SOCIÉTÉ
L’horreur religieuse
MACÉ-SCARON Joseph, Éd. Plon, 2016, 198 p.
Bardés de prescriptions, cuirassés de dogmes, hérissés de certitudes, les croyants, dont on prophétisait l’irréfragable disparition ou l’interminable agonie, ne connaissent aucune limite à leurs conseils, à leurs réprimandes ni à leurs menaces. À côté de ces fidèles vivant leur foi pour eux-mêmes avec ferveur, voire dans l’exaltation, il y a ce fanatisme, ce dogmatisme et cet obscurantisme qui semblent inhérents à tout culte qui ambitionne de façonner les identités à son image et de faire plier les
Guerre de religion et police de la pensée : une invention monothéiste
CASTEL Jean-Pierre, Éd. L’Harmattan, 2017, 219 p.
Contrairement à ce que l’on prétend souvent, affirme Jean-Pierre Castel, les religions issues de la Bible n’ont pas contribué à faire reculer la sauvagerie du polythéisme de l’antiquité. Elles l’ont décuplée. Et ce, pour une raison bien simple. Un Dieu polythéiste n’est pas jaloux des idoles voisines qu’il ne considère pas comme rivales. Bien au contraire, les divinités des peuples vaincus, même subordonnées à celles des vainqueurs, venaient enrichir leur panthéon. Alors qu’un Dieu monothéiste
Le livre noir de la religion
TIMOUR Frank Henri, Éd. de l’Epervier, 2014, 514 p.
Chacun a droit à sa croyance privée, au nom de l’imprescriptible liberté de pensée. Mais, la bonne foi, la modération, l’humanisme et la sincérité fraternelle de l’immense majorité des croyants ne changeront en rien la nature criminelle de la religion, assène d’emblée Frank Handi Timour. Son « livre noir » accumule les faits historiques qui ont de quoi remplir d’horreur le lecteur. Empaler des victimes en l’honneur des Dieux, leur arracher le cœur encore palpitant, éventrer un être humain
La créativité au travail
AMADO Gilles, BOUILLOD Jean-Philippe, LHUILIER Dominique, ULMANN Anne-Lise (sous la direction), Ed. érès, 2017, 407 p.
Comment associer travail et créativité, quand le salariat les rendent si souvent incompatibles ? Cet ouvrage collectif apporte, à côté de beaucoup de bavardage insipide, des réponses essentielles et riches. Il y a toujours un écart entre le travail prescrit et le travail réel. L’imprévu, l’inattendu et l’inopiné nécessitent l’ajustement et le détournement des procédures, la labilité et la recomposition de ce qui était
Va-t-on payer pour travailler?
Valérie Segond, Ed. Stock, 2016, 302 p.
Les employeurs se montrent très créatifs, quand il s’agit d’accroître la part du travail gratuit. Les compagnies d’aviation ont transféré sur leurs futurs pilotes le coût de leur formation. Le forfait jour créé par la loi Aubry 2 permet aux cadres de travailler jusqu’à 78 heures par semaine, sans paiement de leurs heures supplémentaires. La mise en situation professionnelle que proposent l’apprentissage, les contrats professionnel, les stages ou le service civique constituent une formidable aubaine
Se doper pour travailler
CRESPIN Renaud, LHUILIER Dominique, LUTZ Gladys (sous la direction), Ed. érès, 2017, 348 p.
La consommation de substances psycho actives sur son lieu d’exercice professionnel a trop longtemps été reliée soit à un problème personnel, soit à une inadaptation à son poste de travail. L’implication du contexte d’activité était niée, permettant aux employeurs de se délester des méfaits qui y étaient liés. Bien sûr, les relations entre le travail et la santé sont multifactorielles, résistant à toute attribution causale unique. Mais, on ne peut
Boulots de merde! Du cireur au trader, enquête sur l’utilité et la nuisance sociale des métiers
BRYGO Julien et CYRAB Olivier, Ed. La Découverte, 2018, 248 p.
Les boulots de merde ont envahi la sphère du travail. Mais où commencent-ils et où finissent-ils ? Les deux auteurs, eux-mêmes journalistes précaires, dressent ici un tableau assez ahurissant des conséquences de la dérégulation sociale. Rémunération rachitique, contrats dégradés ou inexistants, dureté de la tâche, discrimination, despotisme de l’employeur, non respect de la dignité humaine, précarité, entraves aux droits syndicaux : les critères objectifs de cet état de fait ne
Les salauds de l’Europe. Guide à l’usage des eurosceptiques
QUATREMER Jean, Ed. Calmann Levy, 2017, 316 p.
Comment s’y retrouver entre europhobes et europhiles, aux argumentations respectives trop souvent doctrinaires ? En lisant ce livre qui, refusant de tomber dans l’adulation pas plus que dans la diabolisation, fait justice d’un certain nombre d’idées reçues, tout en confirmant certaines vérités. Si bien des forces politiques nationales s’attribuent l’origine des succès obtenus, sans préciser que c’est grâce à la participation de l’Union européenne, elles n’hésitent pas à renvoyer vers Bruxelles
Conversations entre adultes
VAROUFLAKIS Yanis, Ed. Les liens qui libèrent, 2017, 526 p.
Que penser de ce livre qui se dévore comme un thriller, habilement scénarisé et entretenant jusqu’au bout le suspense jusqu’à une fin connue d’avance ? On ne peut que recevoir avec quelque méfiance les leçons d’économie de l’auteur. Les économistes, affirmait Bernard Maris l’un d’entre eux, sont ces gens qui toute leur vie expliquent magnifiquement le lendemain pourquoi ils se sont trompés la veille. Et Yanis Vanouflakis ne fait pas exception en la matière, quand il assène sans le
Dans une prison de femmes
ROME Isabelle, Ed. Enrick B. 2018, 168 p.
Avec moins de 4 % du total des détenus en France, les femmes ne font guère parler d’elles, les agressions et violences étant plutôt exceptionnelles dans leurs quartiers. Raison de plus pour donner un coup de projecteur sur leurs conditions de détention. C’est ce que nous propose Isabelle Rome, Présidente de Cour d’assises après avoir été, à 23 ans, la plus jeune juge d’application des peines. Elle s’est immergée pendant une année au coeur de la maison d’arrêt de Versailles, pour aller à la rencontre