Livres
Tolérances et radicalisme: que n’avons-nous pas compris?
LAURENT Pierre Joseph (Sous la direction), Ed. Couleur Livres, 2016, 187 p.
Traiter les terroristes islamistes de barbares apaise la légitime colère que provoquent leurs actes. Mais, s’en contenter ne permet nullement de comprendre. Sortir de l’émotion et s’émanciper du leurre de l’explication unique susceptible à elle seule de traduire les raisons des actes posés : tel est le défi lancé et réussi par les chercheurs de l’Université catholique de Louvain. L’émergence de la radicalisation s’inscrit dans l’histoire, comme un variant
Radicalisation de la jeunesse. La montée des extrêmes
FIZE Michel, Ed. Eyrolles, 2016, 161 p.
Entre islamisation de la radicalité et radicalisation de l’islam, Michel Fize se prononce clairement, en refusant de se focaliser sur le seul intégrisme musulman. Il l’annonce d’emblée : la radicalité extrémiste a toujours existé tant à l’extrême gauche qu’à l’extrême droite, tant chez les fondamentalistes juifs ou chrétiens qu’islamistes. Son ouvrage établit un parallèle audacieux des mécanismes poussant une partie de la jeunesse dans les bras du Front national autant que dans ceux des terroristesAvoir la rage. Du besoin de créer à l’envie de détruire
MARCELLI Daniel, Ed. Albin Michel, 2016, 291 p.
Autrefois, chacun avait devant lui un chemin tout tracé qu’il était contraint de suivre. Aujourd’hui, on nous fait croire qu’on peut choisir l’avenir que l’on veut. Sauf que les déterminismes sociaux restent à l’oeuvre, les embûches se multiplient et la pression de l’environnement continue à peser. La prise de conscience de la grande part d’illusion et de tromperie que comporte cette prétendue liberté peut provoquer chez l’adolescent un sentiment de rejet et d’impuissance. Et ce sont là lesAdolescents en quête de sens. Parents et professionnels face aux engagements radicaux
MARCELLI Daniel avec LANCHON Anne (Sous la direction), Ed. L’école des parents/érès, 2016, 210 p.
L’engagement sectaire n’est pas un chemin linéaire, ni une route rectiligne et uniforme. Il y a des embranchements, des dérivations, des avancées et des reculs possibles, des moments de fragilité et des capacités de résilience. C’est ce long processus, qui prétend combler les failles identitaires par un idéal total et une prothèse de croyance ne souffrant aucun doute, que nous propose d’explorer ce livre. En amont du radicalisme, on trouve laS'engager aux côtés des familles. Comment notre histoire personnelle influence notre histoire professionnelle
SERON Claude, Ed. érès, 2017, 266 p.
Un thérapeute a-t-il une vie en dehors de sa profession ? Cette question est d’autant plus absurde qu’on n’a pas l’habitude de se représenter les psychologues comme des moines ou moniales totalement dévoués à leur mission. Pourtant, il est rare qu’ils se montrent prolixes sur leur vie privée, préférant la discrétion à la confidence. Claude Seron a décidé de rompre avec cette tradition de cloisonnement, en s’ouvrant sur son vécu intime. Le voilà qui tricote avec habileté et pudeur son travail de psy auprès
Ivres paradis, bonheurs héroïques
CYRULNIK Boris, Ed. Odile Jacob, 2016, 231 p.
Boris Cyrulnik nous propose une fois de plus une mine de réflexions susceptibles de décoder une actualité qui n’est pas toujours facile à interpréter. Un enfant ne peut bien se développer que s’il est tutoré par un milieu sécurisant et apaisant, explique-t-il. Il arrive que le besoin se fasse sentir de retrouver cette figure d’attachement qui nous rassurait quand nous étions enfant. C’est la figure du héros qui structure l’imaginaire, en rallumant l’espoir, pansant l’humiliation et restaurant le
Chroniques d’un psychiatre libertaire: 1966-2016
SANS Pierre, Ed. C.S.I.P.P., 2016, 348 p.
Voilà un ouvrage à conseiller, sans hésitation. Parce que son auteur n’a cessé, tout au long de sa carrière, de se lancer dans des innovations qui pour apparaître banales aujourd’hui n’en furent pas moins révolutionnaires à leur époque. Parce que son cheminement épouse cinquante ans de psychiatrie et que ses chroniques sont un précieux témoignage historique. Parce que c’est un esprit libre qui n’a jamais sacrifié ses convictions et ses engagements à sa carrière. Pierre Sans est ce pionnier qui
Le gorille invisible, quand nos intuitions nous jouent des tours
CHABRIS Christophe et SIMONS Daniel, Ed. Le Pommier, 2015, 432 p.
Nous ne percevons uniquement que ce que notre cerveau décide de percevoir. Au moins cinq illusions perceptives et cognitives filtrent en permanence notre appréhension du monde. L’illusion de l’attention : croire en notre capacité de toujours percevoir ce qui se passe devant nous, alors que le malentendu est fréquent entre ce que nous remarquons quand nous nous y attendons et ce que nous ne voyons pas parce que nous ne nous y attendons pas. Illusion de la confiance : le danger
L’intérêt de l’enfant. Genèse et usage d’une notion équivoque en protection de l’enfance
BRAUKMANN Béatrice et BEHLOUL Salim, Ed. L’Harmattan, 2018, 209 p.
La notion de l’intérêt de l’enfant est à ce point galvaudée, que chacun y place ce qu’il souhaite y trouver. C’est un morceau de caoutchouc sur lequel chaque juge tire pour lui donner la forme qu’il souhaite. C’est un concept si subjectif et si manipulable, si mou et si flou, dépendant essentiellement de ce que veulent en retirer les adultes qu’il autorise tous les abus. Les critiques répertoriées d’emblée par les auteurs permettent de situer combien cette idée s’avère au
Rendre justice aux enfants
ROSENCZVEIG Jean-Pierre, Ed. du Seuil, 2018, 269 p.
On a connu le juge des enfants, le militant des droits des mineurs, l’infatigable artisan associatif. Voilà le patriarche porteur d’une sagesse bienvenue. L’enfant n’étant pas un être achevé, ni un adulte en miniature, il n’a pas la même capacité à distinguer le bien et le mal, ni à mesurer les conséquences de ses actes, répète-t-il inlassablement depuis toujours. Pas étonnant que la jeunesse renvoie en miroir la violence avec laquelle la société la traite si souvent. Inutile d’accuser