécialisée, est délimité par des frontières marquées par une construction mentale, avec ses objets propres, ses signes distinctifs et ses symboliques uniques. Le premier travail à accomplir pour les professionnels, c’est de le rendre intelligible, analysable et familier, en ne se contentant pas d’identifier ses problématiques mais aussi ses ressources et ses potentiels. C’est pourquoi, avant même d’intervenir, ils sont passés
L’interdisciplinarité au service du travail social
ALLIERES Gilles, SAINT ANDRE Stéphane, Ed. Chronique Sociale, 2019, 166 p.
Le travail en partenariat est devenu la dernière injonction à la mode. Voilà un ouvrage essentiel qui, en écartant l’écume, lui préfère une conceptualisation fertile, illustrée par une application innovante. Le travail social n’étant pas un univers de l’entre-soi, de l’unilatéralité et de renfermement, il est intrinsèquement appelé à pulvériser les cloisons entre les disciplines humaines qui l’alimentent. Entre la mono-disciplinarité stérile qui a pu s’imposer et la
Dernière sommation
DUFRESNE David, 2019, Ed. Grasset, 2019, 229 p.
On connaît le David Dufresne sillonnant les manifestations des gilets jaunes, inlassable lanceur d’alerte contre les violences policières, tweetant place Beauvau sur ces gueules que l’on casse en direct et ces mutilés que l’on estropie sous ses yeux. Voilà qu’apparaît dans ce roman un Etienne Dardel, journaliste ayant tourné le dos aux rédactions qu’il prend pour des cimetières de la pensée. Il y a comme une ressemblance. Car, lui aussi sort chaque samedi, comme d’autres vont au front d’un
Écroué de rire. Une histoire vraie
DESCLOS David, Éd. Flammarion, 2019, 271 p.
Qui sont ces délinquants qu’affronte quotidiennement la police ? Leurs profils sont divers, depuis les plus immoraux et pervers jusqu’aux révoltés et insoumis, en passant par les paumés et malchanceux. Mais, des comiques, il n’y en a guère, surtout au point de monter sur scène. C’est pourtant à cette dernière catégorie qu’appartient David Desclos qui a fait de son parcours de petit voyou ayant trempé dans le grand banditisme un spectacle, puis un livre. Sa vie commence dans la misère la plus noire
Flic. Un journaliste a infiltré la police
GENDROT Valentin, Éd. Goutte d’or, 2020, 293 p.
L’infiltration d’un journaliste dans un milieu professionnel n’est pas nouvelle. Cela avait déjà eu lieu dans les prisons, les asiles ou le monde de la précarité. Mais, pas dans la police. Voilà qui est fait. Valentin Gendrot commence par passer le concours d’adjoint de sécurité où il reçoit une formation « low cost » de trois mois qui lui apprend bien plus à menotter, à procéder à une palpation et à tirer, qu’à accompagner une femme victime de violences conjugales. Sa première affectation le
L’œil sécuritaire, mythe et réalités de la vidéosurveillance
LEMAIRE Elodie, Éd. La Découverte, 2019, 207 p.
La vidéosurveillance privée ou publique n’a cessé d’envahir nos vies, passant de 340 000 caméras en 2007, à 935 000 en 2012. Les cassettes et magnétoscopes ont été remplacés par des disques durs, la haute définition et un champ de vision à 360°. Cet outil permet de protéger les citoyens et dissuader la délinquance, affirment ses partisans. Mais, qu’en est-il vraiment de son efficacité ? C’est à cette question que répond le livre de l’auteure qui a enquêté auprès des vidéo-opérateurs, des
Histoire d’un sans-abri
COURTECUISSE Antoine, Éd. Erès, 2019, 269 p.
La clinique de la rue nous oblige à rêver pour les autres, pour qu’ils redémarrent. Antoine Courtecuisse a pris cette affirmation à la lettre, se glissant alternativement dans la peau de Claude qui vit à la rue et celle de Christine, l’éducatrice avec qui se tisse petit à petit une relation de confiance. Le lecteur ressentira ainsi directement un quotidien plein d’effroi où l’on se réveille frigorifié dans des vêtements lourds de pluie, ressentant les vibrations des pas de celles et ceux qui
Seniors de la rue. Ethnographie de la « grande exclusion »
SAPORITI Lionel, Éd. L’Harmattan, 2019, 281 p.
Rompant avec une approche misérabiliste, Lionel Saporiti a mené une recherche sur les ressources déployées par les sdf pour survivre à la rue. Leur fonctionnement quotidien est fondé sur des logiques nourries par une rationalité ancrée dans une histoire de vie. Et c’est justement ce qu’il a choisi de nous décrire, en suivant le quotidien d’une dizaine d’acteurs. Mobilisant d’anciens savoir-faire de commercial, Thiébault accueille les automobilistes à l’entrée d’un parking de musée, son compère