Soins et prisons

CHASSAGNE Aline, Éd. érès, 2019, 292 p.

Il aura fallu attendre 1944, pour qu’un service médial et médico-psychologique devienne obligatoire dans tout établissement pénitentiaire. Et 1994, pour que les infirmiers supplantent les gardiens pour distribuer les médicaments et que les détenus soient rattachés au droit commun dans l’accès aux soins. Cette reconnaissance du médical n’a jamais réussi à rompre la dichotomie entre la perception du patient-détenu par des soignants qui sont là pour guérir et celle du détenu-patient par des surveillants

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Décarcérez. Cachez cette prison que je ne saurais voir

LHUISSIER Sylvain, Éd. Rue de l’échiquier, 2020, 91 p.

Que d’idées reçues véhicule la prison, toutes plus fausses les unes que les autres. Sylvain Lhuissier les met à mal, avec talent. Des prisons trois étoiles ? Certes, aucun établissement pénitentiaire n’est comparable. Et si les Maisons centrales enfermant les longues peines ne présentent un taux d’occupation que de 74 %, les Maisons d’arrêt atteignent un taux de 138 %, entassant les détenus dans des cellules surpeuplées, parfois envahies de punaises de lit et de cafards. Les prisons

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Travailler. La grande affaire de l’humanité

SUZMAN James, 2021, Éd. Flammarion, 474 p.

S’il est un mythe tenace, c’est bien celui de l’homo economicus : nous serions des créatures égoïstes, coincées entre nos désirs infinis et nos moyens limités, contraintes à travailler toujours plus pour produire des richesses et consommer plus de biens. Et pourtant, notre espèce n’a pas toujours accumulé de la nourriture et encore moins de richesse, pas toujours obnubilée par la préservation d’un quelconque rang social. Loin d’être confrontée à la famine et à la sauvagerie, elle consacrait quinze à

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Merci maîtresse !

F. Anouk, Éd. Cherche Midi, 2019, 254 p.

Quand une journaliste de Radio France démissionne pour enfin se trouver face à son public et se mettre à son service, cela donne un journal de bord rempli d’émotion et de tendresse. Juste après avoir passé avec succès le concours de professeur des écoles, l’auteure se retrouve en poste dans une école de regroupement pour enfants étrangers. Sa classe de CE2, elle en parle avec une bienveillance infinie. Et cela fait du bien de lire un récit qui, pour une fois, ne se réduit pas à d’incessantes jérémiades

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Faire (l’)école. Un collège associatif sur la montagne limousine

COLLECTIF des archéologues d’un chemin de traverse, Éd. du Commun, 2020, 283 p.

Pratiquer une pédagogie active ; équilibrer la théorie, la pratique, l’artistique et le créatif ; prendre en compte la particularité de chaque élève … combien de parents en ont rêvé. Le collège associatif l’a réalisé. Produit d’une longue préparation, il ouvre ses portes à l’automne 2011. Le choix a été fait d’un établissement privé sous contrat, pour surmonter les obstacles posés par l’Education nationale. S’inspirant tant de Freinet que de Montessori, de

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Les incasables

ZERROUKI Rachid, Éd. Robert Laffont, 2020, 268 p.

Quel équilibre trouver entre fermeté et bienveillance face à des élèves dont les souffrances induisent parfois des troubles envahissants du comportement ? Ce questionnement, l’auteur ne se contente pas de le poser d’un point de vue conceptuel, même s’il reproche aux chantres des pédagogies actives de se contenter d’expliquer comment nourrir les enfants et pas comment leur donner faim. C’est un praticien qui s’exprime ici, décrivant ce qu’il a mis en œuvre avec ses élèves de SEGPA.  Comme

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Comment l’école reproduit-elle les inégalités ?

GOUDEAU Sébastien, Éd. P.U.G, 2020, 103 p.

Le mythe de l’école méritocratique a la vie dure. La disparité des trajectoires individuelles ne reflèterait qu’un différentiel d’intelligence, d’efforts, voire d’hérédité. Quand les statistiques établissent que 4 % des enfants d’ouvrier obtiennent un diplôme de niveau Bac + 5 (contre 40 % d’enfants de cadres) et qu’en SEGPA ils sont 86 % (contre 2 % de milieu aisé), cette élimination et relégation des élèves de familles pauvres dans les filières les moins valorisées posent quand même problème

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Autisme et travail : un défi

TREESE-DAQUIN Catherine, Éd. L’Harmattan, 2020, 290 p.

L’altération de la communication, des interactions sociales et de la perception des signaux émotionnels chez une personne avec autisme rendent-ils difficile, voire impossible son insertion professionnelle ? L’auteure a voulu répondre à cette question, en recueillant le témoignage de cent cinquante personnes concernées, âgées de douze à soixante ans. Les propos qui constituent le matériau de base de son étude sont révélateurs. Certains assument leur autisme, comme Xavier qui l’a indiqué

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Anthropologie des faits religieux dans l’intervention sociale

VERBA Daniel, Éd. I.E.S., 2019, (216 p.)

Comment les professionnels doivent-ils se comporter face au fait religieux ?

Si on ne peut imaginer qu’ils en fassent la promotion, ils ne peuvent pas non plus se contenter de le reléguer au registre des seules crédulité naïve, consolation face au malheur ou « opium du peuple » oppressé. Ils doivent l’intégrer comme une des modalités possibles de construction des subjectivités auxquelles ils sont confrontés. Si 63% des français se disent non croyants (dont 29 % d’athées), il y a néanmoins une poussée

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Pourquoi croit-on ?

RIPOL Thierry, Éd Sciences Humaines, 2020, (391 p.)

Comment expliquer ces croyances universelles qui prennent la forme de la pensée magique ou de la religion, de la superstition ou des rituels ? Plusieurs explications sont proposées par Thierry Ripol.

La difficulté d’accepter le mystère que traduit l’ambiguïté, l’incertitude et le hasard du monde et de lui donner du sens. La propension à établir des liens forts entre des informations pourtant parfaitement déconnectées. La tendance à percevoir des significations et des intentions dans des

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