Livres
Ni punir, ni laisser faire. La sanction éducative en pratique
BECK Philippe, Ed. Jouvence, 2017, 189 p.
Autrefois, on exigeait des enfants qu’ils obéissent en se soumettant aux ordres. Aujourd’hui, on leur explique les règles et on accepte de discuter de leur application. Si certains y voient un recul de l’autorité, tel n’est pas le cas de Philippe Beck. L’auteur commence par distinguer entre les règles et les limites. Pour lui, les règles protègent des droits absolus, se fondant sur des valeurs qui ne sont pas négociables (l’interdiction d’insulter correspondant au droit d’être respecté, par exemple)
Injuriez-vous! Du bon usage de l’insulte
FLORY Julienne, Ed. Les empêcheurs de tourner en rond/ La Découverte, 2016, 143 p.
Il existe un langage normalisé et standardisé seul légitime, excluant des gros mots punis par les adultes quand on est enfant et la justice quand on est majeur. Encore faut-il distinguer le registre de l’insulte de celui de l’injure ou du juron. L’insulte est une vexation directe se référant à un lexique bien précis (« crétin », « idiot », « pédé »). L’injure fonctionne par interprétation d’une énonciation indirecte (« nique ta mère », « fis de pute »). Dans
Les larmes de Charlie… et Cie
FIZE Michel, Ed. L.G.O., 2017, 67 p.
Après chaque évènement médiatique fort, le corps social plonge dans une véritable transe émotionnelle, répercutée par des media grands prescripteurs de ce qu’il faut ressentir. Tout semble bon pour produire cette véritable spectacularisation du tragique, une émotion sur le point de disparaître étant déjà remplacée par la suivante. La communion qui s’empare de l’opinion publique remplace la réflexion par la bien-pensance, fait primer le sentiment sur l’évènement qui est sensé le déclencher, substitue
Jouer le monde. Critique de l’assimilation du sport au jeu
DAVID Ronan et OBLIN Nicolas, Ed. Le bord de l’eau, 2017, 81 p.
Il est courant d’identifier le sport au jeu. Les deux auteurs contestent cette confusion et le démontrent avec opiniâtreté. Le jeu qu’ils désignent comme « libre » est un amusement, un divertissement, un délassement et une récréation. Il n’a pas vocation à éduquer, mais à distraire, à s’amuser et à se mesurer en gagnant une fois et perdant une autre. Le cache-cache, le loup, la dînette, l’imitation de la maîtresse ou du docteur n’ont d’autres buts que de se cacher, de s’attraper
Aliénation et accélération. Vers une théorie critique de la modernité tardive
ROSA Hartmut, Ed. La Découverte, 2014, 153 p.
Notre monde est soumis à un vertigineux processus d’accélération. Au niveau technique d’abord : la vitesse de communication s’est accrue de 107 %, celle des transports de 102 % et celle du traitement des données de … 1010 %. Le changement social est aussi concerné : la famille ou le travail connaissent des bouleversement à l’intérieur d’une même génération (quand il en fallait plusieurs, auparavant). Il en va de même pour le rythme de vie : nous faisons plus de choses en moins de temps et plus
La parole de l’enfant. La vérité sort-elle toujours de la bouche des enfants?
COUTANCEAU Roland et DAHAN Jocelyne (sous la direction), Ed. Dunod, 2016, 208 p.
Le premier de ses droits pour l’enfant, c’est d’être considéré comme tel. L’enfance est un stade de développement marqué par une immaturité affective, neuro-cognitive et physiologique, identifiable à travers des capacités langagières moins développées, une mémoire surtout émotionnelle, des représentations spatio-temporelles limitées, un réalisme dans la vision du monde extérieur, une vérité qui est souvent celle du moment. Selon son âge, se mêlent des souvenirs
Le parcours judiciaire de l’enfant victime
ATTIAS Dominique et KHAÏAT Lucette, Ed. érès, 2015, 273 p.
La loi de 1998 prévoit que la déposition de l’enfant victime soit filmée et enregistrée, afin d’éviter la reviviscence du traumatisme qu’entraîne a répétition du récit. Mais, les magistrats instructeurs l’auditionnent systématiquement, sans parfois même avoir pris connaissance de l’enregistrement. La loi de 1999 étend les prérogatives de l’administrateur ad’hoc, le mandatant pour représenter le mineur en justice, quand l’autorité parentale complice ou auteure de l’agression ne peut
Jours d’inceste
Anonyme, Ed. Payot, 2017, 157 p.
Voilà un livre qui crée un malaise. Non, parce que son auteure a gardé l’anonymat ou pour ses descriptions des plus crues (lecteur prude s’abstenir). Si ce témoignage est troublant, c’est surtout parce que, victime de viols depuis l’âge de ses trois ans, elle étale son ambivalence : « Mon secret, c’est qu’il me violait. Mais, le secret sous le secret, c’est que parfois j’ai aimé cela ». Le scénario est classique : une famille bien ancrée dans l’inceste (le grand-père ayant utilisé ses propres enfants à desDémonstrer. Comprendre et aider ceux qui sont traités de monstres. A la rencontre des auteurs de violences sexuelles
Dr REVEILLAUD Marie et SMANIOTTO Barbara, Ed. InPress, 2017, 215 p.
Retrouver la part d’humanité chez les auteurs de violences sexuelles : vaste chantier que labourent avec courage et ténacité, depuis quelques années, le docteur Reveillaud et son équipe. Pour y arriver, il leur a fallu tout d’abord dépasser le mépris et le rejet qui entourent ces agresseurs et les considérer comme des patients dignes d’être accompagnés. Leur second souci a consisté à se montrer vigilants face au risque tant de banalisation ou de minimisation desFamille, culture et handicap
SCELLES Martine (sous la direction), Ed. érès, 2013, 230 p.
Toute culture humaine procure à ses membres une manière de penser, de rêver et de fantasmer face aux diverses formes d’expression que peut prendre la vulnérabilité. Elle peut produire une posture éclairée ou sa propre barbarie, selon qu’elle favorise ou entrave respectivement l’inclusion et l’exclusion de ses membres atteints de handicap. Le désir de les éliminer a toujours existé, ce rejet renvoyant à la règle anthropologique de la conformité à l’espèce. Même si toutes les