La contre société

Sue Roger, Ed. LLL, 2016, 188 p.

Par son ampleur et sa persistance, la crise a fini par disqualifier la plupart des institutions et de leur pouvoir. La société apparaît moins protectrice, moins solidaire, plus dure, plus violente, plus excluante et plus inégalitaire. Face à la fragmentation, l’éclatement et la déconstruction des collectifs, une contre société émerge à travers le monde, en réaction au repli sur soi et à l’absence d’une perspective d’avenir. Alors que le pouvoir vertical se vide peu à peu de sens et de légitimité, un

En lire plus

Utopies réelles

WRIGHT Erik Olin, Ed. La Découverte, 2017, 613 p.

Après de milliers d’années de stagnation et de survie aléatoires, la société humaine a adopté une organisation qui lui a apportée une prospérité et un confort inégalés. Le capitalisme constituerait dans l’histoire une formidable opportunité favorisant l’épanouissement de notre espèce, s’il n’était porteur de toute une série de dérives inhérentes à sa logique profonde : creusement des inégalités entre les plus riches et les plus pauvres, consumérisme sans limites détruisant la nature

En lire plus

Le parcours judiciaire de l’enfant victime

ATTIAS Dominique et KHAÏAT Lucette, Ed. érès, 2015, 273 p.

La loi de 1998 prévoit que la déposition de l’enfant victime soit filmée et enregistrée, afin d’éviter la reviviscence du traumatisme qu’entraîne a répétition du récit. Mais, les magistrats instructeurs l’auditionnent systématiquement, sans parfois même avoir pris connaissance de l’enregistrement. La loi de 1999 étend les prérogatives de l’administrateur ad’hoc, le mandatant pour représenter le mineur en justice, quand l’autorité parentale complice ou auteure de l’agression ne peut

En lire plus

La parole de l’enfant. La vérité sort-elle toujours de la bouche des enfants?

COUTANCEAU Roland et DAHAN Jocelyne (sous la direction), Ed. Dunod, 2016, 208 p.

Le premier de ses droits pour l’enfant, c’est d’être considéré comme tel. L’enfance est un stade de développement marqué par une immaturité affective, neuro-cognitive et physiologique, identifiable à travers des capacités langagières moins développées, une mémoire surtout émotionnelle, des représentations spatio-temporelles limitées, un réalisme dans la vision du monde extérieur, une vérité qui est souvent celle du moment. Selon son âge, se mêlent des souvenirs

En lire plus

En finir avec le libéralisme à la française

SARLAT Guillaume, Ed. Albin Michel, 2015, 234 p.

Si la parole anti-libérale n’est pas rare, on la trouve difficilement dans la bouche de banquiers d’affaire comme Guillaume Sarlat. La France n’est ni en faillite, ni au bord du gouffre, affirme-t-il. Elle est surtout l’otage, depuis plus de trente ans, d’une politique économique qui, en 2013, a procuré quarante milliards d’euros aux actionnaires des groupes du CAC-40 et dégradé toujours plus les conditions de vie des plus fragiles. Les choix qui ont été faits de renoncer à la gestion

En lire plus

Punir. Une passion contemporaine

FASSIN Didier, Ed. Seuil, 2017, 203 p.

L’inflation s’est emparée d’une France qui a vu, en plus de 60 ans, sa démographie carcérale se multiplier par 3,5. Plusieurs explications sont possibles : une sensibilité plus forte aux illégalismes avec un seuil de tolérance plus bas, mais aussi un renforcement du discours politique sécuritaire permettant de dissimuler les faibles performances en matière d’égalité sociale. Résultat : on enferme plus souvent, plus longtemps pour les mêmes infractions. S’il est vrai que toutes les sociétés ont toujours

En lire plus

Dans la peau d’un maton

FRAYER Arthur, Ed. J’ai lu, 2012, 384 p.

Comment un journaliste peut-il réussir à écrire un livre sur le milieu carcéral, en dépassant la censure de l’administration pénitentiaire ? S’il se contente de déposer une demande officielle pour y entrer, son ambition risque d’être refroidie. Par contre, s’il s’inscrit au concours de surveillant, s’il suit la formation à sa nouvelle fonction et  s’il entre en détention sous l’uniforme, ce sera bien plus aisé. C’est cette folle immersion que nous propose Arthur Frayer qui nous entraîne derrière les

En lire plus

Le cauchemar qui n’en finit pas. Comment le néo libéralisme défait la démocratie

DARDOT Pierre, LAVAL Christian, Ed. La Découverte, 2016, 248 p.

La crise de 2008 n’a fait que radicaliser le néo-libéralisme, constatent les auteurs. La politique économique qu’il impose un peu partout dans le monde, veut faire payer aux salariés et aux retraités le sauvetage du système financier et le remboursement d’une dette qu’ils n’ont jamais contractée. L’Union européenne a mobilisé 4.500 milliards d’euros, soit 37 % du PIB pour éviter l’écroulement des banques. Résultat de l’opération : d’un côté l’accroissement des inégalités, les

En lire plus

L’ordre de la dette. Enquête sur les infortunes de l’État et la prospérité du marché

LEMOINE Benjamin, Ed. La Découverte, 2016, 304 p.

Le dernier budget présenté en équilibre par le gouvernement français remonte à 1974. Depuis, la dette publique n’a cessé de s’aggraver, atteignant 65 % du PIB en 2007, et frôlant les 100 % en 2015. La zone euro est à l’unisson, avec un taux moyen de 92 %. Benjamin Lemoine décrit les mécanismes qui ont conduit à ce résultat. Il rappelle opportunément le rôle central de l’État planificateur d’après guerre qui était non seulement un collecteur de fonds, mais aussi l’investisseur et le banquier

En lire plus

Nos mythologies économiques

LAURENT Eloi, Ed. LLL, 2016, 102 p.

Le néo-libéralisme s’est cristallisé au coeur de l’Union européenne, contre la pensée keynésienne et l’État providence, en s’appuyant sur toute une série de mythes économiques, nous explique Eloi Laurent. L’État s’oppose à la spontanéité du marché ? Faux. Plus la régulation publique est forte, plus les marchés sont dynamiques. Les contempteurs de la libre concurrence n’ont guère protesté, quand la Banque centrale européenne a mis 1.000 milliards de liquidité à disposition des grands groupes financiers

En lire plus