Livres
La trouille
BILLET Julia, Ed. Calicot, 2017, 62 p.
Le récit que nous propose Julia Billet est d’une précision, d’une justesse et d’une rigueur qui en font presque un reportage. Tout commence derrière les barreaux d’une prison où est enfermé un très jeune adulte qui nous décrit le quotidien de l’enfermement : ses rites, ses souffrances et ses dérives. Face à la perspective d’une sortie, c’est bien plus l’angoisse du vide qui l’envahit, que le soulagement. L’ascension du sommet d’une montagne qui lui est proposée va constituer un véritable rite de
Jours de soleil
MAZARD Claire, Ed. Le Muscadier, 2017, 85 p.
L’Afrique, ses plages de sable blond, ses villages pittoresques, sa population exotique. La face B de cette image d’Épinal est bien moins réjouissante. Il y a ce vieux tunisien qui, toute la journée, ratisse la plage, dès qu’un touriste la quitte. Pour ce travail, il est payé une misère, espérant juste trouver quelques pièces sous son râteau. Il y a ces mariages forcés de jeunes filles marocaines livrées contre une dote à un mari qu’elles n’ont pas choisi. Il y a ces écrivains publics de Côte
Franck Lombard dans les starting-blocks. Ethnographie d’une insertion professionnelle
LE REST Pascal, Ed. L’Harmattan, 2016, 200 p.
Pascal Le Rest continue l’ethnographie qu’il avait entamée en 2010. Plus vraiment adolescent, mais pas encore adulte, Franck Lombard, son avatar littéraire âgé de 22 ans, se frotte aux méandres de l’insertion, au cœur des années 1980. Quittant la région parisienne pour exercer comme enseignant dans une lointaine province et s’installant en couple, c’est toute une époque qui transparaît à travers l’itinéraire qu’il nous décrit. La fin des trente glorieuses et le début de la crise se dressent face
Ils peuvent tuer toutes les hirondelles, ils n’empêcheront pas la venue du printemps. Carnet d’exil de Khairollah
Classe de Bac Pro Aqua et NEVEZ Aline, Ed. ISETA, 2017, 74 p.
L’enfance de Khairollah n’est guère réjouissante. Scolarisé à 7 ans, il lui a fallu trouver du travail dès l’âge de 9 ans, comme tant d’enfants de familles pauvres d’Afghanistan. Lui, cirait les chaussures dix heures par jour. Quand ses deux parents meurent, il trouve à s’employer dans une ferronnerie. Le patron le payait quand il y pensait. L’adolescent décide de s’enfuir. Son parcours est à l’image de tant de migrants, se terrant pour éviter les contrôles, franchissant les
Les contes défaits
LALO Oscar, Ed. Belfond, 2016, 217 p.
Les souvenirs de colonie de vacances sont en général pleins de nostalgie. Ceux de l’auteur sont emplis d’horreur. Le Home où il a séjourné se vendait pourtant très cher comme un havre chic pour enfants de familles riches. Si, à son retour, sa mine extérieure était superbe, son intérieur était ravagé. La directrice terrorisait les petits pensionnaires, imposant une discipline sans concession et se montrant incapable du moindre geste d’affection, quand son mari en abusait, agressant sexuellement chaque
Accompagner les parentalités. Le MOSIPE, outil d’évaluation ou d’intervention
BOPP-LIMOGE Christiane, Ed. Chronique Sociale, 2014, 256 p.
C’est quoi être un bon parent ? Répondre à cette question nécessite de se dégager du poids des subjectivités, les représentations en la matière étant multiples et diversifiées. Si le défi à bien faire est permanent, les obstacles qui s’y opposent rendent incontournables des postures d’ajustement souple et réactif. Pour autant, trois situations au moins mettent en échec tous les efforts potentiellement engagés : des évènements débordant les capacités parentales d’adaptation, des
L’expertise sociale. La définir pour l’agir?
ROBIN Régis, Ed. Chronique Sociale, 2016, 253 p.
Mais, pour quelles raisons les travailleurs sociaux se montrent-ils donc si hostiles à se reconnaître dans cette expertise sociale qu’ils pratiquent pourtant en permanence ? L’exercice auquel se livre ici Régis Robin ne relève ni de l’apologie, ni du dénigrement, mais bien plutôt d’une analyse documentée s’appuyant tant sur une recherche conceptuelle que sur le témoignage de tout un corpus de professionnels de terrain. C’est vrai qu’il est très à la mode de s’en remettre à celle ou à celui qui
Le travail social à l’épreuve de la rencontre
OLIVIER Charline, Ed. L’Harmattan 2016, 185 p.
Après seize ans d’exercice du métier d’assistante sociale, Charline Olivier a choisi de prendre la plume, pour écrire son quotidien. Démarche qu’on ne peut que valoriser, tant sont rares les récits des travailleurs sociaux. Cet ouvrage constitue autant une démarche cathartique face un vécu éprouvant, qu’un précieux témoignage sur l’utilité sociale d’une profession qui apparaît comme l’un des derniers relais de la misère, de la détresse et l’innommable. C’est l’impuissance face à Max, abîmé dès
Manuel critique de travail social
KELLER Véréna, Ed. E.E.S.P., 2016, 210 p.
Pour être focalisé sur la spécificité de l’action sociale en Suisse, ce manuel n’en laboure pas moins les valeurs universelles de la profession. Car, si nos cousins helvètes fonctionnent sur des modalités différentes des nôtres, fondées sur le fédéralisme (et la large autonomie juridique cantonale) et la subsidiarité (c’est la plus petite unité administrative qui est investie des plus grandes responsabilités), la logique néo-libérale occasionne ici comme ailleurs les mêmes dégâts. Le travail social
Chroniques d’une assistante sociale en milieu médico-social
MAUREY Christine, Ed. L’Harmattan, 2016, 139 p.
A force de rédiger les mêmes enquêtes sociales destinées à octroyer aides financières ou colis alimentaires, à force d’être confrontée à une hiérarchise passive, mesquine et inabordable, à force de subir solitude et isolement, Christine Maurey a décidé de quitter son poste d’assistante sociale en polyvalence de secteur. Elle a été recrutée dans un établissement médico-social accueillant des enfants porteurs d’un handicap sensoriel. C’était il y a de cela vingt cinq ans. Non seulement elle ne