SOCIÉTÉ
Punir. Une passion contemporaine
FASSIN Didier, Ed. Seuil, 2017, 203 p.
L’inflation s’est emparée d’une France qui a vu, en plus de 60 ans, sa démographie carcérale se multiplier par 3,5. Plusieurs explications sont possibles : une sensibilité plus forte aux illégalismes avec un seuil de tolérance plus bas, mais aussi un renforcement du discours politique sécuritaire permettant de dissimuler les faibles performances en matière d’égalité sociale. Résultat : on enferme plus souvent, plus longtemps pour les mêmes infractions. S’il est vrai que toutes les sociétés ont toujours
Dans la peau d’un maton
FRAYER Arthur, Ed. J’ai lu, 2012, 384 p.
Comment un journaliste peut-il réussir à écrire un livre sur le milieu carcéral, en dépassant la censure de l’administration pénitentiaire ? S’il se contente de déposer une demande officielle pour y entrer, son ambition risque d’être refroidie. Par contre, s’il s’inscrit au concours de surveillant, s’il suit la formation à sa nouvelle fonction et s’il entre en détention sous l’uniforme, ce sera bien plus aisé. C’est cette folle immersion que nous propose Arthur Frayer qui nous entraîne derrière les
Le cauchemar qui n’en finit pas. Comment le néo libéralisme défait la démocratie
DARDOT Pierre, LAVAL Christian, Ed. La Découverte, 2016, 248 p.
La crise de 2008 n’a fait que radicaliser le néo-libéralisme, constatent les auteurs. La politique économique qu’il impose un peu partout dans le monde, veut faire payer aux salariés et aux retraités le sauvetage du système financier et le remboursement d’une dette qu’ils n’ont jamais contractée. L’Union européenne a mobilisé 4.500 milliards d’euros, soit 37 % du PIB pour éviter l’écroulement des banques. Résultat de l’opération : d’un côté l’accroissement des inégalités, les
En finir avec le libéralisme à la française
SARLAT Guillaume, Ed. Albin Michel, 2015, 234 p.
Si la parole anti-libérale n’est pas rare, on la trouve difficilement dans la bouche de banquiers d’affaire comme Guillaume Sarlat. La France n’est ni en faillite, ni au bord du gouffre, affirme-t-il. Elle est surtout l’otage, depuis plus de trente ans, d’une politique économique qui, en 2013, a procuré quarante milliards d’euros aux actionnaires des groupes du CAC-40 et dégradé toujours plus les conditions de vie des plus fragiles. Les choix qui ont été faits de renoncer à la gestion
Nos mythologies économiques
LAURENT Eloi, Ed. LLL, 2016, 102 p.
Le néo-libéralisme s’est cristallisé au coeur de l’Union européenne, contre la pensée keynésienne et l’État providence, en s’appuyant sur toute une série de mythes économiques, nous explique Eloi Laurent. L’État s’oppose à la spontanéité du marché ? Faux. Plus la régulation publique est forte, plus les marchés sont dynamiques. Les contempteurs de la libre concurrence n’ont guère protesté, quand la Banque centrale européenne a mis 1.000 milliards de liquidité à disposition des grands groupes financiers
Souffrances à l’école. Les repérer, les soulager, les prévenir
CATHERINE Nicole, Ed. Albin Michel, 2016, 250 p.
Comme pédopsychiatre, Catherine Nicole en voit passer dans son cabinet des enfants vivant difficilement leur scolarité. Elle commence par présenter le cheminement allant de la maternelle jusqu’au lycée, en dressant un diagnostic lucide de l’École. Bruit incessant ou silence pesant, lassitude et ennui récurrents, certains élèves plus rapides que d’autres se désintéressant, quand d’autres ont du mal à suivre, plafond de verre socioculturel entre des enseignants et leurs élèves (il ne suffit pas
Mixité et violence ordinaire au collège et au lycée
MERCADER Patricia, LECHENET Annie, DURIF-VAREMBONT Jean-Pierre, GARCIA Marie-Carmen, Ed. érès, 2016, 272 p.
L’école est un haut lieu de formation des identités d’élève. Mais, elle est aussi le creuset des identités sociales de genre. Les auteur.e.s démontrent combien cette institution fonctionne comme un système hétéro normatif, fixant des assignations dans lesquelles chacun.e est prié.e de se glisser. Il est impossible de séparer le monde des adolescent.e.s qui s’y déploie de celui des adultes, tant l’un et l’autre confortent et exercent un
Éduquer après les attentats
MEIRIEU Philipe, Ed. ESF, 2016, 253p.
Les attentats se sont imposés comme une béance impensable au coeur de nos catégories de pensée habituelle. Parmi les causes possibles, certains ont pu évoquer l’échec de l’École républicaine. Philippe Meirieu le proclame avec force : la pédagogie et la démocratie, cela ne marche pas à tous les coups. Il faut défendre leur fragilité face à tous les dogmatismes et tous les totalitarismes. L’intégrisme et la radicalisation promettent la sécurité des certitudes et une identité où se lover, la protection d’un
L’éducation psychosociale à l’école. Enjeux et pratiques
TARPINIAN Armen, GRANER Maridjo (sous la direction), Ed. Chronique Sociale, 2014, 139 p.
S’il est bien une croyance tenace, c’est celle présentant l’École comme avant tout lieu de transmission des connaissances et secondairement comme lieu d’apprentissage de la vie. Conséquence, l’absence systématique de la dimension psychosociale dans la formation tant des enseignants que des élèves et la priorité donnée à l’intelligence scolaire sur toutes les autres, au premier rang desquelles l’intelligence relationnelle. Tout autre est la conception
Agir en démocratie
BALAZARD Hélène, Ed. de l’Atelier, 2015, 155 p.
La démocratie est à la fois un idéal et un problème. Idéal parce qu’elle promeut l’égalité entre tous les citoyens. Problème, parce que son dessein ne peut jamais être atteint, tant les échanges humains sont inscrits dans un processus sans fin et une invention permanente. Son ambition de développer le pouvoir des plus démunis se heurte à celui de l’argent. Son objectif de partager justement les responsabilités se confronte à l’absence de toute obligation à rendre des comptes de ceux qui en sont