Livres
Développement (im)personnel
DE FUNES Julia, Éd. De l’Observatoire, 2019, 160 p.
L’ambition affichée est claire : museler la tristesse, le chagrin et l’angoisse, combattre le désespoir, l’échec et les incompétences. Finies les passions tristes et la négativité. Place à la sérénité, au bonheur et à la positivité. La mode n’est plus aux religions ou aux valeurs humanistes, mais au triomphe de l’individu et à l’épanouissement personnel. Les dépendances hétéronomes sont remplacées par un seul impératif : se libérer des normes qui étouffent et apprendre enfin à être
Les enfants d’Asperger
SHEFFER Edith, Éd. Flammarion, 2019, 391 p.
Le suisse Eugen Bleuler décrivit pour la première fois l’autisme en 1911. L’américain Leo Kanner conçut en 1943 le syndrome d’« autisme infantile précoce ». La même année l’autrichien Hans Asperger présenta sa thèse postdoctorale sur l’autisme de haut niveau. Depuis, les sujets qui en sont porteurs sont affublés de son patronyme. Un hommage à reconsidérer. Recruté par le docteur Hamburguer, qui avait adhéré au parti nazi dès 1934, en remplacement les praticiens juifs évincés, Hans Asperger se plia
Philosophie et éthique en travail social
MERLIER Philippe, Éd. EHESP, 2020,188 p.
Tant qu’à choisir, Philippe Merlier renoncerait à la bientraitance (qui s’aligne sur des normes de bonne pratique) pour la bienfaisance (faire le bien d’autrui). Mais, plutôt que la bienfaisance, il opterait pour la bienveillance (veiller au bien d’autrui). Et au lieu de la bienveillance, il préfèrerait la bienveuillance (vouloir son bien). Bienvenue en philosophie ! Ce livre décortique bien des concepts que véhiculent les codes et chartes éthiques. Après l’avoir lu, le lecteur ne pourra plus les
Sociologie de l’intervention sociale
ASTIER Isabelle et MEDINI Arezki, 2019, Éd. Armand Colin, 174 p.
Jusqu’aux années 1970, le modèle social français de l’Etat providence a nourri l’ambition de libérer la société du besoin, en s’appuyant sur une dualisation : les assurances sociales bénéficiant aux citoyens ayant cotisé et la solidarité nationale destinée à soutenir les populations envers qui un devoir d’entraide s’imposait. Une mutation majeure est intervenue, quand les droits individuels ont été hissés au rang de valeur centrale. Ces droits privés ont établi une
Introduction à la démarche éthique dans le travail social
BONJOUR Pierre, Éd. Erès, 2017, 242 p.
Avec ses soixante-trois textes, notre pays n’est pas avare en références déontologiques. Pour s’y retrouver, il faut distinguer la morale (qui est un rapport de soi aux autres) de l’éthique (qui est un rapport de soi à soi). Mais, il faut aussi éviter de réduire l’éthique à un objet aux contours nets et définitifs, ce qui en ferait le guide spirituel infaillible d’une idéologie dogmatique. Parce qu’il y en a pléthore : éthiques de discussion, de conviction, de responsabilité, de situation, positive
Pratiques d’orientation clinique en travail social
PONNOU Sébastien et NIEWIADOMSKY Christophe (sous la direction), Éd. L’Harmattan, 2020, 300 p.
A pratique basée sur des données probantes, qui nous vient du monde anglosaxon, a pour ambition de passer en revue la littérature spécialisée pour identifier les thérapeutiques les plus ajustées à une pathologie donnée. La tentation d’appliquer cette méthode au travail social colle aux valeurs de performance et de réussite qui visent à sa rentabilisation et à la baisse de ses coûts. Une telle démarche est aux antipodes de la polysémie qui
Histoire d’un mensonge. Enquête sur l’expérience de Stanford
LETEXIER Thibaud, Éd. Zones, 2018, 295 p.
En août 1971, le psychologue Philip G. Zimbardo mène l’expérience dite de Stanford avec une vingtaine d'étudiants qui se voient attribuer de manière aléatoire des rôles de gardien ou de détenu dans une fausse prison. En quelques jours, ceux qui ont revêtu un uniforme se transforment en sadiques. Depuis cinquante ans, les manuels universitaires de psychologie, de criminologie et de pénologie, qui en ont reproduit les résultats, évoquent combien les frontières sont poreuses chez l’être humain entre le
Avis d’expulsion. Enquête dur l’exploitation de la pauvreté urbaine
DESMOND Mattew, Éd. Lux, 2019, 534 p.
Aux USA, les expulsions locatives étaient rares dans le passé. Elles sont devenues l’un des marqueurs les plus destructeurs de la pauvreté, depuis la crise de 2007. Si un ménage sur sept n’est pas en mesure de payer, c’est que les loyers ont fortement augmenté, alors que les revenus ont stagné. L’engrenage est infernal pour les millions de personnes qui en sont victimes : aussitôt la décision judiciaire prise, le propriétaire peut solliciter le sheriff qui, armé, fait procéder à l’évacuation du logement
Ce que les riches pensent des pauvres
PAUGAM Serge, COUSIN Bruno, GIORGETTI Camila, Éd. Seuil, 2017, 347 p.
En partant d’une étude sur les beaux quartiers de Sao Paulo, Delhi et Paris, les auteurs ont cherché à identifier le regard que portent les riches sur les pauvres. Bien sûr, le contexte est à chaque fois différent. Au Brésil, des favelas côtoient de luxueuses villas protégées à l’intérieur d’espaces clôturés. En Inde, la structuration spatiale est encore fondée sur le système des castes : intouchables dans les bidonvilles et classes supérieures dans les enclaves
Fauchés. Vivre et mourir pauvres
McGARVEY Darren, Éd. Autrement, 2019, 334 p.
Avant de devenir un rappeur écossais très médiatique, Darren McGarvey a eu une existence marquée par la violence et la pauvreté. Rendant hommage au foyer et à la psychologue qui l’ont aidé à s’en sortir, il dénonce tout autant la misère comme source permanente d’un stress qui ronge chaque aspect de la vie, que la victimisation qui empêche de prendre sa destinée en main. Habiter dans des logements humides aux fenêtres ne résistant pas aux bourrasques. Vivre avec cet état d’hypervigilance dans des