Livres
Les liens affectifs en famille d’accueil
CHAPON Nathalie, NEYRAND Gérard, SIFFREIN-BLANC Caroline, Éd. Erès, 2018, (332 p)
Ce qui a toujours dominé nos sociétés, c’est la vision anthropologique d’une famille cellule de base fondée sur des liens de filiation et d’alliance. Tout système familial n’étant qu’une construction sociale, celui-ci ne pouvait que subir l’effet des mutations contemporaines. La protection de l’enfance a suivi les mêmes évolutions. Après avoir longtemps considéré les familles en grande difficulté comme toxiques parce que ne correspondant pas à l’archétype
Anthropologie des faits religieux dans l’intervention sociale
VERBA Daniel, Éd. I.E.S., 2019, (216 p.)
Comment les professionnels doivent-ils se comporter face au fait religieux ?
Si on ne peut imaginer qu’ils en fassent la promotion, ils ne peuvent pas non plus se contenter de le reléguer au registre des seules crédulité naïve, consolation face au malheur ou « opium du peuple » oppressé. Ils doivent l’intégrer comme une des modalités possibles de construction des subjectivités auxquelles ils sont confrontés. Si 63% des français se disent non croyants (dont 29 % d’athées), il y a néanmoins une poussée
Pourquoi croit-on ?
RIPOL Thierry, Éd Sciences Humaines, 2020, (391 p.)
Comment expliquer ces croyances universelles qui prennent la forme de la pensée magique ou de la religion, de la superstition ou des rituels ? Plusieurs explications sont proposées par Thierry Ripol.
La difficulté d’accepter le mystère que traduit l’ambiguïté, l’incertitude et le hasard du monde et de lui donner du sens. La propension à établir des liens forts entre des informations pourtant parfaitement déconnectées. La tendance à percevoir des significations et des intentions dans des
Jeunes et djihadisme. Les conversions interdites
JEFFREY Denis, LACHANCE Jocelyn, LE BRETON David, HAJ SALEM Jihed, Éd. Chronique Sociale & P.U.L., 2016, (2016)
Le basculement d’un jeune dans la radicalisation, alors que rien ne semblait l’y prédisposer, peut s’expliquer par un changement paradigme. Les récits collectifs susceptibles de répondre aux attentes de valeurs et de significations ont disparu dans une société considérant ses membres comme seuls responsables de ne pas être à la hauteur des performances qu’elle attend d’eux.
Les recruteurs djihadistes surfant sur les failles et
Un impossible travail de déradicalisation
ALBER Alex, CABALION Joël, COHEN Valérie, Éd. Erès, 2020, (249 p.)
Trois sociologues au pays de Kafka ! L’affligeante mystification de Pontourny est passée ici au scanner et autopsiée au scalpel avec une précision et une rigueur qui mettent en évidence les piteuses dérives du premier et du dernier centre de déradicalisation français. Commanditée par un Manuel Valls désireux de rejeter l’accusation de laxisme, cette structure disparut après seulement onze mois d’un fonctionnement erratique.
On peut être étonné d’apprendre que deux millions et
L’internationale des républiques d’enfants – 1939-1955
BOUSSION Samuel, GARDET Mathias, RUCHAT Martine, Éd. Anamosa, 2020, 480 p.
Avant le désastre de la seconde guerre mondiale, des pionniers avaient déjà initié des expériences de Républiques d’enfants : Makarenko en URSS, Janus Korczak en Pologne ou le Moulin-vieux en France accueillant les petits réfugiés espagnols. Après-guerre, se créent une centaine de communautés à travers une Europe ravagée. Ce qui poussent un peu partout ces institutions à les accueillir, c’est bien un sentiment de dette et un devoir de réparation à l’égard des orphelins
Les murs bleus
YTAK Cathy, Éd. Le Muscadier, 2018, 166 p.
Quand, après sept ans d’absence, Antoine débarque à Paris avec Loirinho, un petit garçon de cinq ans, il s’est donné deux objectifs : faire soigner l’enfant quasiment aveugle et réintégrer son pays de naissance. S’il s’est enfui au Brésil, c’est pour échapper à la condamnation à mort que lui a valu sa désertion au moment de la guerre d’Algérie. Depuis, une loi a amnistié tant les tortionnaires qui ont torturé, violé et massacré que tous ceux qui ont refusé de participer à un conflit qui n’était pas
Je voulais juste être libre
GRATIAS Claire, Éd. Le Muscadier, 2019, 212 p.
L’oppression exercée par sa mère abusive était trop forte. L’humiliation répétée était trop odieuse. L’étouffement ressenti était trop insupportable. Manon, pourtant si sérieuse et si studieuse, a fini par s’en est aller. Comme une cocotte-minute qui explose pour avoir été trop longtemps sous pression, l’adolescente s’est enfuie. Elle est partie très loin de cette maison familiale qui l’empêchait tout simplement de vivre. Les témoins se succèdent, chapitre après chapitre, pour donner leur propre
Ce point qu’il faut atteindre
DISDERO Mireille, Éd. Le Muscadier, 2020, 188 p.
L’amitié qui reliait Violette et Arnaud n’a pas tardé à se muer en passion réciproque. A peine éloigné(e), chacun(e) se précipitait sur internet pour prolonger le plaisir d’être ensemble. Voilà un roman qui commence fort décrivant avec tendresse cet amour naissant. Le lecteur pourrait-il craindre de s’être trompé de maison d’édition et de lire un ersatz de la collection d’Harlequin ? Que nenni. Car, de retour d’une fête à Paris, Violette change de comportement du tout au tout. Arnaud ne va
La Parole aux accusés
BLANCHARD Véronique et GARDET Mathias, Éd. Textuel, 2020, 190 p.
La légende dorée de l’avènement d’une justice des mineurs humaine et bienveillante, fondée sur l’ordonnance du 2 février 1945, s’assombrit à la lecture de ce récit de douze vies de filles et de garçons choisis parmi dix milles dossiers judicaires des années1950. On y découvre, avec effroi, le poids des stéréotypes de classe, sexistes et racistes, des jugements de valeur garants de l’ordre moral et des subjectivités imprégnées des préjugés propres cette époque. Avant de décider