« Petit Jésus tu m’as déçu »

« Tu avais commencé très fort / Tu changeais l'Evian en Cahors / La Cristalline en Chambertin / Et la Vittel en St Pourçain / Mais depuis plus une nouvelle / Pas un message, pas un e-mail / Petit Jésus, tu m'as déçu » chante avec une ironie mordante, François Morel (1). Une récente messe d’enterrement m’a replongé dans une liturgie qui, pour avoir sûrement confirmé les croyants présents dans leur foi, me donna l’envie de fredonner ce cantique de mécréant, si le profond respect que j’avais pour le défunt ne m’avait imposé le silence et le recueillement.

L’occasion de jeter un œil sur un faux semblant.

Comme chacun(e), je constate la ferveur des 1,5 million de fidèles des JMJ catholiques de l’année 2023 au Portugal, l’essor spectaculaire du pentecôtisme en France, l’attrait de la religion musulmane chez les jeunes générations issues de l’immigration etc … Un sentiment de mouvement d’ampleur en ressort, qui pourrait bien venir confirmer la phrase de Malraux (par ailleurs contestée) : « le XXIème siècle sera religieux/spirituel/mystique ou ne sera pas » (cocher le terme préféré).

En réalité, c’est bien l’arbre cache la forêt. L’influence des théocraties existantes et des religions dominantes est un net déclin. Tous leurs efforts réunis ne freinent pas l’inexorable montée de l’athéisme.

Les déclarations recueillies, lors de sondages réalisés en France respectivement en 1980 et en 2022 démontrent sa progression : il passe de 30 à 42 % sur l’ensemble de la population, atteignant même 60 % chez les moins de 25 ans.

Cette tendance ne concerne pas que l’hexagone. Elle atteint l’ensemble de la planète. En 1977, 77 % des adultes britanniques affirmaient croire en Dieu. Ils n’étaient plus que 32 %, en 2015. En 1986, 10 % des citoyens de la prude Amérique âgés de 18 à 29 ans se disaient sans appartenance religieuse. Ils sont 36 % en 2020. Il en de même en Tunisie, à raison de 45 %.

Être un « sans-dieu » ou un « impie » n’est donc plus l’apanage d’une forme de marginalité, mais relève d’une montée en puissance. La sécularisation de la société progresse à grands pas. Sauf qu’elle ne se voit pas. Les religions se montrent, s’exposent, se colportent. L’absence de croyance fonctionne en creux et n’apparaît que lorsqu’on interroge le public.

Souhaitons néanmoins une bonne fête à toutes celles et tous ceux pour qui le jour de Noël représente une date charnière (même si cette célébration est une récupération, rappelons-le au passage, de la tradition païenne romaine fêtant le solstice d'hiver).

Je préfère quant à moi conclure ce billet par le dernier couplet de François Morel : « Tes aventures ont fait long feu / Y'aura jamais de saison deux / Il faut se faire une raison / Vivons sans toi et puis chantons » (1)

 (1) « Petit jésus » La Vie (titre provisoire)

A chacun de vos passages sur la page d'accueil, un choix aléatoire de textes archivés s’affiche :
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Quand l’institution s’adapte à l’usager Comment coller au mieux aux besoins ? C’est le souci permanent d’une action sociale qui se veut efficiente. Une expérimentation qui se déroule à Tours depuis deux ans tente d’apporter une réponse originale à cette question. Présentation. Le secteur de la protection de l’enfance bruisse depuis un certain nombre d’années, de discours qui prétendent vouloir répondre au ...


Mes livres

En mars 2023, j’ai publié aux éditions érès « Fragments de vie d’un référent ASE ». J’y décrivais, à travers 157 vignettes, le quotidien d’un professionnel de cette administration en charge dans notre pays de la protection de l’enfance 




En septembre 2024, j’ai publié aux éditions EHESP « 100 idées reçues sur l’Aide sociale à l’enfance ». Je tentais de répondre à des idées reçues, des préjugés et des contre-vérités ambiantes portant sur cette administration



En décembre 2025, je publie chez Chronique sociale « 50 nuances d’enfants en danger ». Je me lance dans de pures fictions, inspirées par ma pratique professionnelle, dans lesquelles je décris des idéal-types des situations les plus fréquentes rencontrées en protection de l’enfance. Je mets en scène un(e) mineur(e) ou jeune accompagné(e) est son accompagnateur ou accompagnatrice, chacun(e) décrivant de sa place la situation vécue. Il s’agit bien de propos imaginés, ils sont réalistes avec des personnages inventés mais crédibles.


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« Bienvenue sur le site de Jacques Trémintin, travailleur social qui n’a cessé d’écrire. Référent à l’aide sociale à l’enfance de 1992 à 2020, partie prenante de Lien Social de 1995 à 2023, contributeur au Journal du droit des jeunes de 1995 à 2017, pigiste dans le Journal de l’animation depuis 1999… l’accompagnement des enfants et familles, le maniement de la plume ou du clavier, l’animation de colloques ou de formations répondent au même plaisir de transmettre. Ce que fait aussi ce site, dont le contenu est à libre disposition à une seule condition : savoir garder son esprit critique et ne rien considérer d'emblée comme vrai ! »

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